Ionisos : non-respect du référentiel de sûreté

Publié le 02/05/2024

Installation d'ionisation de Sablé-sur-Sarthe Installation d'ionisation - Ionisos

La société IONISOS, qui exploite un irradiateur sur son site de Sablé-sur-Sarthe (72), a déclaré le 15 février 2024 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif au non-respect du référentiel de sûreté de cette installation, suite à une fuite d’eau de mer issue de la rupture de l’emballage d’un colis client pendant son traitement.

La société IONISOS, pour ses activités d’irradiation, utilise des sources radioactives de haute activité, principalement pour la stérilisation de produits médicaux. Ces sources sont disposées dans deux cadres métalliques, appelés porte-sources. Ceux-ci sont positionnés en position haute, dans la cellule d’irradiation, pour permettre le traitement des produits. Le reste du temps, ils sont placés en position basse en fond de piscine, qui est une position de sûreté, l’eau faisant alors écran aux rayonnements émis par les sources.

Afin de préserver dans le temps l’intégrité de la peau de la piscine et du gainage des sources, qui sont en acier inoxydable, la qualité de l’eau de la piscine est assurée par la circulation permanente de cette eau dans un dispositif de purification visant à prévenir le risque de corrosion. Le référentiel de sûreté de l’installation prévoit à cet égard des valeurs à respecter pour un certain nombre de paramètres, notamment la résistivité de l’eau, et sa concentration en ions chlorures : une résistivité trop faible, ou une concentration trop forte en ions chlorures peuvent en effet provoquer ou accélérer les phénomènes de corrosion.

Le 13 février 2024, alors qu’une palette contenant un colis d’eau de mer était traitée dans la cellule d’irradiation de l’installation IONISOS de Sablé-sur-Sarthe, l’emballage du colis s’est détérioré, entraînant le déversement d’eau de mer dans la cellule d’irradiation et dans la piscine permettant l’entreposage des sources. Ce déversement a conduit à une baisse de résistivité et à une hausse de la concentration en ions chlorure au-delà de la valeur limite fixée par les règles générales d’exploitation, pendant un maximum de 18 jours selon les analyses réalisées par l’exploitant, rendues le 1er mars 2024 et transmises à l’ASN le 12 avril.

Par ailleurs, suite à l’incident, un opérateur a vidangé sans autorisation vers le réseau extérieur l’eau recueillie dans le puisard de la cellule d’irradiation, qui avait atteint un niveau haut suite à cet apport incidentel.

L’incident n’a pas entraîné de conséquences immédiates sur l’installation et n’a pas eu d’impact sur le personnel ni sur l’environnement.

En raison du non-respect du référentiel de sûreté d’une installation nucléaire de base, et d’un rejet non autorisé de cette eau dans l’environnement, l’événement a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale de classement des événements nucléaires (INES), qui compte 8 niveaux, de 0 à 7.

Date de la dernière mise à jour : 02/05/2024

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie