Mise à l’arrêt du réacteur n°1 à la suite de la défaillance d'un élément du système de contrôle commande

Publié le 17/12/2009

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 5 novembre 2009, une défaillance de cartes électroniques du système de contrôle-commande est survenue alors que le réacteur était en puissance. La procédure utilisée par les opérateurs pour gérer cette défaillance n’était pas adaptée et aurait pu mener à ne pas respecter la conduite à tenir définie par les règles générales d’exploitation[1] (RGE).

Le système de « contrôle-commande » de chaque réacteur comporte notamment des matériels électroniques qui élaborent, sur la base d'un certain nombre de données d'entrée, des ordres automatiques pour le maintien des paramètres d’exploitation dans les limites autorisées, ou pour le déclenchement d'actions de protection telles que l'arrêt d'urgence du réacteur.

Le dysfonctionnement de certains éléments du système de contrôle commande peut provoquer l’indisponibilité de plusieurs fonctionnalités de matériels participant à la sûreté du réacteur. Les conséquences de ce type de défaillance ont été analysées et sont décrites dans des procédures de conduites incidentelles qui listent notamment les indisponibilités générées sur des matériels nécessaires à la sûreté du réacteur et permettent aux opérateurs de définir la conduite à tenir.

La procédure utilisée le 5 novembre 2009 ne listait pas de manière exhaustive l’ensemble des indisponibilités provoquées et des actions de conduite à faire, notamment amorcer la mise à l’arrêt du réacteur dans un délai d’une heure et isoler, dans le même délai, le circuit primaire de toutes les arrivées d’eau dont la concentration en bore[2] est inférieure à 2000 ppm. Malgré cela, les actions entreprises par les opérateurs ont permis de replier le réacteur dans un état sûr.

Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sûreté, ni sur le personnel, ni sur l’environnement, la conduite à tenir ayant été respectée. Toutefois, cet événement ayant montré l’existence d’une procédure inadéquate, il a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.

[1] Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’Autorité de sûreté nucléaire, qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation.

[2] Le bore est un corps qui a la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire. Il est mélangé à l’eau du circuit primaire et permet de contrôler et, le cas échéant, d’arrêter la réaction nucléaire.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie