Rejet incontrôlé d'effluents radioactifs sur la voirie du site par débordement d'un réservoir de stockage

Publié le 30/10/2003

Centrale nucléaire du Blayais Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 10 octobre 2003, dans le cadre d'une opération de contrôle d'étanchéité d'un réservoir de secours, un rejet incontrôlé d'effluents très faiblement radioactifs sur la voirie du site a eu lieu par débordement du réservoir lors de son remplissage avec des effluents du circuit secondaire.

Préalablement à leur rejet, les effluents radioactifs liquides sont dirigés vers des réservoirs différents selon leur origine ou leur niveau d'activité afin de les analyser et d'organiser les opérations de rejets conformément aux dispositions réglementaires :
- les effluents faiblement radioactifs proviennent notamment du circuit primaire et sont dirigés vers les réservoirs de recueil, de contrôle et de rejet des effluents de l'îlot nucléaire ;
- les effluents très faiblement radioactifs proviennent notamment du circuit secondaire et sont dirigés vers les réservoirs de recueil, de contrôle et de rejet des effluents du circuit secondaire ;
- les réservoirs de santé sont des réservoirs de secours susceptible de recevoir des effluents radioactifs en cas d'incident ou d'accident.
Ces derniers réservoirs, qui restent vides en exploitation normale des installations, font l'objet de contrôles périodiques destinés à garantir leur étanchéité en cas de besoin.

Lors du remplissage d'un de ces réservoirs en vue du contrôle de son étanchéité, le transfert d'effluents très faiblement radioactifs n'a pas été stoppé à temps et a provoqué le débordement du réservoir dans son bassin de rétention puis sur la voirie du site.
Un écoulement d'environ 65 m3 d'effluents a été constaté, dont une partie a rejoint le réseau d'eau pluviale qui se jette, après rétention, dans la Gironde. EDF a procédé à des analyses avant rejet des eaux contenues dans ce réseau et n'a pas trouvé d'écart aux limites de rejet autorisé des eaux pluviales.

Une inspection réactive a été menée par l'Autorité de sûreté nucléaire le 21 octobre pour mieux comprendre le déroulement de cet incident. Le débordement est dû en première approche à un défaut d'organisation et de surveillance des transferts d'effluents entre réservoirs, alors que ce type d'opération est assujetti à une autorisation particulière de l'Autorité de sûreté nucléaire.
Ce rejet n'a pas eu d'impact sur l'environnement compte tenu de l'activité très limitée des effluents rejetés (un millionième des limites de rejets liquides en tritium) ; le site réalise un suivi mensuel de la nappe captive située sous les installations.

En raison des défauts d'organisation et de surveillance constatés et sur proposition du directeur de la centrale, l'Autorité de sûreté nucléaire a décidé de classer cet événement au niveau 1 de l'échelle INES.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie