Détection tardive de l’indisponibilité d’une motopompe de secours

Publié le 29/10/2020

Centrale nucléaire de Flamanville Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Le 24 septembre 2020, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection tardive de l’indisponibilité d’une motopompe de secours permettant, dans certaines situations redoutées, l’alimentation en eau d’un des deux réacteurs.

Par conception, chaque réacteur de la centrale de Flamanville dispose de deux sources d’alimentation électriques externes (transformateur de soutirage et transformateur auxiliaire), ainsi que de deux sources d’alimentations électriques internes (deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel)[1]. Enfin, le site de Flamanville dispose d’une turbine à combustion pouvant être raccordée à l’un des réacteurs afin d’en assurer l’alimentation électrique.

Lorsque le circuit primaire est dans un état particulier (circuit plein mais avec un évent ouvert), une pompe mobile de secours doit être installée afin d’assurer, en cas de perte des différentes sources d’alimentations électriques, l’injection d’eau et le refroidissement du réacteur, jusqu’au rétablissement de celles-ci.

En décembre 1999, cette pompe mobile de secours a fait l’objet d’une modification visant à améliorer la gestion du risque de contamination en cas d’utilisation. Cette modification a consisté à remplacer le moteur thermique par un moteur électrique, couplé à un groupe électrogène thermique dédié. Depuis cette date, cette pompe de secours a fait l’objet d’essais périodiques annuels, visant à en vérifier le bon fonctionnement.

Lors du dernier essai annuel, le 25 juin 2020, la pompe a cessé de fonctionner après 10 minutes d’utilisation. L’essai a donc été déclaré insatisfaisant et a conduit l’exploitant à déclarer la pompe de secours indisponible. L’analyse menée à la suite de cet essai a identifié un sous-dimensionnement du relais thermique par rapport à l’intensité nominale de fonctionnement du moteur. Cette anomalie existait depuis la modification de 1999.

Cet écart n’a pas eu de conséquence sur le personnel et l’environnement. Cependant, compte tenu de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

Préalablement aux opérations de redémarrage du réacteur 2, conduisant le circuit primaire à être dans l’état particulier décrit plus haut, EDF a mis en œuvre une autre motopompe de secours fonctionnelle, en remplacement de la pompe défectueuse. Depuis le 9 septembre 2020, EDF a procédé à la remise en conformité de la protection thermique de la pompe puis à sa requalification.

 

[1] Depuis le 29 septembre 2020, les deux réacteurs disposent également d’un groupe électrogène supplémentaire dit d’ « ultime secours », ces derniers n’étant cependant pas encore mis en service lors de cet événement.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie