Réacteur n°2 Non-conformité aux spécifications techniques d'exploitation par indisponibilité d'une voie d'alimentation électrique de secours

Publié le 20/11/2001

Centrale nucléaire de Golfech Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Du 21 au 29 novembre 2001, un groupe électrogène d'alimentation électrique de secours a été rendu indisponible sans que cette situation ait été détectée et sans que les mesures correctives appropriées aient été mises en oeuvre.

Chaque réacteur à eau sous pression est alimenté par deux lignes électriques en provenance du réseau national et dispose de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel permettant de pallier la défaillance du réseau. En outre, une turbine à combustion peut compenser la perte totale des alimentations électriques extérieures et permet de remplacer un diesel indisponible. Ces groupes électrogènes assurent une redondance complète de l'alimentation électrique des fonctions de sûreté d'un réacteur. Ainsi, l'indisponibilité d'un de ces matériels ne remet pas en cause la disponibilité des fonctions de sûreté permettant de ramener le réacteur dans un état sûr.

Le 21 novembre 2001, en vue d'une intervention concernant le défaut d'un test de lampe, l'indisponibilité d'un des deux groupes électrogènes est provoquée et ensuite plusieurs erreurs de l'intervenant conduisent à affecter la logique de commande du groupe. La requalification ne permet pas de mettre en évidence cette indisponibilité et la remise en exploitation est prononcée. Le 26 novembre 2001, lors d'un essai, les agents de conduite détectent l'indisponibilité du diesel et la déclarent. Le 29 novembre 2001, après identification de l'erreur de câblage à l'origine de cette situation et requalification du diesel, l'indisponibilité est levée. Il n'y a pas eu d'indisponibilité du second diesel pendant cette période.

L'analyse de l'incident met en évidence une mauvaise évaluation des enjeux de sûreté par les personnes chargées de la surveillance : un défaut de test ne fragilise pas la disponibilité d'un diesel et il n'est donc pas nécessaire de provoquer son indisponibilité pour effectuer une réparation. L'incident reflète également un manque de rigueur dans l'exécution de l'intervention, une inadaptation des contrôles ainsi qu'une requalification du matériel inefficace.

Le site s'est engagé à modifier la gamme d'intervention afin de renforcer les lignes de défense et d'améliorer la qualité de la requalification de ces équipements importants pour la sûreté.

Cette analyse a conduit l'exploitant à proposer un reclassement de cet incident au niveau 1 de l'échelle INES en reconnaissant que d'une part la mauvaise appréciation de l'enjeu de sûreté et d'autre part le défaut d'exécution de l'intervention et l'inadaptation des contrôles constituent un défaut de culture de sûreté.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie