Non-respect d’un critère de débit de fuite du circuit primaire du réacteur 3 lors des opérations de redémarrage à l’issue de son arrêt pour maintenance
Le 14 août 2025, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cattenom a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect d’un critère de débit de fuite du circuit primaire du réacteur 3.
Sur un réacteur à eau sous pression, le refroidissement du combustible est assuré par le circuit primaire contenant de l’eau. Des fuites dites « technologiques » sont prévues par conception sur ce circuit, notamment au niveau des organes de robinetterie. Elles sont collectées dans des réservoirs ou via les circuits connexes au circuit primaire.
Le circuit de contrôle volumétrique et chimique (RCV), relié au circuit primaire, permet notamment le contrôle de la chimie, de la pression et du niveau d’eau du circuit primaire.
Les règles générales d’exploitation (RGE) définissent des débits de fuite du circuit primaire à ne pas dépasser.
Le 11 août 2025, le réacteur 3 était en cours de redémarrage après son arrêt pour maintenance. À 12h40, lors d’une opération d’injection d’eau dans le circuit primaire, l’ouverture d’une soupape du circuit RCV en raison d’une pression trop élevée a provoqué une fuite d’eau vers un circuit de collecte des effluents radioactifs à un débit d’environ 19 m3 par heure, supérieur à la limite de 2,3 m3 par heure fixée par les RGE.
Vers 16h00, l’équipe de conduite a détecté la montée d’eau dans le réservoir de collecte des effluents radioactifs, puis après investigation, a identifié l’ouverture de la soupape et procédé aux actions permettant de la fermer.
La fuite d’eau ayant étant dirigée vers un circuit prévu à cet effet, l’événement n’a pas eu de conséquence sur l’installation, le personnel ou sur l’environnement. En particulier, la quantité d’eau présente dans le circuit primaire et assurant le refroidissement du combustible est restée stable et suffisante.
Cependant, en raison du dépassement de l’un des critères de débit de fuite définis dans les RGE et de la détection tardive de celle-ci, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
L’ASNR veillera à la qualité de l’analyse approfondie de l’événement et aux actions prises pour en éviter son renouvellement notamment en ce qui concerne l’origine de l’ouverture de la soupape et la capacité de l’équipe de conduite à détecter précocement les situations non attendues.
Date de la dernière mise à jour : 25/08/2025
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie