Défauts de résistance au séisme de commandes déportées de vannes de systèmes de sauvegarde de 11 réacteurs nucléaires exploités par EDF

Publié le 21/12/2020

Centrale nucléaire du Bugey Réacteurs de 900 MWe - EDF

Les 18 septembre 2020 et 17 novembre 2020, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté à caractère générique portant sur des défauts d’ancrage de commandes déportées de certaines vannes de systèmes de sauvegarde.

Ces défauts concernent 11 réacteurs : les réacteurs 1 de la centrale nucléaire du Blayais, 4 de la centrale nucléaire du Bugey, 1 de la centrale nucléaire de Civaux, 1, 2 et 3 de la centrale nucléaire de Cattenom, 1 et 2 de la centrale nucléaire de Golfech, 1 et 2 de la centrale nucléaire de Nogent et 1 de la centrale nucléaire de Penly.

EDF a constaté en novembre 2019 sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Cattenom des anomalies au niveau des ancrages de certaines commandes déportées[1] de vannes du circuit d’injection de sécurité[2], remettant en cause leur résistance au séisme. EDF a alors procédé à un contrôle des commandes déportées des vannes des circuits d’injection de sécurité, d’aspersion dans l’enceinte[3] et de contrôle chimique et volumétrique[4] de l’ensemble des réacteurs de ses centrales nucléaires en fonctionnement.

En cas de séisme, la défaillance des commandes déportées du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux aurait pu conduire à remettre en cause la capacité de l’exploitant à gérer une situation accidentelle. Cela n’aurait pas été le cas pour les 10 autres réacteurs.

EDF a procédé à la réparation des défauts sur au moins une des deux voies redondantes des systèmes de sauvegarde des réacteurs concernés. Certains contrôles doivent encore être réalisés par EDF sur les réacteurs 4 et 5 de la centrale nucléaire du Bugey lors de leur prochain arrêt.

Cet évènement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Compte tenu de ses conséquences potentielles pour le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Civaux, cet événement est classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité) pour ce réacteur et au niveau 0 pour les 10 autres réacteurs concernés.

 

En savoir plus :

Publié le 02/04/2020

Centrale nucléaire de Cattenom Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Ancrages de commandes déportées de robinets de circuits de sauvegarde.

Le 13 mars 2020, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cattenom a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif relatif à la sûreté concernant des anomalies à la qualification sismique des ancrages des commandes déportées de certains robinets de circuits de sauvegarde.

 

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[1] Certaines vannes de circuits de sauvegarde sont dotées d'un dispositif mécanique permettant de les manœuvrer à distance. Ces dispositifs reposent sur des structures métalliques fixées au génie civil par des ancrages.

[2] Le circuit d’injection de sécurité (RIS) permet, en cas d’accident causant une brèche importante au niveau du circuit primaire du réacteur, d’injecter de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin de maîtriser la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur.

[3] Le circuit d’aspersion dans l’enceinte (EAS) permet, en cas d’accident, de faire décroître la pression dans l’enceinte de confinement et de préserver ainsi son intégrité de l’enceinte. Ce circuit permet également de rabattre au sol les éléments radioactifs sous forme d’aérosols éventuellement relâchés dans cette enceinte.

[4] Le système de contrôle volumétrique et chimique (RCV) a notamment pour fonction de maintenir dans le circuit primaire la quantité d’eau nécessaire au refroidissement du cœur en fonctionnement normal ou en cas de très petite brèche.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie