Détection tardive de l’indisponibilité du turbo-alternateur de secours
Le 21 avril 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection tardive de l’indisponibilité d’un matériel de sauvegarde.
Chaque réacteur de 900 MWe est alimenté en électricité par des lignes à très haute tension du réseau national. En cas de défaillance de ces alimentations externes, chaque réacteur est équipé de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel. En complément des groupes électrogènes de secours qui équipent chaque réacteur, l’exploitant dispose d’un groupe électrogène mobile d’ultime secours visant à réalimenter certains tableaux électriques. Pour pallier la perte totale des alimentations électriques, les réacteurs sont également équipés d’un turbo-alternateur de secours, actionné par la vapeur des générateurs de vapeur, et capable d’assurer l’alimentation électrique des équipements minimaux de conduite, de l’éclairage d’ultime secours et d’une pompe permettant de maintenir la pression dans le circuit primaire. Enfin, à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, un troisième groupe électrogène de secours, plus résistant aux agressions externes, a été installé sur chaque réacteur : il s’agit du diesel d’ultime secours.
Le 9 mars 2022, le réacteur 4 était en exploitation. L’exploitant a réalisé un essai visant à tester mensuellement le bon fonctionnement du turbo-alternateur de secours. Une des étapes de cet essai consiste à vérifier l’alimentation, par ce turbo-alternateur, d’un ventilateur permettant le refroidissement du local dans lequel est situé l’équipement. Une erreur d’interprétation des résultats de cet essai a conduit l’exploitant à considérer, à tort, que l’essai avait été satisfaisant alors qu’un témoin lumineux attendu sur un coffret électrique ne s’était pas s’allumé. L’allumage de ce voyant lumineux permet en effet de confirmer que le ventilateur est alimenté électriquement par le turbo-alternateur.
Le 12 avril 2022, l’exploitant a réalisé un autre essai visant à s’assurer du bon fonctionnement du turbo-alternateur. A cette occasion, il a détecté l’absence de ce témoin lumineux. Il s’est alors aperçu que l’analyse des résultats de l’essai du 9 mars 2022 avait été incorrecte.
L’exploitant n’a donc pas respecté les délais prévus dans les règles générales d’exploitation, qui demandent de remettre en conformité le matériel sous 14 jours à la suite d’un essai non satisfaisant.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté les fonctions support du réacteur. En raison du non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur et de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Le 13 avril 2022 l’exploitant a détecté la détérioration d’une bobine d’alimentation dans un coffret électrique, qui s’est avérée être à l’origine des essais non satisfaisant des 9 mars 2022 et 12 avril 2022 en empêchant le basculement d’alimentation électrique pour le ventilateur. Le 14 avril 2022, l’exploitant a remplacé la bobine détériorée, et a réalisé un nouvel essai périodique, concluant.
Date de la dernière mise à jour : 29/04/2022
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie