Réacteur 2 Débit important des fuites du circuit primaire principal, en raison de l'ouverture erronée d'une vanne

Publié le 02/05/2004

Centrale nucléaire de Gravelines Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 17 avril 2004, alors que le réacteur 2 du CNPE de Gravelines était en fonctionnement et que l'exploitant se préparait à la réalisation de travaux de réparation d'organes de robinetterie inétanches, une vanne a été ouverte par erreur, conduisant à un débit de fuites du circuit primaire non conforme aux Règles Générales d'Exploitation.

Le circuit primaire principal est un circuit fermé, contenant de l'eau sous pression. Cette eau s'échauffe dans la cuve du réacteur au contact des éléments combustibles. Dans les générateurs de vapeur, elle cède la chaleur acquise à l'eau du circuit secondaire pour produire la vapeur destinée à alimenter le groupe turboalternateur. L'eau du circuit primaire est mise en mouvement par trois pompes dites "pompes primaires". Le circuit primaire constitue le système principal de refroidissement du réacteur. Ses fuites sont mesurées régulièrement et classées en deux catégories : les fuites quantifiées (qui sont collectées par conception et dont le débit peut être mesuré) et les fuites non quantifiées (dont le débit est calculé et non mesuré). Les Règles Générales d'Exploitation définissent des seuils à ne pas dépasser pour chacune de ces fuites.

Dans le cadre de la réalisation de travaux de réparation d'organes de robinetterie inétanches, des opérations de consignation de matériels étaient nécessaires. Des "gammes de consignation" ont été rédigées. Or, l'une de ces gammes a prévu, par erreur, la condamnation ouverte d'une vanne qui aurait dû être fermée. Cette erreur, non détectée au moment de la vérification de la gamme, a conduit à une augmentation importante du débit des fuites non quantifiées du circuit primaire. Celui-ci a en effet atteint 450 l/h pendant 11 heures, alors que les Règles Générales d'Exploitation fixent une limite à 230 l/h.

Cet incident n'a pas eu de conséquence sur l'environnement et sur la sécurité du personnel.

Cet incident a été classé, le 19 avril 2004 par EDF, au niveau 0 de l'échelle INES ; compte tenu de la lacune mise en évidence dans le processus d'assurance qualité, constituant un défaut de culture de sûreté, l'Autorité de sûreté nucléaire a décidé son reclassement au niveau 1 de cette même échelle.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie