Non-respect d’une règle de maîtrise de la criticité

Publié le 24/03/2019

Usines Framatome de fabrication de combustibles nucléaires de Romans-sur-Isère Fabrication de substances radioactives - Framatome

La société Framatome a déclaré le 11 mars 2019 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la maîtrise du risque de criticité .

L’événement est survenu dans l’usine de fabrication de combustible située sur la commune de Romans-sur-Isère (Drôme), dans l’installation nucléaire de base (INB) n° 98, dédiée à la fabrication d'éléments combustibles standards utilisés dans les réacteurs à eau sous pression. La matière nucléaire utilisée dans cette installation est de l'uranium à un taux d’enrichissement maximal de 5 %.

Lorsqu’une masse de matière fissile trop importante est rassemblée au même endroit, il y a un risque de démarrage spontané d’une réaction nucléaire en chaine, appelé « risque de criticité ». Pour prévenir ce risque, les règles générales d’exploitation de l’installation prévoient, notamment, la limitation de la masse de matière présente à chaque étape de fabrication et le contrôle de la géométrie de la matière fissile. Cela peut se traduire par des modes de conditionnement spécifiques pour ces matières fissiles.

L’atelier de pastillage a pour objectif de transformer la poudre d’oxyde d’uranium en pastilles de combustible nucléaire, qui sont ensuite insérées dans les crayons des combustibles nucléaires des réacteurs. Ces pastilles sont calibrées par un équipement d’usinage, appelé rectifieuse.

D’anciennes rectifieuses sont actuellement en cours de démontage. Le 7 mars, l’exploitant a découvert, sur le chantier de démontage, la présence de matières uranifères conditionnées et entreposées dans des sacs en vinyle. Or ce conditionnement n’est pas autorisé dans le référentiel de sûreté de l’installation. Il présente, outre des risques liés à la criticité, des risques de dissémination de substances radioactives, et donc de contamination des intervenants.

La matière a ensuite été reconditionnée dans les « bouteillons » prévus à cet effet.

Malgré le non-respect des règles générales d’exploitation, aucun accident de criticité n’a eu lieu. Par ailleurs, durant l’intervention, les travailleurs ont porté des masques de protection des voies respiratoires.

Cet événement n’a donc pas eu de conséquence sur les travailleurs ou sur l’environnement.

En raison du non-respect des règles générales d’exploitation de l’installation relatives à la prévention du risque de criticité, l’incident a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des évènements nucléaires graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie