Détection tardive de l’indisponibilité du turbo-alternateur de secours et cumul d’indisponibilités de matériels

Publié le 07/12/2020

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 16 novembre 2020, à l’occasion du redémarrage du réacteur 4 après son arrêt pour maintenance et renouvellement partiel du combustible, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a déclaré à l’ASN un événement significatif relatif à la détection tardive de l’indisponibilité du turbo-alternateur de secours du réacteur.

 La centrale nucléaire de Cruas-Meysse est alimentée en électricité par deux lignes à très haute tension du réseau électrique. En cas de défaillance de ces alimentations externes, les réacteurs du site sont chacun équipés de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel. Le site dispose en outre d’un groupe électrogène de secours supplémentaire capable d’alimenter l’un ou l’autre des réacteurs. Chacun de ces groupes électrogènes est en mesure d’alimenter en électricité les matériels permettant de maintenir un réacteur dans un état sûr. Néanmoins, pour pallier le risque de perte totale des alimentations électriques, tous les réacteurs sont équipés d’un turbo-alternateur de secours alimenté par la vapeur des générateurs de vapeur et capable d’assurer l’alimentation électrique des équipements minimaux de conduite, de l’éclairage d’ultime secours et de la pompe d’injection aux joints des groupes motopompes primaires pour éviter que ces derniers ne se détériorent. Enfin, à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, un troisième groupe électrogène de secours, plus résistant aux agressions externes, a été installé sur chaque réacteur : il s’agit du diesel d’ultime secours (DUS).

Le 4 novembre 2020, l’exploitant a procédé à la réalisation d’un essai périodique sur le turbo-alternateur de secours du réacteur 4. L’objectif de cet essai était de vérifier le bon démarrage de la pompe d’injection aux joints des groupes motopompes primaires en l’alimentant par le turbo-alternateur de secours. Les résultats de l’essai n’ont pas été satisfaisants, ce qui a conduit EDF à identifier des défauts matériels sur des composants électriques et un mauvais réglage du mécanisme de commande de la soupape de réglage de vapeur.

Dès la détection de l’indisponibilité du turbo-alternateur, l’exploitant a procédé au remplacement des composants électriques et a procédé au réglage de la soupape de réglage de vapeur. Le 10 novembre 2020, le turbo-alternateur était disponible à nouveau.

Toutefois, durant la période d’indisponibilité du turbo-alternateur, des essais sur d’autres équipements ont été réalisés alors qu’ils occasionnaient également des indisponibilités de matériels, qui n’auraient rétrospectivement pas dû être autorisées simultanément.

Cet événement n’a pas eu de conséquence immédiate sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs. Il a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité) par l’exploitant en raison du caractère tardif de la détection de l’indisponibilité du turbo-alternateur et du non-respect des règles en cas de cumul des indisponibilités des matériels.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie