Arrêt pour troisième visite décennale du réacteur n° 3

Publié le 19/12/2012

Le réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Gravelines a été arrêté pour effectuer sa troisième visite décennale du 28 avril au 31 octobre 2012.

Cet arrêt avait notamment pour objectif la réalisation des contrôles et activités de maintenance prévues en visite décennale, le renouvellement d’une partie du combustible avant de démarrer un nouveau cycle de production ainsi que le remplacement des trois générateurs de vapeur.

Les principales activités réalisées à l'occasion de cet arrêt et contrôlées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont été les suivantes :

  • remplacement des trois générateurs de vapeur ;
  • contrôle des pénétrations fond de cuve de la cuve du réacteur ;
  • contrôle décennal de la cuve du réacteur ;
  • épreuve de l’enceinte du bâtiment réacteur ;
  • épreuves hydrauliques du circuit primaire principal et des trois circuits secondaires principaux précédées de la réalisation d’importants programmes de contrôles sur les organes de robinetterie et les tuyauteries ;
  • mise en œuvre des modifications permettant le passage de la gestion du combustible en Parité MOX[1] ;
  • réalisation d’un nombre important d’interventions de maintenance et de modifications contribuant à l’amélioration de la sûreté ;
  • remise en conformité de l’étanchéité aux jonctions tuyauteries BONNA SEC voie A et centrale avec la station de pompage.

Pendant cet arrêt, l'ASN a procédé à 5 inspections inopinées qui portaient notamment sur le respect des exigences relatives :

  • à la réalisation des modifications et interventions de maintenance ;
  • aux règles générales d'exploitation ;
  • à la radioprotection en termes de balisage, d'affichage d'informations radiologiques et de respect des conditions d'accès aux chantiers ;
  • au risque d’incendie ;
  • au contrôle de l’assurance qualité des activités sur chantiers.

Cet arrêt a été marqué par le remplacement des générateurs de vapeur (GV). Les nouveaux GV ont été fabriqués par Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Il s’agit de la 2ème opération de remplacement de GV par des GV MHI en France après celle effectuée sur le réacteur de Blayais 1 en 2009.

Cette réalisation a nécessité des autorisations préalables pour l’installation de locaux nécessaires à la préparation des équipements, à leur entreposage et au stockage des outillages des intervenants. Le remplacement des GV s’est déroulé en continu et a concerné 1000 intervenants en zone contrôlée avec des pics à 600 / jour.

En janvier 2012, à la centrale américaine de San Onofre (Etats-Unis), des GV de fabrication MHI, exploités depuis 2010 et 2011, ont connu une rupture de tubes donnant lieu à une fuite entre circuit primaire et circuit secondaire. Cet évènement était dû à une dégradation rapide des tubes dès le début de l’exploitation des GV en cause.

Au vu de cet incident, et préalablement au redémarrage du réacteur n°3 de Gravelines, l’ASN a demandé à EDF de démontrer que les nouveaux GV installés ne présentaient pas les mêmes risques que ceux de San Onofre. Après analyse, EDF a apporté des éléments démontrant que la conception des GV MHI installés à Gravelines et Blayais est différente de celle des GV installés à San Onofre. EDF a également confirmé que les contrôles réalisés sur les GV de Blayais ne mettent pas en évidence de débuts de phénomènes similaires.

Enfin, les premiers travaux devant permettre un prélèvement des eaux tièdes de la centrale au niveau des ouvrages de rejets ont débuté. Ces eaux tièdes sont destinées à être utilisées par le futur terminal méthanier.

Durant cet arrêt de réacteur, 6 évènements significatifs pour la sûreté ont été déclarés à l’ASN. Cinq sont de niveau 0 sur l’échelle INES et ont des origines diverses :

  • intervention sur le réacteur n° 4 au lieu du n° 3 ;
  • défaillance de matériel ;
  • défaut d’assurance de la qualité d’une intervention de maintenance ;
  • non respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation (RGE) ;
  • repli du réacteur en application des RGE.

Un événement est de niveau 1 sur l’échelle INES :

  • non-respect des règles générales d’exploitation lors du redémarrage du réacteur (mise à l’arrêt d’une partie du système de refroidissement).

Deux événements significatifs pour la radioprotection, de niveau 0 sur l’échelle INES, ont également été déclarés. Ils sont consécutifs à des accès en zone orange non autorisés, soit par défaut de balisage, soit en raison de la non-validité de l’autorisation utilisée.

Après examen des résultats des contrôles et des travaux effectués, l'Autorité de sûreté nucléaire a donné, le 26 août 2012, son accord au redémarrage du réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Gravelines.

D’ici 6 mois, EDF adressera à l’ASN et aux Ministres en charge de la sûreté nucléaire, un rapport comportant les conclusions du réexamen de sûreté de ce réacteur. L’ASN analysera ce rapport et prendra position sur la poursuite d’exploitation du réacteur n° 3 en 2013.

[1] Le combustible nucléaire dit MOX (pour Mélange d’OXyde de plutonium et d’OXyde d’uranium) permet de recycler une partie des matières nucléaires issues du traitement des combustibles à Uranium Naturel Enrichi (UNE) à l’issue de leur utilisation dans les réacteurs électronucléaires.

La gestion Parité -MOX permet le même taux de renouvellement des assemblages combustible à base de MOX que ceux à base d’oxyde d’uranium.

Date de la dernière mise à jour : 17/01/2014

Dates de l'arrêt du réacteur

Date de l'arrêt : 27/04/2012

Date de redémarrage : 30/10/2012