Défaut de maîtrise de la radioprotection des travailleurs

Publié le 13/06/2023

Centrale nucléaire de Civaux Réacteurs de 1450 MWe - EDF

Le 17 janvier 2023, l’exploitant de la centrale nucléaire de Civaux a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la radioprotection relatif à la dispersion de contamination en zone contrôlée, en raison de nombreux manquements en matière de protection collective des travailleurs. Cette déclaration a été complétée le 11 mai 2023 à la lumière de l’analyse approfondie de cet évènement.

Le 7 janvier 2023, le réacteur 2 était à l’arrêt dans le cadre de sa deuxième visite décennale. Un chantier portant sur le contrôle de l’état des générateurs de vapeur était en cours dans le bâtiment du réacteur 2. Ce type de chantier est considéré par EDF comme à forts enjeux de radioprotection, car il est susceptible de générer la mise en suspension de particules radioactives. Un ensemble de mesures matérielles et organisationnelles devait donc être appliqué pour prévenir tout risque de contamination des intervenants présents.

Entre le 7 et le 10 janvier, de nombreuses défaillances de ces mesures de protection collective ont abouti à la dispersion de particules radioactives en dehors du sas de confinement lié au chantier. Au cours de cette période, les dispositions successives prises par EDF ou par ses sous-traitants n’ont pas permis le retour à une situation maîtrisée de propreté radiologique malgré les nombreuses anomalies relevées.

Afin d’évaluer la contamination des travailleurs, EDF a procédé à l’examen médical d’environ 300 intervenants susceptibles d’avoir été exposés. 56 d’entre eux présentaient des traces de contamination, à des niveaux bien en deçà de la limite réglementaire, fixée à 20 millisieverts.

Cet événement avait initialement été classé au niveau 0 de l’échelle INES, au vu de ses conséquences limitées. Toutefois, l’analyse réalisée par EDF a mis en un défaut global de maîtrise de la radioprotection sur un chantier pourtant à forts enjeux de radioprotection et plus généralement d’un problème de culture de sûreté. Aussi, cet événement a été reclassé au niveau 1 de l’échelle INES.

Le 11 janvier, EDF a arrêté le chantier. L’exploitant a identifié les dysfonctionnements et les a corrigés avant de reprendre les activités le 13 janvier.

Date de la dernière mise à jour : 27/06/2023

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie