Arrêt automatique du réacteur n° 2 et fuites au joint n° 1 d’une pompe primaire

Publié le 15/04/2012

Centrale nucléaire de Penly Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 5 avril 2012 à 12h12, un arrêt automatique du réacteur n° 2 se produit après l’arrêt de la pompe primaire n° 1 et l’apparition de plusieurs alarmes en salle de commande. A 18h00, alors que les opérateurs d’EDF suivent les consignes à appliquer en cas d’incident, une valeur anormalement élevée du débit de fuite collectée au joint n° 1 de cette pompe est identifiée. Cette situation conduit EDF à appliquer les procédures de conduite en cas d’incident pour amener le réacteur dans l’état dit « d’arrêt à froid ».

Le réacteur n° 2 de la centrale de Penly est composé de quatre pompes primaires qui assurent la circulation de l’eau dans le circuit primaire du réacteur et, donc, le refroidissement du cœur. Ces pompes primaires sont constituées d’un moteur électrique dont la lubrification est assurée par un circuit d’huile. Ce moteur entraîne un arbre et une roue, laquelle met en mouvement l’eau du circuit primaire. L’étanchéité entre, d’une part, la roue et l’arbre de la pompe et, d’autre part, le moteur est assurée par un système de trois joints successifs (joints n° 1, n° 2 et n° 3) au niveau desquels de l’eau sous haute pression est injectée afin d'éviter toute fuite d'eau du circuit primaire. Un circuit spécifique équipe les pompes primaires pour collecter l’eau au niveau des joints. Ces joints sont conçus pour fonctionner dans des conditions de température plus basses que celles de l’eau du circuit primaire, lorsque le réacteur est en fonctionnement. La protection thermique de ces joints est assurée par deux systèmes redondants : l’injection d’eau froide à haute pression et un dispositif de refroidissement, appelé « barrière thermique », dont le rôle essentiel est de refroidir l’eau remontant vers les joints en cas de perte de l’injection d’eau froide à haute pression.

Le 5 avril 2012 à 11h52, l’alarme signalant un niveau bas dans le réservoir d’huile de lubrification de la pompe n° 1 apparaît en salle de commande du réacteur n° 2. Deux minutes plus tard, des départs de feu sont détectés dans les locaux de la pompe. Après appel des services de secours extérieurs, les équipes d’intervention contre l’incendie sont gréées. Le plan d’urgence interne en cas d’incendie est activé à 14h10. Les équipes d’intervention d’EDF et des sapeurs pompiers effectuent plusieurs entrées dans le bâtiment réacteur pour éteindre deux flaques d’huile en feu, réduire plusieurs sources de fumées et vérifier l’absence de feu supplémentaire dans le bâtiment réacteur.

En parallèle, une élévation anormale de la température de l’un des paliers de l’arbre du moteur de la motopompe est relevée. La pompe s’arrête automatiquement, ce qui provoque, à 12h12, l’arrêt automatique du réacteur n° 2 en raison d’un débit de circulation d’eau dans la boucle n°1 du circuit primaire insuffisant. Les opérateurs d’EDF débutent l’application des consignes visant à maintenir le refroidissement du réacteur en cas d’incident.

Vers 18h00, EDF constate un débit d’eau anormalement élevé sur le premier joint de la pompe primaire, puis l’indisponibilité de la barrière thermique. Le fonctionnement du joint n° 2, conçu pour pallier si nécessaire la défaillance du joint n° 1, permet d’assurer l’étanchéité de la pompe et du circuit primaire ; l’eau reste collectée normalement par le circuit prévu à cet effet. Les opérateurs appliquent les consignes incidentelles pour faire baisser la pression et la température de l’eau du circuit primaire, ce qui permet de ramener rapidement le débit d’eau au niveau des joints aux valeurs prévues. Le réacteur atteint un état d’arrêt stable à 4h40 le 6 avril.

Le 6 avril 2012 à 05h15, le plan d’urgence interne en cas d’incendie est levé à la suite de la confirmation de l’absence de feu.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a réalisé le 6 avril 2012 une inspection réactive à la suite de cet événement. L’ASN a demandé à EDF de procéder à l’analyse technique des évènements et, en particulier, à l’expertise de la pompe concernée par l’incident. Elle examinera cette analyse et les conclusions d’EDF en relation avec l’IRSN, son appui technique, préalablement au redémarrage du réacteur.

Cet événement, qui n’a pas eu de conséquence sur l’environnement, a été classé provisoirement au niveau 1 de l’échelle internationale des évènements nucléaires INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie