Non-respect de la périodicité requise pour le décolmatage d'une centrifugeuse

Publié le 28/11/2002

Usine de traitement d'éléments combustibles irradiés provenant des réacteurs nucléaires à eau ordinaire (UP2-800) Transformation de substances radioactives - Orano Cycle

Le 29 novembre, dans l'atelier R1, destiné au cisaillage et à la dissolution des combustibles nucléaires, l'exploitant n'a pas respecté la périodicité requise pour décolmater un équipement de centrifugation et de décantation.

La première opération du retraitement d'un combustible usé consiste à le cisailler en petits tronçons qui sont envoyés dans de l'acide nitrique, pour en dissoudre le contenu. La solution obtenue est alors centrifugée afin de récupérer la partie non dissoute. Un décolmatage régulier de la centrifugeuse est imposé, pour éviter une accumulation de matière. En effet une telle accumulation pourrait conduire à une ignition ou une réaction en chaîne non contrôlée. La quantité de solution traitée est donc suivie en permanence, par un automate mesurant la densité et le débit. En outre, les opérateurs doivent vérifier régulièrement les indications de l'automate par un calcul manuel, à partir de mesures de concentration et de variations de niveau.

Le 29 novembre 2002, l'atelier R1 fonctionnait normalement lorsque à 00h51 (GMT), le chef de quart a détecté une erreur de mesure, ayant conduit à sous-estimer la quantité de combustible traité. Cette erreur provenait d'une perturbation temporaire sur un capteur de densité. Or cette mesure est utilisée pour déclencher les opérations de décolmatage périodique. Alors que les opérateurs croyaient avoir réalisé ce décolmatage après 3,5 tonnes, ils avaient traité 4,9 tonnes avant d'intervenir. La périodicité qui s'impose à l'exploitant est un décolmatage toutes les 4 tonnes.

Un calcul manuel doit permettre de vérifier le calcul automatique de la quantité de matière traitée. Cependant les opérateurs avaient pris l'habitude de suivre les indications de l'automate, pour décider du moment où ils faisaient la vérification manuelle. Ainsi les deux contrôles n'étaient plus indépendants.

Dès la détection de l'anomalie, l'équipe de conduite a assuré le refroidissement de l'appareil, en maintenant un anneau liquide dans le bol de la centrifugeuse. Après l'appel des ingénieurs d'astreinte, le décolmatage a été effectué à 02h28 (GMT). Le jour même, une nouvelle consigne a été mise en application, pour rendre strictement indépendants le calcul automatique et la vérification manuelle. Enfin l'équipement de mesure de densité, à l'origine de l'incident, a été vérifié.

Cet incident se caractérise par une dégradation de la défense en profondeur. Il n'a eu aucune conséquence sur le site, ni sur l'environnement. Cependant, l'atelier étant sorti du domaine de fonctionnement autorisé, cet incident est classé auniveau 1 de l'échelle INES

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie