Détection tardive de l’indisponibilité partielle de la filtration par piège à iode de l’air provenant du bâtiment combustible du réacteur 4

Publié le 23/12/2018

Centrale nucléaire du Tricastin Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 13 décembre 2018, EDF, après analyse approfondie, a reclassé au niveau 1 de l’échelle INES un événement significatif pour la sûreté, déclaré le 16 octobre 2018, relatif à la détection tardive de l’indisponibilité partielle du système de filtration par piège à iode de l’air de la ventilation du bâtiment d’entreposage des assemblages combustibles du réacteur 4 de la centrale nucléaire du Tricastin.

Le bâtiment d’entreposage du combustible des réacteurs nucléaires d’EDF est équipé d’un circuit de ventilation et de filtration de l’air. En cas d’accident de manutention des assemblages combustibles, ce circuit assure également le confinement du bâtiment pour éviter les rejets accidentels à l’extérieur de la centrale en filtrant l’air sur des pièges à iode. Cependant, l’efficacité de ces pièges dépend de l’humidité de l’air ambiant : plus l’air est humide, moins le piège est efficace. Pour cette raison, des réchauffeurs sont installés en amont des pièges à iode.

Le 24 septembre 2018, alors que le réacteur 4 était en fonctionnement, un contrôle de performance d’un réchauffeur du système de filtration par piège à iode du bâtiment d’entreposage du combustible a été réalisé. La puissance du réchauffeur mesurée était inférieure à la valeur attendue, mais les intervenants en charge de l’activité ne s’en sont pas aperçus : ils ont considéré que l’essai était satisfaisant.

Cette analyse erronée n’a pas été identifiée lors d’un premier contrôle réalisé le 1er octobre 2018, à partir de données du système d’information d’EDF, et ce n’est finalement que le 12 octobre 2018 que les équipes de la centrale nucléaire du Tricastin ont détecté cette anomalie. Le réchauffeur défectueux a été remplacé par un réchauffeur neuf le 22 octobre 2018.

Il s’avère donc qu’un réchauffeur du système de filtration par piège à iode de la ventilation du bâtiment combustible du réacteur 4 n’était pas disponible entre le 24 septembre 2018 et le 22 octobre 2018. Or les règles générales d’exploitation prévoient que la réparation de ce matériel, en cas d’indisponibilité, doit être effectuée dans un délai maximal de 14 jours.

Ce délai n’a pas été respecté, toutefois, aucune opération de manutention d’assemblage combustible n’a été réalisée durant cette période.

Cet écart n’a pas eu de conséquence sur le personnel ou sur l’environnement. Il a d’abord été déclaré par EDF au niveau 0 de l’échelle INES, du fait de l’absence de manutention d’élément combustible pendant la période d’indisponibilité du système de filtration par piège à iode du bâtiment.

Cependant, en procédant à l’analyse approfondie de cet événement, EDF a relevé plusieurs défaillances, touchant à la préparation de l’activité et à la culture de sûreté des différents intervenants et contrôleurs. Par conséquent, le 13 décembre 2018, EDF a reclassé l’événement au niveau 1 de l’échelle INES, en lui appliquant un facteur additionnel pour problèmes de culture de sûreté.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie