Indisponibilité partielle prolongée du système d’aspersion dans l’enceinte de confinement du réacteur 2

Le circuit d'aspersion dans l'enceinte (EAS) est un système de sauvegarde, constitué de deux voies redondantes, qui pulvérise de l'eau contenant de la soude en cas d'accident dans l'enceinte du réacteur, afin d'y diminuer la pression et la température et de diminuer la quantité d'iode radioactif sous forme de gaz. Ce système est mis en service automatiquement dans certaines situations. Il est lui-même refroidi par le circuit de refroidissement intermédiaire (RRI).

Le 11 août 2025, à l'occasion d'un essai périodique de bon fonctionnement, l'exploitant a constaté que le débit d'eau dans la portion du circuit RRI qui refroidit l’une des deux voies du circuit EAS du réacteur 2 de la centrale de Cruas-Meysse était inférieur au débit minimum requis par les règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur.

Après vérification, il s’est avéré qu’un morceau de caoutchouc, provenant vraisemblablement d’un joint d’étanchéité de bride d’un robinet, était présent dans le circuit de refroidissement intermédiaire et limitait le débit d’eau disponible pour refroidir la voie concernée du circuit d’aspersion de l’enceinte, ce qui rendait cette voie partiellement inapte à remplir sa fonction en cas de situation accidentelle. Selon les premières analyses menées par EDF, ce corps étranger proviendrait de travaux réalisés en février 2025 sur le réacteur 2 à l’occasion de son arrêt pour maintenance programmée. Or, dans le cas où une file du circuit EAS est indisponible, les RGE prévoient le repli du réacteur sous sept jours.

Cet élément en caoutchouc a été retiré du circuit, un nouvel essai de bon fonctionnement a été réalisé et il a montré un débit de refroidissement conforme aux RGE.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs. Toutefois, en raison de l'indisponibilité d'une des deux voies du système d’aspersion de l’enceinte, pendant une durée supérieure à celle préconisée par les RGE, cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires).