Mise en service et utilisation de la cuve du réacteur EPR

De mémoire, le démarrage de l'EPR d e Flamanville n'était autorisé avec le couvercle défectueux qu' à la condition de ne pas utiliser le MOX car risque d'exclusion de rupture avec le gros danger que l'accident majeur soit inévitable avec rejets de plutonium.

De plus, je rejoins plusieurs contributeurs et crois utile d'attendre pour le démarrage, le couvercle vertueux, MAIS LE SERA T IL ? Comment en être sûr ? Quelles sont les dispositions prises pour cela ?

ET si ce couvercle est le bon et que le démarrage a enfin lieu, est ce que le MOX sera le combustible dans ce premier temps ou faudra t il attendre que la machine fasse ses preuves ?

1. Ayant été commandé à partir de 2018, le nouveau couvercle de l’EPR Flamanville, dont le chargement à la place de l’actuel (défaillant) était prévu en 2024, devrait donc être prêt à être installé début 2024. Notons qu’aucune information sur la provenance de ce couvercle, ni sur son existence même, ne sont fournies dans le projet de décision de l’ASN.

L’information donnée par Framatome dans sa demande de report du remplacement du couvercle, « … le couvercle de remplacement…ne serait quant à lui prêt pour l’opération de remplacement qu’à partir de fin septembre 2024 » n’est pas acceptable.

Si ce couvercle n’était pas prêt à la date fixée, cela serait de la responsabilité de Framatome et donc d’EDF et ne constituerait en aucun cas une « excuse » pour le report du remplacement du couvercle défaillant actuellement en place.



2. Si le couvercle de remplacement est prêt en début 2024, ce qui devrait être le cas, dans la mesure où le démarrage éventuel de l’EPR de Flamanville est actuellement prévu au plus tôt en 2024, il est parfaitement possible d’effectuer le remplacement du couvercle avant ce démarrage. Notons que les nouvelles obligations de contrôle et d’intervention sur de nombreuses soudures renforcent la probabilité d’un nouveau retard dans le démarrage de l’EPR.



3. Dans le cas le plus favorable pour la date de démarrage de l’EPR, celle-ci ne serait décalée que de quelques mois par l’opération de remplacement du couvercle de la cuve. Et il n’y aurait pas « une possible interruption des essais de démarrage du réacteur » comme l’écrit le projet de décision de l’ASN puisque le remplacement se ferait avant ce démarrage.



4. L’opération de remplacement du couvercle se ferait en l’absence de tout matériau irradiant, ce qui présente un double intérêt : l’ancien couvercle pourra être recyclé sans problème et les opérations de retrait du couvercle actuel seront réalisées sans risques d’expositions aux rayonnement des travailleurs.



5. Dans le cas contraire envisagé par le projet de décision de l’ASN, le couvercle remplacé serait un déchet radioactif qui devrait être déchargé puis entreposé avant d’être stocké définitivement. Sa taille importante nécessitera des découpes préalables avant stockage, entraînant des risques inutiles d’exposition aux rayonnements et des dépenses supplémentaires.



6. Le paragraphe de la note de l’ASN à destination du CSPRT :

« Framatome justifie sa demande par le fait que le respect de l’échéance fixée dans la décision en annexe 3 conduirait à interrompre le premier cycle de fonctionnement de l’installation, ce qui entraînerait des conséquences disproportionnées au regard des considérations techniques et économiques » perd alors tout son sens. Bien au contraire, la solution que nous proposons

réduit considérablement les contraintes techniques et économiques.

au vu des doses supplémentaires engendrées (200 H.mSV) en remplaçant le couvercle de cuve après mise en service, pourquoi attendre un cycle de fonctionnement pour remplacer le couvercle de cuve ?



le planning actuel de mise en service de l'EPR Flamanville 3 et la livraison du couvercle de cuve sur le site de FA3 se fait pratiquement dans le même temps (à 6 mois prêt)



n'est-ce pas opportun de perdre de quelques mois (avec tout le retard déjà engendrée...) afin de limiter la dose engendrée par tous ces travailleurs, la grande majorité sera très certainement des prestataires du nucléaire.

La priorité pour la planète et l'ensemble du vivant qui l'habite est de réduire notre empreinte carbone. Ce point semble faire consensus aujourd'hui.



Un projet de décision qui me semble aller favorablement vers l'augmentation de la production bas carbone en remplacement de l'électricité importée d'Allemagne (énergie qui peut être produite à partir de lignite extrêmement polluant ou de gaz russe).



Par ailleurs, la décision, techniquement justifiée, permet également de réduire la durée théorique d'utilisation du couvercle actuel. En ce sens, elle apparait également cohérente et équilibrée.

Pourquoi devrait-on être aussi arrangeant avec une industrie aussi mal partie et polluante?

L'EPR de Flamanville nous a couté assez cher comme cela sans avoir à rajouter encore 500 000 000€ pour faire un cycle complet, juste pour "convenance personnelle" en somme!

De toute façon fin 2024 rien n'aura encore démarré, le couvercle ne sera pas encore radioactif et beaucoup plus facile à remplacer.



L'avis 2017-AV-029 est très clair: "L’utilisation du couvercle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville ne pourra être autorisée au-delà du 31 décembre 2024." tenons nous en à cela, et laissons EDF assumer tous les retards qui se sont accumulés après cette date.



ps: Merci à MM. Marignac et Autret pour leur honnêteté intellectuelle que je cite:

"Les éléments produits par Areva NP pour justifier de l'aptitude au service de la cuve, bien qu'ils soient conformes à la démarche attendue et malgré les efforts apportés à la profondeur de la caractérisation du matériau, à l'exhaustivité des situations envisagées et au conservatisme des hypothèses, montrent que les marges que présentent les propriétés mécaniques du matériau en zone ségrégée vis-à-vis de la prévention du risque de rupture brutale de la cuve sont significativement réduites par rapport aux

propriétés attendues en l’absence de ségrégation majeure.

Le non-respect de l'exigence de qualification technique de la cuve constitue une atteinte inédite, par sa nature et par son contexte, du premier niveau de la défense en profondeur. L’excès de confiance, le caractère tardif de la détection des ségrégations et le choix industriel de mener l’installation de la cuve à son terme avant de procéder à leur caractérisation constituent des éléments aggravants de cette atteinte au principe fondamental de défense en profondeur.

La situation qui en résulte ne trouve pas de réponse simple sur le plan réglementaire, qui n’offre pas les références nécessaires pour apprécier dans ce contexte l’acceptabilité des pièces concernées, et débouche de ce fait sur une procédure dérogatoire dont le résultat constituera, au-delà de la résolution de ce dossier, une jurisprudence durable.

Les éléments apportés sur le suivi en service ne constituent pas des mesures effectivement compensatoires, dans le sens où ils visent à surveiller les phénomènes redoutés dans le contexte de ces propriétés dégradées, et non à restaurer par des mesures en exploitation tout ou partie des marges perdues au niveau de la conception et de la fabrication. En conséquence, le caractère suffisant de la tenue mécanique de la cuve ne suffit pas à atteindre un niveau de sûreté satisfaisant au sens de la défense en profondeur.

Cette conclusion doit être mise en regard de la possibilité ou non de remplacer les éléments ségrégés avant l'éventuelle mise en service de la cuve. À cet égard, bien que le Groupe permanent n’ait pas été saisi sur cette question, il est important de souligner que les éléments du dossier remis par Areva semblent indiquer que le remplacement du couvercle et du fond de cuve reste à ce stade techniquement possible"

Le couvercle et le fond de cuve de l'EPR de Flamanville présentent des défauts importants. Alors que le cahier des charges initial exigeait que cet équipement présente une qualité telle qu'une rupture soit inenvisageable, celle-ci ne peut désormais plus être exclue, seulement "prévenue". La tenue de cet équipement est désormais tributaire du facteur humain, qui est faillible. En autorisant le principe de la mise en service de cette cuve en 2017, l'ASN avait déjà failli à sa mission.

Alors que les retards continuent de s'accumuler sur le chantier de l'EPR et que le réacteur ne sera vraisemblablement pas prêt fin 2024, il est surréaliste de vouloir le démarrer à tout prix tout en décalant la date du changement de la cuve. Cela reviendrait - si jamais l'EPR démarrait ne serait-ce que pour quelques mois - à exposer des travailleurs à une activité extrêmement dosante pour la retirer, et à générer un déchet activé imposant, tout cela pour un fonctionnement de plus en plus hypothétique. Si elle autorisait ce report, l'ASN ferait la démonstration de son manque d'indépendance ; et ce, dans un contexte où le gouvernement souhaite tirer vers le bas un système de contrôle de la sûreté qui est déjà en crise.

La cuve ratée de l'EPR, pourtant considérée en "exclusion de rupture", est passée en force auprès de l'ASN mais pas à l'unanimité: Plus fragile que ce qu'elle devait être mais autorisée quand même!! Première erreur, pas facile à assumer quand elle se sera fendue.



Pour le couvercle il a été décidé de laisser un délai raisonnable pour en reforger un nouveau, sans ségrégations de carbone, et le changer LE PLUS TOT POSSIBLE mais quoi qu'il arrive avant fin 2024 .



On est aujourd'hui en train de tergiverser une énième fois alors que les retards et explosions de budget se cumulent tous les 6mois. Je crois qu'on a été un peu trop arrangeant avec cette industrie moribonde: trop c'est trop.



Ce réacteur fragilisé avant même de démarrer ne pourra pas fonctionner à sa pleine puissance et ne doit pas fonctionner une minute de trop avec un couvercle loupé.

Avec EDF, on donne une phalange, ils vous coupent le bras entier, ca en devient insupportable.



Inimaginable de laisser tourner cette cocotte en cristal avec un couvercle neuf à coté.

Le bon sens voudrait que le couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville soit changé avant la divergence du réacteur, puisqu'après des années de retard, la divergence est prévue seulement quelques mois avant la date fixée pour le changement de ce couvercle.

Dans la balance il y a d'un côté les bénéfices de ces quelques mois de production (si cela fonctionne comme espéré !) et de l'autre l'exposition des travailleurs à la radioactivité lors des travaux de remplacement.

Si vous, ASN, répondiez favorablement à la demande de Framatome de repousser le changement du couvercle de la cuve après 1 cycle complet de fonctionnement du réacteur, cela montrerait que vous négligez le risque d'irradiation et de contamination des travailleurs.

Dans l'espoir que ce couvercle soit changé avant divergence.