Mise en évidence de 6 fûts de déchets non conformes sur une aire à déchets nucléaires

Publié le 23/02/2017

Usines Orano Chimie Enrichissement de fluoration de l’uranium Transformation de substances radioactives - Comurhex

L’exploitant des usines de conversion d’AREVA NC (ex-COMURHEX) de Pierrelatte a déclaré à l’ASN le 17 février un événement significatif pour la sûreté relatif à la mise en évidence de 6 fûts de déchets contenant des matières non conformes à l’attendu, entreposés sur une aire à déchets nucléaires.

Implantée sur le site du Tricastin dans la Drôme, les usines de conversion d’AREVA NC ont pour activité principale la conversion chimique de l’uranium sous forme d’UF6 en vue de son enrichissement. L’INB n°105, à l’arrêt depuis 2008, a notamment été utilisée pour recycler de l’uranium issu de combustibles nucléaires non irradiés. Les fûts concernés par l’événement seraient issus de cette installation.

Les 10 février 2017, AREVA NC a débuté l’ouverture d’une série de 21 fûts de déchets anciens entreposés sur une aire à déchets nucléaires afin de caractériser précisément leur contenu et de s’assurer qu’ils puissent ensuite être envoyés vers la filière de traitement adaptée. Constatant la présence de matières de couleur verte dans certains de ces fûts, l’exploitant a prélevé des échantillons pour analyse dans chacun des 21 fûts. Le 16 février 2017, l’exploitant a été informé par le laboratoire que 4 fûts contiennent de la matière uranifère dont la teneur en uranium (U) va jusqu’à 55 % et que 2 autres contiennent des déchets dont le teneur en U est inférieure à 1% mais dont l’isotopie est comprise entre 20 et 25 % d’235U. Au vu de ces caractéristiques, ces six fûts n’auraient pas dû être entreposés sur l’aire où ils se trouvaient, qui n’est autorisée à recevoir que des déchets contenant des traces d’U et d’isotopie inférieure à 1 % en 235U et ne présentant donc pas de risque de criticité[1].

En l’attente de déterminer des filières de traitement adaptées à leurs caractéristiques, l’exploitant a disposé les 6 fûts concernés sur des aires adaptées et dans une configuration ne présentant pas de risque pour l’environnement ou la sûreté de l’installation. L’ASN a conduit une inspection le 21 février 2017, notamment pour vérifier les conditions d’entreposage de ces fûts. Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ou sur l’environnement.

Du fait de la présence d’uranium en quantités significatives ou présentant une isotopie supérieure à 1 % en 235U, dans plusieurs fûts de déchets entreposés sur une aire non prévue à cet effet, l’incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires) qui en compte 8, de 0 à 7.

 


[1] Le risque de criticité est défini comme le risque de démarrage d’une réaction nucléaire en chaîne lorsqu’une masse de matière fissile trop importante est rassemblée au même endroit.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie