Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation

Publié le 18/07/2023

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 12 juillet 2023, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly concernant la durée d’indisponibilité du circuit d’injection de bore dans le circuit primaire.

Les règles générales d’exploitation sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.

Pour contrôler la réaction nucléaire dans le cœur du réacteur et assurer ainsi la maîtrise de la réactivité, l’exploitant dispose de deux moyens principaux :

  • ajuster la concentration de bore dans l’eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire ; le circuit REA permettant d’assurer cette fonction de borication comporte deux voies redondantes ;
  • introduire les grappes de commande dans le cœur ou les en retirer ; ces grappes de commande contiennent des matériaux absorbant les neutrons.

Dans le cas où l’un de ces moyens n’est pas disponible, les règles générales d’exploitation imposent à l’exploitant d’initier le repli du réacteur sous une heure.

Le 3 juillet 2023 à 14h40, alors que le réacteur 1 était en puissance, une fuite a été détectée sur une pompe REA. La voie REA correspondante a été immédiatement considérée indisponible par l’exploitant. Dans ces conditions, les règles générales d’exploitation imposent la réparation sous sept jours.

Cependant, l’exploitant n’a pas identifié que la seconde voie du circuit REA n’était pas disponible dans la configuration de l’installation au moment de cet événement. Le circuit REA, et donc la fonction borication, devait donc être considéré comme totalement indisponible..

L’exploitant n’a identifié l’indisponibilité totale de la fonction borication qu’aux environs de 22h30 soit après une période d’environ 8 heures. Les règles générales d’exploitation, qui prévoient le repli du réacteur sous une heure en cas d’indisponibilité de la fonction borication lorsque le réacteur est en puissance, n’ont donc pas été respectées.

Cet évènement n’a pas eu de conséquence pour les personnes et l’environnement.

Néanmoins, en raison de sa détection tardive, cet événement qui a affecté la fonction de sûreté maîtrise de la réactivité du réacteur a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Dès la détection de l’écart, l’exploitant a remis en conformité l’installation et a engagé une analyse approfondie de cet événement. Les grappes de commande sont restées disponibles pendant toute la durée de l’événement.

Date de la dernière mise à jour : 19/07/2023

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie