Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)

En tant qu'ingénieur dans le traitement d'eau, je n'ai à ce titre aucune légitimité ni capacité à évaluer les qualités métallurgiques d'un équipement, d'autant plus que la bataille d'experts concernant cette problématique d'acier non-conforme s'est déroulée à huis clos, ne permettant même pas au public de connaître les argumentations contradictoires développées sur le sujet.
Par contre, en tant que technicien, je peux apporter un point de vue factuel:

Premier constat: Une norme est une caractéristique impérative en industrie établie au préalable ou par retour d'expérience par des experts tenant compte des risques, des contraintes et de l'état technologique du moment.

L'industrie nucléaire aurait la possibilité de s'y soustraire.

Deuxième constat: Il est vérifié que tout élément soumis à des radiations nucléaires subit des modifications structurelles à brève, moyenne et longue échéance. Le grand carénage extrêmement coûteux (100 milliards d'Euros) pour la remise à niveau et le renouvellement d'équipements des centrales existantes en est la preuve flagrante.

Aucune étude ni suivi sur l'évolution des matériaux, in situ ou (et) sur la base d'échantillons, soumis à l'effet des radiations n'est présentée permettant d'évaluer ces modifications et leurs conséquences potentielles.

Troisième constat: Le site de Creusot-Loire est en cours d'audit en ce qui concerne le suivi de fabrication des équipements nucléaires ( je cite "Elle a conduit AREVA NP à engager fin 2015 un réexamen des dossiers de suivi de fabrication.").

http://www.areva-np.com/FR/businessnews-540/une-revue-qualite-de-grande-ampleur-sur-le-site-du-creusot-toutes-les-reponses-aux-questions-sur-la-revue-des-dossiers-de-fabrications-d-areva-np.html

Comment considérer dans ces conditions que les pièces sacrificielles utilisées pour évaluer les caractéristiques et la nature des matériaux sont conformes à celles installées sur le site de Flamanville?

Dans le domaine du nucléaire, l'approximation n'est pas de mise et seules les certitudes doivent forger les décisions.

Quatrième constat: les enjeux financiers et de crédibilité pour les technocrates et politiciens français ayant fait le choix du nucléaire de ses origines à nos jours et d'envisager de le développer alors qu'existent les faits suivants:
Les coûts (humains et environnementaux) de l'extraction de l'uranium, du retraitement, de la déconstruction et du stockage des déchets à hautes toxicité ou (et) longues périodes de vie ne sont pas maîtrisés, donc ne peuvent être ni comptabilisés
Un équipement nucléaire, l'EPR qui a sauté le stade du prototype pour passer immédiatement au stade industriel.
2 EPR en construction cumulant retards à la mise en route et explosion des budgets.
1 projet de centrale nucléaire à Hinkley Point très contreversé tant au point de vue de la sécurité, des garanties souscrites par le client, que de sa rentabilité mais qui justifie aux yeux des technocrates et politiciens soutenant le nucléaire depuis ses débuts, l'utilité et la nécessité de filière industrielle nucléaire sur Française.
100 Milliards d'euros prévus pour remettre à niveau une filière condamnée à moyens et longs termes pour les raisons évoquées ci-dessus au détriment des énergies renouvelables (courants de marées ou des rivières, géothermie, énergie solaire, photovoltaïque, éolienne, gradients de températures dans différents milieux.
Les choix erronés du passé dans un contexte économiques et techniques différents alors que nos connaissances et nos expériences ont évolués (Tchernobyl, Fukushima, exemple de catastrophes mondiales dont les retombées n'ont pas fini d'être réévaluées en coûts humains, écologiques et financiers)

Les décisions prises doivent impérativement être d'ordre technique en excluant les paramètres financiers à courte vue de technocrates, sachant que les conséquences humaines, de santé publique, écologiques, énergétiques et financières en cas d'accident nucléaire pour notre pays mais aussi pour l'ensemble de la communauté mondiale sont sans commune mesure avec les déjà énormes coûts passé, présent et à venir de la filière nucléaire française.

Cinquième et dernier constat: nous avons dernier nous deux accidents majeurs nucléaires, Tchernobyl et Fukushima dont on n'a pas encore fini d'en payer les conséquences et les effets désastreux, que pour la plupart, nous sommes dans l'incapacité de régler. Personnes n'est censé les ignorer et en particulier ceux qui ont la charge de décisions pour nous et les générations à venir.

Ces décideurs ont donc l'énorme responsabilité de la sécurité de notre monde pour aujourd'hui et pour demain.
Ils auront donc à répondre individuellement judicièrement et financièrement, de décisions prises engageant notre avenir.

Pour conclure, je suis personnellement contre l'utilisation de l'énergie nucléaire en France et dans le monde comme système de production d'énergie et cela depuis l'origine de la construction des centrales au regard de la maîtrise technologique et de l'état des connaissances passés et actuels concernant cette filière de production d'énergie (par filière, j’entends le déroulé complet de l'extraction de l'uranium jusqu'à la déconstruction et le traitement de l'ensemble des déchets produits).

La cuve et son couvercle on été jugés son tout à fait conformes pour leur utilisation en réacteur et ceci par un groupe d’experts composé de spécialistes du domaine mais aussi des représentants d’ONG anti-nucléaires et donc anti-EPR. Je me range à l’avis de ce groupe !
Je m’étonne, les français sont toujours prêts à faire confiance à ceux qui leur vendent du rêve mais dénigrent l'expertise des scientifiques et les spécialistes qui pourtant justifient concrètement ce qu’il avancent …. Peut-être est-il plus facile de croire aux bonimenteurs lorsque l'on n'a pas les compétences pour comprendre.... A méditer : les scientifiques ont-ils toujours leur place en France ?

La logique devrait nous pousser à cesser les investissements dans le nucléaire, sinon pour démanteler les centrales. Soit. Pour l'instant on ne peut pas dire que ce soit en train de se faire alors la logique devrait au moins nous pousser à une rigueur irréprochable quant aux équipements de ces centrales ! Aucune suspicion de malfaçon n'est acceptable, le principe de précaution doit prévaloir en ce qui concerne cette cuve, une pièce centrale dont la nécessité de conformité aux normes de sécurités ne saurait être soumise à débat. Il en va de notre sécurité à tous !

Comme déjà affirmé par GreenPeace :

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n’a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d’une rupture brutale !
Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence…comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n’est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
Nous n’acceptons pas la prise de risque que constitue l’utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et d’AREVA.

Je trouve inquiétant que l'on puisse imaginer utiliser une centrale nucléaire avec ne serait-ce qu'une pièce défectueuse ou ne respectant pas les normes.
C'est d'autant plus inquiétant d'avoir commandé une pièce aussi importante que la cuve à une forge n'ayant plus les compétences pour le faire correctement, l'accepter dans des conditions troubles, pour finalement reconnaitre que la pièce est défectueuse.
Le nucléaire ne peut supporter la moindre approximation sur la qualité et la sécurité, l'EPR ne doit pas être utilisé avec des pièces reconnues déféctueuses!

Bonjour,
Malgré les lourds investissements déjà consentis dans l'installation, alors même que l'on sait tous les défauts de la filière (non indépendance énergétique puisque l'uranium est importé à 100%, moins rentable que le renouvelable, dangerosité, déchets radioactifs laissés en héritage pour des centaines de générations, prolifération à des fins militaires et/ou terroristes), il est hautement souhaitable de devenir enfin adulte, et d'arrêter ce chantier, et les chantiers en général liés à la continuité de l'usage nucléaire pour l'énergie, au moins. Seules la gestion long terme et intelligente des déchets radioactifs et la formation des actuels salariés travaillant dans la production nucléaire pour envisager leur réinsertion professionnelle, devraient occuper nos institutions, nos politiques, nos entreprises, nous-mêmes.
Par ailleurs, autoriser l'usage d'éléments structurels pour une installation aussi dangereuse alors que ses fabricants ont sciemment caché leur malfaçon, serait un scandale incroyable, certes le énième d'une longue liste.
Plus aucun argument ne peut tenir pour continuer dans cette direction - à supposer que certains aient jamais tenu: ni environnemental, ni social, ni économique, ni financier, ni géopolitique, etc.

Messieurs de l’ASN, vous avez entre vos mains la sûreté de nos centrales et donc la sécurité des populations. Citoyenne alsacienne, faisant partie d’une population mise en danger par la vétusté du CNPE de Fessenheim, je me sens toute autant concernée par le sort de l’EPR de Flamanville. Votre position présentée dans votre communiqué de presse du 26 juin sur l’anomalie de la cuve et du couvercle de l’EPR de Flamanville me laisse perplexe.
Je ne suis pas experte en technologie nucléaire, comme sans doute bon nombre de mes concitoyens, mais nul besoin de l’être pour comprendre que mettre en service un réacteur doté d’une cuve (équipement de niveau N1, c’est-à-dire le plus important pour la sûreté, arrêté du 12 décembre 2005 relatif aux équipements sous pression nucléaires NOR: INDI0506414A) et d’un couvercle fabriqués dans un acier fragilisé d’emblée, avant même d’avoir reçu le moindre choc thermique et la moindre agression neutronique, relève d’un manque de bon sens total. C’est criminel.
Messieurs de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui veillez à la sûreté de nos centrales et donc à la sécurité des populations, cesser de répondre aux chants des sirènes de EDF, d’Areva et de l’Etat français, et agissez en conséquence en menant à bien votre mission, qui est, je cite, d’assurer « que tout utilisateur de rayonnements ionisants, tout exploitant d'installation nucléaire ou tout expéditeur de matières radioactives exerce pleinement sa responsabilité et ses obligations en matière de radioprotection ou de sûreté nucléaire ». Il est notoirement connu qu’EDF et Areva, entre autres, (et c’est bien les dissimulations de Areva qui ont mené à la raison d’être même de cette consultation publique !) mentent, dissimulent, trichent, les enquêtes menées par diverses ONG et médias l’ont maintes fois prouvées. « Je constate qu'EDF Flamanville ment et nous dissimule volontairement des informations relatives à la radioprotection. Est-il envisagé un rappel à l'ordre écrit par l'ASN? Non… » : Ce sont les propos de l’un de vos inspecteurs en 2013 … (http://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/manche/nord-cotentin/flamanville/edf-t-elle-fait-pression-autorite-surete-nucleaire-flamanville-1111965.html). Les exemples sont légions.
Pour finir, Messieurs de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui veillez à la sûreté de nos centrales, donc à la sécurité des populations, puisque pour une fois vous vous donnez la peine de consulter le public, je vous demande de faire enfin preuve d’Autorité, de bon sens, et d’interdire la mise en service de l’EPR de Flamanville.

Je suis contre la validation de spièces par l'ASn, qui si elle valide cela confirme le fait que ses membres sont à la solde des lobbys financiers qui n'ont que faire des conséquences d'un accident. Ces gens sont névrosés obsédés par le profit et ne sont pas capables de comprendre les effets d'un accident nucléaire.La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n’a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d’une rupture brutale . Le principe de précaution doit primer quitte à devoir limiter la fourniture énergétique. Il est temps de penser à l'avenir de la planète dans son ensemble, pas à contenter les 0.1% déséquilibrés avides d'argent et de pouvoir et qui souvent sont aux manettes.

Pour une fois que l'on a droit de s'exprimer, il faut en profiter :
je remercie l'ASN pour cette consultation et souhaite que l'expression de la diversité énergétique soit enfin entendue et non bafouée dans ce pays.
j'émet un avis défavorable à la possibilité d'autoriser l'utilisation d'équipements tels le couvercle ou la cuve d'une centrale nucléaire comportant une anomalie vérifiée relative aux aciers utilisés. Point final. Pas d'anomalie possible.

Le coût public du projet explose et démontre encore une fois son inutilité publique, à contresens de l'amélioration des conditions de vie, et de la conservation de bien public commun que sont nos ressources naturelles, notre air, notre eau ou notre sous-sol..
Principe de responsabilité environnementale ET économique. L'éducation, les modifications de comportements, la construction durable, (connaissez vous BdM?), un plan national d'isolation du bâti existant, les innovations renouvelables sont les solutions de la transition écologique prônée par la dernière loi sur l'énergie. Et cela passe par ce genre de décisions irrévocable : Arrêtons le projet d'EPR qui a trop couté au deniers publics (et donc à nous tous), développons la décentralisation, la sobriété et l'efficacité énergétique... Il est plus que temps d'ouvrir les yeux et de questionner sa responsabilité consentante ou conquérante ... un autre monde co-construit et non subit est possible..; et si les responsables de l'ASN faisaient "leur part du colibri?"

Je suis contre l'autorisation. L'histoire récente a démontré que les catastrophes nucléaires sont toujours liées à des négligences humaines sont dans la conception, soit dans le suivi des installations.
La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n’a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d’une rupture brutale !
Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence…comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n’est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
Nous n’acceptons pas la prise de risque que constitue l’utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et d’AREVA.

Bonjour,

Si l'on s'en tient au projet d'avis, voici mes commentaires :

Remarques générales :
Je me suis « amusé » à retrouver certains textes cités, souvent importants, avec de nombreux renvois (par exemple note CODEP DEP 2015 043888, 185 pages et 86 renvois à d’autres notes ou courriers !..), ….
Si l’on postule un nombre de pages de 10 en moyenne par document (je suis certainement très loin de la réalité !) je vous laisse imaginer ce que le « Public » a à s’approprier pour se faire une idée du problème posé !
Du coup, quitte à garder toutes les références dans un souci de transparence, ne serait il pas possible, pour ce genre d’enquête assez « technique » de citer carrément les passages concernés. Au prix d’un « préambule » d’avis plus volumineux, cela permettrait tout de même un gain de temps pour les consultés (le public) et surtout d’être sur que l’on parle bien de la même chose (pas d’ambigüité ou d’interprétation possible).
D’autre part, la somme des textes cités, la complexité de leurs interactions et la technicité de leurs contenus, me semblent difficiles à s’approprier pour le grand public afin de se prononcer « en connaissance de cause » sur un tel sujet …
Par exemple, les 24 alinéas intitulés « Considérant …/…), qui peuvent par d'ailleurs sembler quelquefois contradictoires lors d’une lecture rapide, ne pourraient-ils pas être avantageusement remplacés par un résumé explicatif succinct ?
De plus, un genre de « glossaire » (en annexe ?) me semblerait nécessaire afin d’expliquer, toujours au public « lambda », certains termes ou aspects cités (ségrégation positive majeure !, rupture brutale vs rupture fragile, etc …)
Connaissant un peu la production nucléaire d’électricité, il a tout de même fallu que je m’y reprenne à plusieurs fois pour « décrypter » le document proposé. Je me pose donc la question : Si l'on me soumettait un tel avis, sur un problème équivalent mais dans l’industrie pharmaceutique ou chimique ou agro-alimentaire, …, et sous la même forme, aurais-je une autre réaction que de m’en tenir à mes convictions pré-établies (voire mes préjugés) ??
Le mieux est quelquefois l’ennemi du bien !

Nota : La plupart de ces remarques "tombent d'elles mêmes si l'on prend la peine d'aller voir les autres documents joints, mais qui le fera ?

Sur le fond :
Sur le fond, le projet d’avis de l’ASN me semble étayé, réaliste et équilibré, j’y suis donc favorable. A voir comment Areva, en situation financière difficile, pourra honorer la fabrication et la mise en place d’un nouveau couvercle (sain !) d’ici fin 2024 ?

Nota : Comment le public est-il au courant des "enquêtes" en cours ? J'ai découvert la présente par des amis