Non-respect d’une prescription des règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 2

Publié le 07/02/2023

Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 26 janvier 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif au non-respect d’une prescription des règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 2 concernant le fonctionnement du circuit de contrôle chimique et volumétrique (RCV).

Le circuit de contrôle chimique et volumétrique a notamment pour fonction de maintenir dans le circuit primaire principal la quantité et la qualité de l’eau nécessaire au refroidissement du réacteur. Ce système dispose de trois pompes redondantes pour assurer cette fonction. Ces pompes démarrent automatiquement sur signal d’injection de sécurité.

Le système d’injection de sécurité (RIS) permet quant à lui, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur.

Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles prescrivent notamment que le démarrage des pompes RCV sur signal d’injection de sécurité doit être inhibé lorsque le réacteur est dans le domaine « Arrêt normal sur réfrigération du réacteur à l’arrêt (AN/RRA) », afin de protéger le circuit primaire principal contre les surpressions.

Le 22 janvier 2023, les opérations de mise à l’arrêt du réacteur 2 pour sa quatrième visite décennale sont en cours et l’objectif de l’équipe de conduite est de passer le réacteur dans le domaine d’exploitation AN/RRA. Pour atteindre ce domaine, des actions doivent être réalisées afin d’éviter le démarrage des pompes du circuit RCV en cas d’injection de sécurité. L’une d’entre elles consiste à inhiber les ordres de démarrage de ces pompes, action qui est réalisée par une première équipe de conduite.

A l’issue de la relève entre équipes de conduite, un intervenant d’une deuxième équipe de conduite constate que le compte rendu de la procédure utilisée pour rejoindre le domaine d’exploitation AN/RRA ne mentionne pas que l’inhibition des ordres de démarrage des pompes RCV a été réalisée. Il effectue alors ce qu’il pense être l’inhibition de ces ordres mais procède au contraire à leur désinhibition.

Dès détection de l’écart le 24 janvier 2023, une troisième équipe de conduite procède à la remise en conformité immédiate de l’installation en inhibant les ordres de démarrage des pompes RCV.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Néanmoins, en raison du non-respect d’une prescription permanente des RGE qui a affecté la fonction de sûreté refroidissement, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

 

Date de la dernière mise à jour : 07/02/2023

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie