Détection tardive de l’indisponibilité du turbo-alternateur de secours

Publié le 23/01/2020

Centrale nucléaire de Gravelines Réacteurs de 900 MWe - EDF

 Le 7 janvier 2020, l’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif relatif à la détection tardive de l’indisponibilité du turbo-alternateur de secours du réacteur 3.

La centrale nucléaire de Gravelines est alimentée en électricité par deux lignes à très haute tension du réseau électrique national. En cas de défaillance de ces alimentations externes, les réacteurs du site sont chacun équipés de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel. Le site dispose en outre d’un groupe électrogène de secours supplémentaire capable d’alimenter l’un ou l’autre des réacteurs. Chacun de ces groupes électrogènes est en mesure d’alimenter en électricité les matériels permettant de maintenir un réacteur dans un état sûr. Néanmoins, pour pallier le risque de perte totale des alimentations électriques, y compris des groupes électrogènes de secours, tous les réacteurs sont équipés d’un turbo-alternateur de secours actionné par la vapeur des générateurs de vapeur et capable d’assurer l’alimentation électrique des équipements minimaux de conduite, de l’éclairage d’ultime secours et de la pompe d’injection aux joints des groupes motopompes primaires pour éviter que ces derniers ne se détériorent.

Le 22 décembre 2019, l’exploitant a procédé à la réalisation d’un essai périodique sur le turbo-alternateur de secours du réacteur 3.  L’objectif de cet essai était de vérifier le démarrage de la pompe d’injection aux joints des groupes motopompes primaires par l’alimentation électrique issue du turbo-alternateur de secours. La pompe d’injection n’a pas démarré lors de cet essai, bien que le turbo-alternateur de secours soit en service. Un agent de terrain a alors constaté que celui-ci ne tournait pas à la vitesse attendue. Des diagnostics de l’installation ont identifié, dans un premier temps, des dégradations sur l’alternateur et, dans un second temps, le blocage d’une vanne d’admission de vapeur en raison de la présence de graisse séchée. L’exploitant attribue ce dysfonctionnement à une non-qualité de maintenance (défaut de graissage) sur cette vanne lors de l’arrêt pour rechargement du réacteur qui s’est déroulé du 4 octobre  au 18 novembre 2019.

Dès la détection de l’indisponibilité, l’exploitant a procédé au nettoyage de la vanne ainsi qu’aux remplacements de composants électriques du turbo-alternateur. Le 29 décembre 2019, le turbo-alternateur est redevenu disponible après les essais de requalification jugés satisfaisants. Toutefois, il aurait dû être en capacité d’assurer sa fonction de secours depuis le 11 novembre 2019, date à laquelle cet équipement était requis. Ainsi, la durée d’indisponibilité réelle de l’équipement est supérieure au délai autorisé par les règles générales d’exploitation.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs. Il a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité) par l’exploitant en raison du caractère tardif de la détection de l’indisponibilité du turbo-alternateur.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie