Détection tardive d’un réglage insatisfaisant des capteurs de survitesse de quatre groupes électrogènes de secours

Publié le 05/01/2024

Centrale nucléaire du Blayais Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 28 décembre 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à la découverte du non-respect d’un critère des règles générales d’exploitation (RGE) pour ce qui concerne plusieurs groupes électrogènes de secours à moteur diesel des réacteurs 2, 3 et 4.

Chaque réacteur est équipé de deux lignes électriques extérieures en provenance du réseau national, et de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel. En situation normale le réacteur est alimenté par l’une des deux sources électriques externes constituées des lignes électriques extérieures. En cas de perte des deux sources électriques externes, les groupes électrogènes de secours à moteur diesel sont utilisés afin d’alimenter en électricité les systèmes nécessaires à la conduite normale, incendentelle ou accidentelle des installations. Ces groupes électrogènes de secours à moteur diesel sont redondants puisque un seul est suffisant pour réaliser cette mission. L'exploitant teste périodiquement ces groupes électrogènes afin de vérifier leurs performances. Chaque groupe électrogène est équipé d’un capteur de mesure de vitesse appelé « capteur de survitesse » dont le rôle est notamment d’arrêter le groupe en cas de vitesse excessive du moteur qui pourrait conduire à sa destruction.

Le 14 décembre 2023, l’exploitant a procédé au remplacement d’un des groupes électrogènes de secours, y compris du capteur de survitesse associé.

Le 18 décembre 2023, l’exploitant a constaté que la plage d’incertitude prise en compte pour étalonner le nouveau capteur ne correspondait pas aux exigences des RGE. L’exploitant a effectué une vérification des capteurs de survitesse des autres groupes électrogènes du site et a constaté que trois autres groupes électrogènes de secours antérieurement remplacés étaient aussi concernés par cette problématique.

L’origine de ces écarts provient du fait que l’exploitant a utilisé les étalonnages réalisés par le constructeur des nouveaux capteurs pour valider ses essais de requalification, alors que les RGE fixent des marges d’incertitude plus réduites que celles utilisées par le constructeur.

Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur les installations, les personnes et l’environnement. Néanmoins, en raison de sa détection tardive, cet événement, qui a affecté la fonction support d’alimentation électrique, a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Entre le 20 et le 23 décembre 2023, l’exploitant a corrigé cet écart sur trois des quatre groupes électrogènes concernés en reprenant l’étalonnage des capteurs de survitesse, et a justifié que le quatrième groupe est resté disponible au sens des RGE. L’exploitant a programmé de corriger cet écart sur ce quatrième groupe avant le 3 février 2024.

Date de la dernière mise à jour : 05/01/2024

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie