Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 3

Publié le 10/10/2023

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 22 septembre 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 3 en cas d’indisponibilité du démarrage automatique d’un groupe électrogène de secours à moteur diesel en cas de démarrage de l’injection de sécurité.

Par conception, chaque réacteur comporte deux sources électriques externes (un transformateur de soutirage et un transformateur auxiliaire) reliées au réseau national, ainsi que deux sources électriques internes (deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel, respectivement identifiés LHP et LHQ). Un groupe électrogène d’ultime secours vient compléter ce dispositif.

Le circuit d’injection de sécurité permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci, afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur. Les groupes électrogènes de secours à moteur diesel doivent démarrer automatiquement en cas de mise en service de l’injection de sécurité.

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs. En cas d’indisponibilité d’un automatisme de démarrage d’un groupe électrogène de secours à moteur diesel lorsque le réacteur est en puissance, les RGE imposent d’amorcer le repli du réacteur sous 8 heures.

Le 16 septembre 2023, un ordre d’injection de sécurité a été simulé dans le cadre d’un essai périodique réalisé alors que le réacteur 3 était en puissance. L’exploitant a alors constaté que le groupe électrogène de secours à moteur diesel LHP n’avait pas automatiquement démarré. Il a alors engagé le repli du réacteur conformément aux RGE. Lors de ses investigations, l’exploitant a identifié qu’un relais électrique nécessaire au démarrage automatique de ce groupe électrogène de secours n’était pas correctement connecté.

En l’absence d’intervention récente sur ce relais, l’exploitant a retenu que son mauvais positionnement datait du dernier essai périodique similaire réussi sur ce groupe électrogène, le 12 juillet 2023. Il a donc considéré que l’automatisme de démarrage sur ordre d’injection de sécurité était indisponible depuis cette date, soit environ deux mois avant l’essai du 16 septembre 2023. Dans ces conditions, les RGE, qui demandent le repli du réacteur sous 8 heures, n’ont pas été respectées a posteriori.

L’automatisme de démarrage du second groupe électrogène de secours à moteur diesel LHQ est resté disponible pendant toute la durée de l’événement.

Dès la détection de l’écart, l’exploitant a remis en conformité le relais et engagé une analyse approfondie de l’événement.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Néanmoins, en raison de sa détection tardive, cet événement qui a affecté la fonction de sûreté « support », a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 10/10/2023

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie