Défaut d’identification d’un écart de conformité en amont d’un redémarrage de réacteur

Publié le 08/07/2025

Centrale nucléaire de Gravelines Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 26 décembre 2024, l’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté (ESS) relatif à un défaut d’identification, lors de l’arrêt pour maintenance de 2024 du réacteur 5, d'un écart de conformité portant sur les supports de chemins de câbles.

Les câbles concernés alimentent des moteurs et pompes du circuit de filtration de l’eau de mer et du circuit d’eau brute secourue, qui contribuent au refroidissement des matériels importants pour la sûreté du réacteur, ainsi que du circuit d’alimentation en eau du réseau d’incendie. Ces systèmes disposent de deux voies redondantes.

Sur la base des informations communiquées par l’exploitant dans le cadre de la demande d’accord pour divergence intégrant l’analyse de l’écart de conformité, l’ASN a donné le 30 octobre 2024 son accord au redémarrage du réacteur 5. Début décembre 2024, l’exploitant a informé l’ASN que les conclusions de l’analyse des conséquences de l’écart mentionnée dans la demande d’accord pour divergence étaient erronées, compte tenu de l’état très dégradé des chemins de câbles de la seconde voie ne garantissant pas la tenue au séisme et écartant la possibilité de repli du réacteur par cette voie. 

L’exploitant a cependant été en mesure de justifier a posteriori l’existence d’un autre « chemin sûr » pour le réacteur en cas d’accident.

Par ailleurs, une analyse détaillée a été réalisée par le site pour déterminer les causes ayant conduit à ne pas identifier l’écart en amont du redémarrage du réacteur. Ses conclusions mettent en évidence des dysfonctionnements dans l’organisation de l’exploitant dédiée à la gestion des écarts. Plus spécifiquement, il ressort de l’analyse que l’état très dégradé de la seconde voie était connu de plusieurs acteurs avant la transmission de la demande d’accord pour divergence à l’ASN et que cette information n’a pas fait l’objet de l’attention qu’elle méritait en raison de son importance pour la sûreté.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Néanmoins, en raison des dysfonctionnements dans l’organisation de l’exploitant dédiée à la gestion des écarts et de l’absence de démarche rigoureuse d’analyse d’une information importante pour la sûreté, cet événement, initialement classé au niveau 0, a été reclassé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 08/07/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie