Non-conformité de la qualification sismique des ancrages des équipements de procédé et d’entreposage des matières de l’atelier dénommé TRIGA.

Publié le 12/08/2025

Usines Framatome de fabrication de combustibles nucléaires de Romans-sur-Isère Fabrication de substances radioactives - Framatome

La société Framatome a déclaré le 8 août 2025 à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif pour la sûreté relatif à la remise en cause de la qualification de la tenue sismique des équipements de l’atelier dénommé TRIGA dans son usine de Romans-sur-Isère.

L’événement est survenu dans la partie de l’installation nucléaire de base (INB) n°63-U dédiée à la fabrication d’éléments combustibles pour les réacteurs de recherche. La matière nucléaire utilisée dans cette installation est de l’uranium enrichi. L’atelier dans lequel s’est produit l’évènement a une autorisation d’exploitation limitant à 20 % l’enrichissement de l’uranium manipulé.

L’atelier TRIGA a repris la fabrication de combustible pour réacteur de recherche en 2022 après d’importants travaux de jouvence et de mise aux normes de sûreté. Dans le cadre d’une modification visant à compléter les équipements de procédé, l’exploitant a réalisé des carottages dans le sol de l’atelier car les plans mentionnaient la présence d’un ancien caniveau dans la zone prévue d’implantation.  A cette occasion, l’exploitant a découvert que la dalle de l’atelier était recouverte d’une double chape d’une épaisseur de deux fois quarante millimètres.

Cette configuration de chapes est très différente de celle retenue dans les travaux de jouvence et de mise aux normes de sûreté de l’atelier où l’exploitant avait retenu la présence d’une seule chape de vingt-cinq millimètres, sur la base de sa documentation interne. De ce fait, la partie des ancrages réellement en prise dans la dalle est nettement plus courte, compte tenu de l’épaisseur supérieure des chapes traversées avant pénétration dans la dalle. La conséquence directe est la remise en cause de la qualification sismique des ancrages des équipements de procédé et d’entreposage des matières de l’atelier.

En termes de conséquences sur la sûreté, l’événement le plus grave pourrait être un accident de criticité sur un des entreposages de matières fissiles, dont la tenue n’est plus garantie en cas de séisme important.

L’exploitant a entrepris de définir des mesures palliatives provisoires pour limiter en cas de séisme le risque de chute de contenants de matières fissiles. Il devra également présenter à l’ASNR un plan d’action pour la remise en conformité de la qualification sismique des ancrages des équipements de l’atelier TRIGA.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, en raison de la dégradation de la défense en profondeur et du risque d’accident de criticité qu’il a entraîné, cet évènement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 12/08/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie