Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)

Sur cette cuve de l’EPR de Flamanville l’ASN, l’autorité de sûreté nucléaire la plus sévère du monde, indépendante du gouvernement et des industriels, avec l’appui technique de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, IRSN, a défini, puis mené un programme d’investigations considérable approuvé par les scientifiques les plus compétents, et en a publié les résultats, les comptes rendus. Elle a ensuite sollicité l’avis et les conclusions d’une centaine d’experts, les plus compétents au monde, ainsi que d’ONG. Cette démarche a abouti début juillet à une conclusion positive : on pourra mettre cette cuve en service dans de très bonnes conditions de sûreté (même en envisageant les circonstances accidentelles les plus sévères). Et on fera ceci et cela pour que cette sûreté soit maintenue dans le temps. Les documents conduisant à cette conclusion ont été publiés.

Comment se fait-il que l’ASN lance ensuite une consultation publique, et semble vouloir qu'une décision préparée par des spécialistes compétents soit prise ou influencée par des personnes non compétentes dans ce domaine ?
C'est comme si la SNCF demandait au public de valider la vitesse limite de ses TGV...
De la même façon, sous prétexte d'un risque potentiel infinitésimal, il faudrait sans doute vider tous les barrages EDF du fait que l'un d'entre eux (Malpasset) s'est un jour effondré causant de nombreuses victimes à Fréjus.

Les spécialistes ont, après études poussées et essais multiples, donné un avis favorable. Il faut leur faire confiance, sinon à quoi servent-ils ?

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n’a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d’une rupture brutale !
Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence…comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n’est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
Nous n’acceptons pas la prise de risque que constitue l’utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et d’AREVA.

Nous, les riverains, sommes aussi tous des victimes potentiels d’un grave accident nucléaire. Moi, je vis à 719 km sud-est de Flamanville. Chernobyl est situé plus de deux fois plus loin de chez nous, et pourtant cette catastrophe nucléaire a eu un impact sensible sur notre région. Les régions densément peuplées entre Rhin et Ruhr sont encore plus proches de Flamanville et même situées dans la direction des vents prédominants.
Wir, die Anrainer, sind auch potentielle Opfer eines schweren Nuklearunfalls. Ich selbst lebe 719 km süd-östlich von Flamanville. Tschernobyl ist mehr als doppelt so weit von hier entfernt, und trotzdem hatte diese Atomkatastrophe sensible Auswirkungen in unserer Region. Die dicht besiedelten Gebiete an Rhein und Ruhr sind sogar noch näher an Flamanville und liegen dazu noch in Hauptwindrichtung.
La cuve est la pièce essentielle, le coeur d’un réacteur. Sa qualité doit être impeccable! Or, celle ne dispose pas des caractéristiques requises: sa teneur en carbone de l’acier dépasse le maximum permis par 50%. Et rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d’une rupture brutale!
Der Reaktordruckbehälter RDB ist die Schlüsselkomponente, das Herzstück eines Reaktors. Seine Qualität muss fehlerfrei sein. Aber er hat nicht die erforderlichen Eigenschaften: der Carbongehalt im Stahl übersteigt den maximal erlaubten wert um 50%! Und es gibt keine Möglichkeit, seine Entwicklung zu überwachen und einen schweren Bruch zu verhindern!
Dès 2005, l’ASN, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en mesure de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. Même votre Directeur général adjoint, Monsieur Julien Collet, exprimait son effroi à propos de la situation qui règne à l’usine produisant, les pièces pour la cuve: "ces pratiques sont dans un écart tel avec ce qu'on attend d'un fournisseur de ce niveau, qu'on a presque du mal à y croire. On ne s'attendait pas à observer de telles déviances."
Seit 2005 wissen ASN, Areva und EdF genau, dass die Areva-Schmiede Creusot Forge nicht in der Lage war, Teile zu schmieden, die den Sicherheitsnormen entsprechen. Selbst Ihr stellvertretender Direktor, Herr Julien Collet, äußerte sein Entsetzen über die Zustände, die in der Fabrik herrschen, welche die Teile für den Druckbehälter produziert: „Diese Praktiken stehen zu dem, was man von einem Hersteller dieses Niveaus erwartet, in einem derartigen Widerspruch, dass man es fast nicht glauben kann. Derartige Normabweichungen konnte man einfach nicht erwarten.“
L‘IRSN a confirmé que les mesures réalisées dans les zones suspectes ont révélé seulement des valeurs de résilience de 52 Joules, qui sont insuffisantes pour satisfaire le premier niveau de défense vis à vis de la sûreté. La réglementation impose un résultat supérieur à 60 Joules. La résilience attendue était de 220 Joules. Et il s’agit d‘une pièce sacrificielle qui ne peut pas garantir que la fragilité de la cuve elle-même de Flamanville ne soit encore augmentée.
Das Institut für Strahlenschutz und nukleare Sicherheit IRSN hat bestätigt, dass die Messungen in den in verdächtigen Zonen nur Werte für die Widerstandsfähigkeit (Schlagfestigkeit) von 52 Joule erbrachten, welche für die Sicherheitsebene 1 (Normalbetrieb) unzureichend sind. Die Verordnung sieht einen Wert von mehr als 60 Joules vor. Das erwartete Maß von 220 Joule wird deutlich unterschritten. Zudem handelt es sich bei dem getestetem Material um ein Opferstück, das nicht garantieren kann, dass die Zerbrechlichkeit des RDB von Flamanville selbst nicht noch gravierender ist.
Je vous demande instamment de ne pas jouer au poker à haut risque. Si la vision d’une havarie nucléaire vous fait des nuits inquiètes, si la vision, que vous prosternez tout bas devant les caméras, tout comme les dirigeants de Fukushima, et vous devez présenter des excuses à des millions d'Européens, pour la perte de leurs vies, de leur santé, de leurs existences, pour un dégât que vous ne pouvez jamais faire amende honorable, alors je vous demande de suivre votre conscience et de rejeter une mise en service de l’unité no. 3 de l’EPR de Flamanville avec une cuve, un couvercle et un fond grièvement défaillants.
Ich bitte Sie dringend, nicht zu hoch zu pokern. Sollte Ihnen die Vorstellung schlaflose Nächte bereiten, dass Sie sich im Falle einer Atomkatastrophe tief gebeugt vor laufenden Kameras, genau wie die Verantwortlichen von Fukushima, bei vielen tausend Europäern entschuldigen müssen, für den Verlust der Existenz, der Gesundheit, des Lebens, für einen Schaden, den Sie nie wieder gut machen können, dann bitte ich Sie, folgen Sie Ihrem Gewissen und lehnen Sie die Inbetriebnahme von Flamanville 3 ab, dessen RDB-Deckel und Boden schwere Mängel haben.

"Une fissure ou une rupture brutale de la calotte du fond conduirait à un accident majeur difficilement maîtrisable. La montée en pression dans l’enceinte de confinement en béton serait trop rapide pour être endiguée. L’explosion de celle-ci entraînerait des rejets de radioactivité dans l’atmosphère, avec pour conséquence des dommages incalculables." (Le Monde Diplomatique - Mai 2017).
S'il y a bien un secteur dans lequel il ne faut pas prendre de risque, c'est celui-là.

A la lecture des différentes remarques sur la cuve de l'EPR de Flamanville, je ne peux que constater que les anti nucléaires camouflés ont bien du temps pour écrire des inepties ou alors il s'agit simplement d'une méconnaissance totale du sujet.
Quand est il exactement : les défauts carbone constatées sur la cuve sont bien réelles mais aussi apparaissent suite à une modification de la réglementation plus sévères que par le passé, hors ce changement est intervenu alors que la construction de la cuve était lancée donc pas évident d'apporter des modifications de construction mais au regard de cette nouvelle réglementation il y a donc des défauts carbone bien présent.
Quel est le risque : si on prend en référence les cuves des réacteur REP 900mw, construit avec l'ancienne réglementation les fond s de cuves n'ont jamais posés de problème de sureté ce qui de fait exonère pratiquement de tout risque sur celui d'APR. Pour le couvercle, c'est une pièce qui se remplace relativement facilement et à déjà était fait à plusieurs reprises sur le REP avec succès. La décision prise par l'ASN est donc cohérente, et non dogmatique, avec la prise en compte du risque sureté que ce soit pour le fond de cuve ou pour le couvercle

Déjà cette technique s'inscrit dans la continuité des aberrations de la production nucléaire qui ne sait toujours pas retraiter ses déchets, mais en plus on soumet la population à un risque potentiel énorme partant du postulat que l'on sera en mesure de contrôler la réaction. Dans ce genre de raisonnement on oublie toujours le facteur impondérable, l'incident anodin qui dans sa survenue provoque la catastrophe dont les conséquences seraient sans commune mesure avec les dommages causés à la population, à la région toute entière. Imaginez un instant dans une production d'électricité dépendante de l'énergie nucléaire à près de 70 %, qu'il faille tout arrêter, en plein hiver évidemment. C'est toute l'économie qui se fige, on ne peut plus chauffer les maisons, on ne peut plus avoir l'eau courante dans les châteaux d'eau, les hôpitaux pourtant prioritaires tourneront au ralenti, qu'il faille tout évacuer à plus de 50 ou 100 kilomètres à la ronde, reloger les gens, les animaux, ....
Et l'on veut encore, alors que l'on a identifié des failles majeures dans la construction de l'EPR prendre ce risque dont on sait qu'il interviendra. C'est de la mise en danger d'autrui en pleine connaissance de cause.
Je suis révolté d'une telle légèreté et du manque de courage des autorités dont on attend d'avantage de prise de responsabilité.

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.