Conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 1300 MWe au-delà de 40 ans

Cherbourg le 2 juin 2025

A titre de complément je voudrais simplement rappeler que les éléments combustibles des réacteurs Phénix et Superphénix (y compris les couvertures fertiles) ont été gainés avec l’acier de nuance 316 ASTM et ont atteint des taux d’irradiation extrêmement notables.

Ainsi pour Phénix avec un flux (dit rapide) de 7,2 1015 n/cm2/s/ on a atteint une fluence de l’ordre de 1,5 à 2.1 1023nvt ( avec un DPA de 38 pour cette fluence) et avec un Burnup qui avait dépassé 65 000 MWj/t pour certains éléments combustibles.

et pour Superphénix on visait un Burnup supérieur à 70 000 MWj/t pour atteindre 100 000 MWj/t avec un flux neutronique (dit rapide) de 6 .10 15n/.cm2/s et une fluence estimée de 1,7. 1023 (et 37 DPA pour cette fluence).

Et il convient de rappeler que les températures maximum de gaines étaient de 700° C pour le réacteur Phénix et 620° C pour le réacteur Superphénix c’est-à-dire très supérieures à celles des réacteurs Rep de 300 MWe.

Et dans tous les cas, les gainages des ’éléments combustibles se sont bien comportés, leur seul risque étant un gonflement de l’acier dû au flux neutronique parfaitement maîtrisé.

Ce rappel est destiné simplement à démontrer que le gainage acier inoxydable 316 à STM a fait ses preuves du point de vue de la sûreté des installations. Je rappelle également pour mémoire que l’alliage de zirconium utilisé pour atteindre ces burnup pose toujours aujourd’hui des problèmes de tenue dans le temps.

Je donne un avis très favorable à la poursuite d'exploitation des 20 réacteurs 1300 MWe exploités par EDF.



D'une part ils produisent une électricité presque totalement décarbonée, ce qui est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique.



D'autre part ils présentent un niveau de sureté très élevé, qui va encore être amélioré au travers du quatrième réexamen de sûreté, dont le contenu a été proposé et sera réalisé par l'exploitant, sous le contrôle de l'ASNR.

Ce programme, qui n'a pas d'équivalent dans le monde pour des réacteurs de la même génération, va permettre de se rapprocher du niveau de sûreté du réacteur EPR de Flamanville 3, qui vient d'être mis en service.

Sur les réacteurs de 900 MWe, un programme quasi identique est en cours de déploiement, avec succès.



Tout ceci milite pour une exploitation jusqu'à 50 ans au moins des réacteurs de 1300 MWe.

Le contexte actuel qu'il soit financier, écologique et géopolitique nous impose de favoriser le fonctionnement des réacteurs 1300 MWe au delà des 40 ans. Ces réacteurs sont surs et bien entretenus. Les dernières modifications apportées garantissent un niveau de sureté très satisfaisant.

Je suis donc favorable à ce que ces réacteurs fonctionnent au delà des 40 ans d'exploitation. L'exploitant qui pilote ces installations est compétent et très expérimenté et digne d'une grande confiance

Dans le contexte énergétique actuel en France, il est important de s'appuyer sur l'énergie nucléaire qui contribue à l'équilibre du réseau électrique.

De plus, cette énergie, sûr, contribue à la réduction des émissions de CO2.

C'est pour cela que je suis favorable à la poursuite de l'exploitation et je fais confiance à l'autorité de sûreté pour vérifier que la centrale est apte à fonctionner jusqu'à la prochaine décennale.

Des experts ont donné leur avis et les services instructeurs de l'ASNR ont évalué le respect par EDF du réexamen et de la capacité des réacteurs de 1300 MWe à être exploités pendant dix ans au delà de leur visite décennale VD4.

Toutes les prescriptions de sûreté sur les différentes thématiques ont été examinées

et notamment les études des accidents sans et avec fusion du cœur et la capacité

à résister à tout type d'agression.

Au moment où la souveraineté industrielle de la France doit être relancée avec le moyen de production d’électricité pilotable et le plus décarboné, je suis très favorable à la poursuite de l'exploitation des réacteurs de 1300 MWe au delà de leur quatrième visite décennale. L'Europe prend petit à petit conscience des atouts de cette énergie, à commencer par la Belgique qui souhaite très récemment ne plus vouloir abandonner son parc nucléaire.

les contrôles réglementaires de décennale vont êtres réalisés et dans la mesure ou ceux ci seront réalisés avec succès ( Epreuve hydraulique du CPP ,expertise de la cuve et ses composants principaux ) Epreuve de l'enceinte de confinement

D'importantes modifications vont êtres réalisées afin d'élever le niveau de sûreté

identique à l'EPR ( création d'un récupérateur de corium )

Il est important de conserver la puissance électrique du palier 1300MW indispensable pour garantir notre indépendance énergétique