Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)

Bonjour,

j'espère tout d'abord que les nombreux avis des personnes qui ont pris la peine de répondre à cette "consultation publique" (qui au passage est bizarrement assez discrète... pas d'annonce officielle dans les médias... consultation faite en période estivale...), seront pris en compte d'une manière ou d'une autre.

Malheureusement la décision semble déjà prise, mais tout de même, je souhaiterai demander à l'ASN et aux personnes qui ont écrit ce projet d'avis, et à celles qui vont le signer: avez vous bien pris la mesure de votre choix en laissant AREVA et EDF poursuivre leurs manœuvres douteuses, en sachant que ces deux sociétés ont déjà osé passer sous silence la défaillance avérée des pièces de l'EPR ?
Comment maintenir la confiance à ces sociétés qui contre toute règle établie en termes de sécurité, veulent encore passer en force pour essayer de limiter l'échec de l'EPR qui a déjà explosé coûts et délais avant même sa mise en service??

Qui achèterait une voiture si le vendeur lui disait: "bon... sur votre voiture neuve, il y a 2, 3 pièces qui sont défectueuses et qui peuvent casser lorsque vous roulerez, mais ne vous inquiétez pas, on va en refabriquer, faire quelques contrôles de temps en temps si on a les bons outils, et dès que les nouvelles pièces sont prêtes dans quelques années, on les remplacera, promis! Ah, et on doit vous dire aussi, le prix de votre voiture a un peu augmenté, c'est plus 25 000 euros, mais 75 000 euros...". Personne.

Mais là, en dépit de toutes les règles de sureté qui sont censées être appliquées pour le nucléaire, vous comptez laisser AREVA et EDF mettre en service cette centrale, en pensant qu'ils ont "compris la leçon et qu'ils ne referont plus de bêtises", et tout ça parce qu'ils ont promis quelques contrôles en cours d'exploitation, dont certains sont a priori (cf. avis minoritaire du groupe d'experts) jugés prospectifs et non réalisables en l'état?
Dans tout projet industriel, une pièce défectueuse est mise au rebut. Pourquoi ça ne s'applique pas au nucléaire dont les enjeux en termes de sécurité sont énormes??

AREVA et EDF ont joué pendant pas mal d'années, l'Etat français les a bien aidé, mais il est temps d'arrêter. Un accident nucléaire aura une image encore plus désastreuse que le plus gros des retards.

Enfin, dernière remarque: pourquoi les "engagements" d'AREVA et d'EDF cités en référence dans le projet d'avis, ne sont pas portés à la connaissance du public? Ces engagements sont-ils si maigres que ça pour avoir honte de les publier?

Pour rappel: https://www.flair.be/fr/home-sorties/les-photos-glacantes-de-fukushima-5-ans-apres-la-catastrophe/10/

Arrêtons d'aller droit dans le mur, et innovons plutôt que de risquer de détruire notre planète !

Merci,

Bonjour,
Je suis sidéré par la mesure proposée consistant à remplacer le couvercle de la cuve au bout d'un certain nombre d'années, a priori 7...
7 années c'est à la fois long et court. Long pour un élément sur lequel il y a des doutes quand a sa fiabilité alors que c'est une pièce majeure fonctionnant dans un environnement on ne peux plus risqué et dangereux. Cela devrait être suffisant pour ne pas autoriser l'utilisation de cette élément. Court pour solutionner les différents problèmes techniques que va poser le remplacement de ce couvercle en environnement hautement radioactif alors que l'on ne sait toujours pas démanteler un réacteur ni combien de temps au minimum cela peux prendre. Il en résulte que l'on ne sait pas non plus quel surcout entrainera ce long arrêt du réacteur. La rentabilité de l’électricité produite par la filière nucléaire est déjà aujourd'hui très aléatoire face à l'électricité d'origine renouvelable mais avec un tel surcout la comparaison devient même inutile. Sans parler de l'ouverture à la concurrence qui va aller en se développant de plus en plus, de l’autoconsommation elle aussi sur le point de se développer. Comment EDF va t'il vendre toute cette électricité "invendable" en raison de son cout prohibitif.
Il est vraiment délirant de s'entêter à dépenser des fortunes dans un système aussi dangereux et économiquement dépassé.
Je pense que le jour ou l'inévitable accident arrivera, puisque tout le monde aujourd'hui semble d'accord pour dire que c'est inévitable, ceux qui auront permis ce désastre auront quelques difficultés à se regarder en face.

Mesdames et Messieurs,
Le nucléaire participe d'une très grande évolution scientifique et a contribué à notre développement économique, cela n'est pas contestable d'un point de vue comptable. Il a permis la diffusion au travers le monde d'une science, certes... mais qui semble encore très juvénile ! Or la raison et la maturité voudraient que l'on maitrise le processus totalement, c'est à dire que l'on soit en mesure d' INVERSER LE PROCESSUS pour revenir à l'état initial;
ce n'est malheureusement pas le cas.
Je comprend les enjeux économiques, mais la politique voudrait aujourd'hui que nous rentrions dans un processus de revalorisation des déchets, de façon à ne pas appauvrir davantage notre planète.
L'uranium est une "matière" couteuse à extraire et fabriquer et dangereuse. D'autres scientifiques (comme il y a de cela plusieurs décennies au moment de la découverte de la fiscion et de la fusion) ont mis en exergue d'autres méthodes très prometteuses : fusion froide, énergie libre, et d'autres actuellement en cours de recherche partout dans le monde (à partir du CO2 on peut créer de l'énergie!). Ces recherches ne font plus appel à l'uranium (qui je le rappelle demande d'énormes quantités) mais des matériaux non rares et moins toxiques dans leurs gisements d'origine pour les populations locales concernées.
Les investissements prévus initialement pour l'installation de l'EPR ne devraient ils pas servir davantage à mettre au point ces nouvelles sources d'exploitation électrique ?
Ne devrions nous pas collaborer internationalement à développer ces nouvelles "centrales" ? L'enjeu économique est pourtant bel et bien là, puisque ce sont des dizaines de pays (dits émergents) qui auront besoin de ces nouvelles ressources et technologies. L'expertise ingénierique de la France est un véritable atout, sa capacité à alimenter des millions d'usines et de foyers n'est plus à démontrer. C'est là notre plus value à venir, notre savoir faire, plus qu'une électricité en tant que produit, qui par définition est universelle.
Je pense, en tant que citoyenne consciente de ses nouveaux enjeux environnementaux, sociétaux ET diplomatiques, que la France devrait mieux gérer ses propres ressources et garantir l'amélioration énergétique de l'ensemble de nos équipements.
Je considère en outre que garantir l'autonomie énergétique (le plus possible) de chaque foyer et industrie, est une nécessité d'avenir; je m'explique : la charge énergétique (en terme de budget) pour chaque foyer a explosé ces dernières années, demandant à tous de plus en plus d'efforts au détriment d'autres postes (nourriture, hébergement, vacances); investir dans des petites "centrales" locales autonomes non nucléaires (l'avenir?) et dont on maitrise la production me semble une meilleure solution. Les solutions existent et la technologie également (cf voiture électrique, hydrogène, etc)
La responsabilité de cette surproduction et surconsommation n'est certes pas imputable qu'à EDF puisque la grande distribution et les grandes industries ne prennent pas toujours à leur charge leur devoir de recyclage, et surconsomme, laissant le soin à la communauté de gérer les surplus, qui la plupart du temps sont destinés à l'exportation! C'est un cercle vicieux, énergivore et appauvrissant sur le long terme;
la Chine ne vient elle pas de décréter qu'elle n'accepterait plus de nouveaux déchets ? C'est là un signe (je le crois) précurseur d'autres décisions à venir de la part d'autres pays, même si le nucléaire n'est pas toujours concerné, mais ... jusqu'à quand ?
L'Allemagne travaille actuellement à des solutions d'enfouissement des déchets nucléaires dans des mines profondes et bétonnées, via des robots qui préservent également la sécurité des travailleurs du nucléaire. D'autres pays membres de l'UE également. Tous les scientifiques sont d'accord sur un même point : nous ne savons quoi faire des déchets nucléaires!
Sur cette consultation de développement d'une nouvelle centrale EPR, ma position est donc défavorable.
Je demande donc qu'une concertation scientifique soit urgemment faite et que la responsabilité énergétique de chaque industrie soit mise en avant; une charte de "bonne conduite" ne saurait suffire quand le support des charges liés à leurs productions est supportée pour partie par la population.
(création de nouvelles centrales pour répondre à la demande... mais laquelle ? ) Chaque industrie doit maitriser totalement tout le processus de production jusqu'au recyclage et surtout lorsque sa production est destinée à l'exportation; il n'est pas tolérable que la population gère un surplus dont elle n'est pas la cause, surtout quand d'autres solutions existent; l'industrie doit gérer sa propre consommation énergétique. Chaque foyer devrait tendre à cela (photovoltaique, éolienne, mini centrale, etc...) et la demande est là; charge à l'industrie électrique française de nous proposer des solutions innovantes et maitrisées

Muller aussi , victime de la désinformation, s' est planté.
L' acier de la cuve s' appelle 16MND5. 16 veut dire 0,16% de carbone, c'est la teneur normalisée. 0,22 est la valeur maxi de la tolérance garantie par le fabricant. La teneur maxi mesurée a été de 0,32, soit exactement le double de la valeur normalisée. Ceci explique que la résilience de cet acier passe sous la norme. Les experts sérieux, objectifs, et non partisans savent que l' acier n'est pas bon et doit être refusé.

Bonjour et tout d'abord merci pour cette consultation public, qui, faut-il l'espérer, permettra à l'ASN de prendre la bonne décision, avec et pour le peuple.

Cela ne vous semble-t-il pas totalement incompréhensible que de nos jours, les autorités se posent la question d'ouvrir ou pas cet EPR, avec toutes les preuves de dysfonctionnement dont elles dispose ??? Ne pensez-vous pas qu'il serait grand temps de dire STOP aux intérêts et lobbies industriels ?
Les conséquences sont trop énormes pour laisser fonctionner l'EPR de Flamanville. Aucune élément ne peut être défectueux, d'autant plus une pièce essentielle du réacteur.
Pourquoi ont-ils laissé faire si ils savaient ? Comment ses gens peuvent-ils dormir sur leur 2 oreilles en sachant cela ? Et ils se mettent eux-mêmes en danger, tout ça pour gagner plus d'argent ?? Cela me dépasse...
Le principe de précaution est ici vraiment de rigueur. S'il vous plait, arrêtez ce projet !

Muller
Ingénieur de formation et n'étant de loin pas un expert en métallurgie, j'ai lu avec beaucoup d'attention le rapport de l'ASN sur l'anomalie carbone de la cuve de l'EPR de Flamanville. Ce document très technique m'interroge sur le bien-fondé d'une telle démarche auprès du public et de sa valeur ajoutée sur un sujet aussi complexe, demandant aussi une réelle connaissance du domaine nucléaire.
Que peut-on y attendre, si ce n'est un flot de critiques souvent infondées, destinées à arrêter ce chantier et condamner une fois de plus le nucléaire. On se justifie à chaque fois par l'application du principe de précaution, principe sacré dans notre pays que l'on applique systématiquement en toutes circonstances. Il est vrai que la cuve n'est pas parfaite et qu'elle ne correspond pas à ce qu'on ait en droit d'attendre d'une industrie considérée longtemps comme l'un des fleurons de notre industrie. Cette anomalie qui déclenche les peurs car c'est un domaine peu connu, anomalie appelée aussi ségrégation carbone avec une concentration supérieure à la norme requise ( 0,32% pour 0,22% ) mesurée dans les calottes de la cuve ( fonds et couvercle ) a pour conséquence une diminution de la résilience de l'acier. Encore faut-il en mesurer les conséquences. Ces pièces de grandes dimensions réalisées à partir d'un lingot ne sont jamais indemnes de défauts malgré toutes les précautions prises en fabrication. Le tout est de les identifier, de les caractériser et de déterminer leur impact sur les marges de conception.
Et c'est en toute transparence qu'un programme d'essais important a été mis en oeuvre ces dernières années sur des pièces sacrificielles où tous les paramètres ont été analysés y compris les différences minimes avec celles de l'acier d'origine de la cuve et cela dans tous les cas de fonctionnement y compris accidentels. Ce programme d'essais réalisé sous la surveillance d'un organisme indépendant ( Bureau Vérita ) mandaté par l'ASN ne peut supporter de comparaison par rapport à tout ce qui a pu être réalisé jusqu'à ce jour dans l'industrie. C'est un programme un peu hors norme mais parfaitement justifié vu l'importance de ce matériel pour la sûreté qui a permis de définir qu'il existait encore des marges importantes vis à vis du risque de rupture. Ces résultats ont conduit l'ASN à se prononcer favorablement à sa mise en service moyennant quelques précautions durant sa période d'exploitation : contrôles complémentaires périodiques sur le fond de cuve et remplacement du couvercle en l'absence de moyens de contrôle fiable actuellement sur le couvercle compte-tenu de l'encombrement des zones à contrôler.
Ces résultats ne montrant pas de défauts jugés inacceptables au niveau de la cuve, je fais confiance à l'ASN pour la mise en service de la cuve en l'état, moyennant ces contrôles complémentaires.

L'histoire nous a montré encore récemment à quel point le nucléaire présente un risque majeur pour notre planète malgré toutes les protections de sécurité que nous pouvons prendre .
Sur l'EPR la prise de risque que constitue l'utilisation du couvercle comportant des anomalies n'est pas acceptables car la cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Le chantier doit être arrêté ! Les citoyens français n'ont pas a assumer les erreurs ni à payer le prix des mauvais choix stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

Bonjour,
Personnellement, j'aime bien le nucléaire. Mais c'est une industrie extrêmement exigeante, qui demande une grande rigueur dans la prise de décision afin de ne pas mettre la population et les employés des centrales nucléaires en danger.
Dans le cas présent, j'ai du mal à comprendre que l'on puisse utiliser la cuve pendant 6 ans, et décider de la suite à la fin de cette période. En effet, la cuve sera hautement radioactive après cette période... Je ne comprends pas, et si moi je ne comprends pas je me dis que je ne dois pas être le seul. Or, le nucléaire n'est acceptable que si les citoyens ont le sentiment que leur sécurité est garantie.
Ce n'est pas le cas dans ce dossier.
Je ne peux m'empêcher, malgré le respect que j'ai pour les experts, de penser que des intérêts industriels ont pu perturber ce dossier.
Comment accepter des risques quand on connait l'historique de ce dossier ? Même Science & Vie a fait un article sur ce sujet il y a peu.
Bref,

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
Bref, une décision de refabriquer le couvercle de cette cuve serait plus compréhensible...
Cordialement,
Gilles Morelot

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

Ce couvercle de cuve et ses anomalies s'ajoute aux inquiétudes dans lesquelles sont plongés les habitants du Corentin, avec les usines de la Hague, les réacteurs de Flamanville, les transports de matières radioactives, le site de construction de sous-marins nucléaires de Cherbourg, etc, etc. D'une part, je pense que notre région a assez donné pour le nucléaire. D'autre part n'est-il pas temps d'abandonner cette filière qui au pire nous a amené des catastrophes bien connues? Il est inconcevable et irresponsable qu'une telle pièce maitresse soit considérée comme étant sûr... que pour quelques années. Là aussi, il s'agirait d'obsolescence programmée?