Anomalies de pose de bouchons sur certains tubes des générateurs de vapeur des réacteurs nucléaires d'EDF

Publié le 18/06/2008

Centrale nucléaire de Cattenom Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Un générateur de vapeur est un échangeur thermique entre l'eau du circuit primaire, portée à haute température (320°C) et à pression élevée (155 bars) dans le coeur du réacteur, et l'eau du circuit secondaire qui se transforme en vapeur et alimente la turbine. Chaque générateur de vapeur comporte un faisceau tubulaire composé de plusieurs milliers de tubes en forme de U renversé.

Dans le cadre des opérations de maintenance réalisées sur les générateurs de vapeur (GV) des réacteurs nucléaires, EDF procède au bouchage de certains tubes de générateurs de vapeur qui présentent des défauts.

Les opérations de bouchage consistent à obturer les entrées et sorties des tubes. Elles sont réalisées à l'aide de bouchons fixés sur les parois des tubes par l'intermédiaire de dents (cannelures) qui viennent s'y incruster (voir figure jointe). Ces interventions courantes bénéficient d'un retour d'expérience satisfaisant en France quant à leur efficacité et à la tenue des bouchons dans le temps.

Tous les dix ans, le circuit primaire d'un réacteur nucléaire fait l'objet d'une épreuve hydraulique qui consiste à soumettre ce circuit à une pression supérieure à sa pression de fonctionnement afin de tester la bonne tenue mécanique du circuit. A la suite de l'épreuve hydraulique du réacteur n°2 de Saint-Alban (Isère), EDF a constaté, le 13 mai 2008, qu'un bouchon qui venait d'être installé dans le respect des paramètres de pose avait disparu. Le bouchon, qui s'est déplacé en raison des efforts générés par la pression de l'épreuve, a été retrouvé 22 jours plus tard. Cette anomalie, qui a pu être détectée avant la mise en service du circuit, n'a eu aucune conséquence sur la sûreté du réacteur. Toutefois, une telle éjection de bouchon, si elle avait eu lieu pendant le fonctionnement du réacteur, aurait pu conduire à une rupture du tube concerné comme cela s'est produit en 1989 sur le réacteur numéro 1 de la centrale de North Anna (Etats-Unis, état de Virginie).

Un examen complémentaire des bouchons posés sur le réacteur n°2 de Saint Alban a révélé que trois autres bouchons, toujours présents, avaient également été mal posés.

A la demande de l'ASN, EDF a étendu les examens de pose des bouchons à l'ensemble des réacteurs actuellement concernés par de telles opérations. Ces vérifications ont montré qu'un bouchon a également été mal posé sur un GV du réacteur n°2 de Penly (Seine-Maritime).

EDF a procédé au remplacement de ces bouchons et met désormais en oeuvre des contrôles systématiques et approfondis après chaque intervention de bouchage des tubes afin de garantir la pose correcte des bouchons. Ces données sont transmises à l'ASN qui les examine avant d'autoriser le redémarrage du réacteur.

Des expertises sont en cours pour déterminer les causes de ces anomalies qui ont été classées au niveau 1 sur l'échelle INES.

L'ASN a communiqué cette information à ses homologues étrangers.

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie