Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)

La conclusion de l'ASN n'est pas logique :

1) l'ASN reconnaît les ségrégations de carbone et à cause de ces ségrégations de carbone (0,3 %), elle dit que les marges de sécurité sont diminuées donc cela aurait dû conduire au refus pur et simple des deux pièces : cuve et couvercle ;

2) l'ASN ne refuse pas la cuve parce qu'on peut vérifier les fissures. Pourtant la surveillance ne modifie en rien la composition chimique de l'acier et ne diminue pas le risque. Si ça doit casser, ça cassera, qu'il y ait surveillance ou non des fissures. Ce n'est donc pas une raison suffisante pour accepter la cuve (qui doit quand même durer 60 ans, ce qui est inédit, sous pression et température inédite à cause de la puissance inédite de l'EPR) ;

3) L'ASN refuse de garder le couvercle plus de 7 ans parce qu'on ne peut pas vérifier les fissures et parce qu'il faut 7 ans pour en faire un autre. C'est contraire au point numéro 2 : on garde la cuve parce qu'on fait des contrôles et on garde aussi le couvercle pendant sept ans alors qu'on ne peut pas faire ces contrôles. Est-ce que ça signifie que l'ASN pense que les contrôles sur le couvercle ne servent à rien pendant 7 ans (comme je le disais précédemment) et qu'on peut prendre ce risque sans problème avec des marges de sécurité diminuées ? Alors pourquoi les faire sur la cuve pendant cette même période ? Et pourquoi la prise de risque de ne pas faire de contrôles pendant 7 ans sur le couvercle dépendrait-il du temps qu'il faut pour en faire un autre ? Ne devrait-il pas dépendre uniquement de la sûreté maximale de la population et de rien d'autre (donc d'un critère solide et objectif comme la composition chimique de l'acier) ?

4) Changer des pièces après 7 ans (si on va jusque là) va les rendre radioactives donc dangereuses pour les opérateurs avec beaucoup de déchets produits et un coût excessivement important. C'est évident que ce serait beaucoup plus logique et moins cher de le faire avant et pour les deux pièces : cuve et couvercle puis que le métal n'est pas bon pour les deux et pendant l'arrêt du chantier le risque 0 est assuré à 100 % pour la population.

Voilà, pas besoin d'être très malin pour voir que ce tout cela n'est pas logique et ne tient pas debout (même un gamin le comprendrait).

Au vu des conséquences et du prix à payer en cas d'accident grave, possible dans ce cas (Fukushima et Tchernobyl réunis, à cause de la Hague), pourquoi l'ASN tergiverse-t-elle ? Il n'y a pourtant pas à tergiverser : si les pièces (cuve + couvercles) n'offrent pas des marges de sécurité normales (c'est le moins que l'on attende) alors il faut les refuser et arrêter le chantier jusqu'à avoir une cuve neuve et un couvercle neuf, peut-être avant sept ans si on les fait faire au Japon (cela sera sûrement meilleur qu'avec Creusot Forge). Il faut respecter le principe de précaution. La France , les Français, les Européens et les générations futures le valent bien.

Bien cordialement,

Emmanuel

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

Consultation ASN - couvercle et fond de cuve EPR Flamanville 3
Avis de Alain JACQUES (1er septembre 2017)

Je suis favorable à la mise en service de l'EPR de Flamanville tel que le dossier de la cuve et du couvercle de l'EPR le précise et qui a reçu le mercredi 28 juin 2017 le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire. Toutefois, dans le cadre de la loi TSN (transparence sur la sûreté nucléaire), cette décision ne sera finale qu'en octobre 2017. C'est ainsi que l'ASN la soumet d’abord à la consultation du public.
Je tiens à indiquer dans quel cadre la décision de l'ASN sera finalisée. C'est un procédé qui montre bien qu'en France nous avons le souci de la transparence en matière de sûreté nucléaire. Nous nous devons de prendre au sérieux cette "loi TSN". Ce n'est pas le cas dans la plupart des pays. La réponse à cette consultation doit être très sérieuse et suffisamment étayée.
Pour ma part, j'accepte des avis différents raisonnés. Par contre, dans le cas de cette consultation, je ne peux supporter des réponses n'ayant aucun sens et voire même très désobligeantes pour notre parc nucléaire reconnu mondialement. L'exploitation de celui-ci est exemplaire et est surveillée par une autorité de sûreté indépendante aidée de ses appuis techniques (IRSN, Groupe permanent et de nombreux autres supports) qui prend des décisions très souvent concertées avec l'exploitant nucléaire. J'approuve donc ses décisions.
Dans le cas particulier de l'EPR de Flamanville (taux de carbone dans le fond et le couvercle de cuve), il est difficile d'admettre qu'un non initié et donc non au fait de la complexité de cette industrie nucléaire, puisse émettre un avis et se réfugie par un refus auprès de cette instance et de nombreux experts du nucléaire. L'idéologie prime et le principe de précaution amène donc une partie du public à avoir cette attitude négative. L'information détaillée sur un tel dossier est difficile à intégrer pour un tel public qui, plus est, cherche autre chose que de s'informer et ainsi se distingue par des décisions très farfelues et joue à l'opposition systématique et immature!

bonjour,
je trouve votre avis contradictoire sur le plan juridique (le considérant n°5 dit expressément que le dossier ne respecte pas l'AM du 30/12/2015, donc la réglementation : peut-on prendre une décision qui contredit la réglementation?) et sur le plan technique (on autoriserait le couvercle, alors que l'on sait pertinemment qu'on ne peut pas le contrôler aussi bien que le fond de la cuve : c'est ce qu'on comprend dans le projet d'avis). Votre instruction de la demande d'AREVA a si j'ai bien compris été faite sur un dossier transmis par AREVA, reprenant les données établies par AREVA. Avez-vous pu juger de la crédibilité de ces données, aux regard des enjeux financiers forts pour AREVA?
Dans un contexte où le risque nucléaire a si dramatiquement fait parlé de lui récemment, quel est le bénéfice pour la population française de ne pas renvoyer AREVA devant sa copie?
merci et bon courage.

Sur quel base peux tu prétendre que l'énergie nucléaire est la moins chère?

Si c'est sur EDF et AREVA, qui sous évaluent d'une manière scandaleuse le prix du démantèlement des centrales et la gestion des déchets, permets moi de douter. Pour information l'énergie la moins chère est l'hydraulique. D'autre part, si par malheur un accident majeur se produisait, alors le prix de cette énergie serait de loin la plus coûteuse. Du reste les assurances ne veulent pas couvrir un tel risque et in fine c'est nos impôts qui épongeraient le coût des dégâts et des pertes!!!!! Je pense donc qu'investir dans les énergies renouvelables et sortir progressivement du nucléaire est bien plus raisonnable comme l'ADEME, le MINISTERE de l'écologie du développement durable et de l'énergie et celui du MINISTERE de l'enseignement supérieur et de la recherche le préconise dans son rapport : VERS UN MIX ÉLECTRIQUE 100% RENOUVELABLE EN 2050. Pour information un article éclairant sur : http://www.transition-energetique.org/2015/11/epr-le-cout-de-l-electricite-nucleaire-est-odesormais-plus-eleve-que-celui-des-energies-renouvelables.html

Sur quel base peux tu prétendre que l'énergie nucléaire est la moins chère?

Si c'est sur EDF et AREVA, qui sous évaluent d'une manière scandaleuse le prix du démantèlement des centrales et la gestion des déchets, permets moi de douter. Pour information l'énergie la moins chère est l'hydraulique. D'autre part, si par malheur un accident majeur se produisait, alors le prix de cette énergie serait de loin la plus coûteuse. Du reste les assurances ne veulent pas couvrir un tel risque et in fine c'est nos impôts qui épongeraient le coût des dégâts et des pertes!!!!! Je pense donc qu'investir dans les énergies renouvelables et sortir progressivement du nucléaire est bien plus raisonnable comme l'ADEME, le MINISTERE de l'écologie du développement durable et de l'énergie et celui du MINISTERE de l'enseignement supérieur et de la recherche le préconise dans son rapport : VERS UN MIX ÉLECTRIQUE 100% RENOUVELABLE EN 2050. Pour information un article éclairant sur : http://www.transition-energetique.org/2015/11/epr-le-cout-de-l-electricite-nucleaire-est-odesormais-plus-eleve-que-celui-des-energies-renouvelables.html

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

La sécurité des installations nucléaires doit être exemplaire ou ne pas être. Nous avons déjà eu plusieurs catastrophes nous démontrant les dégâts irréversibles d'installations insuffisamment protégées. Cette technologie est dépassée en terme social et environnemental. Il serait temps de se consacrer entièrement aux énergies renouvelables. Il me parait donc inconcevable de continuer dans cette voie et d'autant plus si la centrale construite prévoit dés sa conception l'obligation de remplacer un des éléments essentiels quelques années plus tard. Cela me semble complétement aberrant! Pourquoi ce traitement de faveur pour une filière si dangereuse aux conséquences désastreuses. Je m'oppose farouchement à ce projet d'EPR et il serait temps que la filière prenne ses responsabilités et arrête de faire payer aux contribuables ses errements.

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Je n'accepte pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens et citoyennes français-e-s, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.
Monik

Je comprends que l’ASN ait subi de fortes pressions émanant d’EDF et d’Areva. Cependant, on ne peut imposer la validation des pièces défectueuses de l’EPR de Flamanville. Il n’y a pas de concession à faire : les pièces sont conformes ou ne le sont pas. On ne parle pas de sécurité, mais bien de sûreté.

Contrainte, en quelque sorte, dans la substance de son avis provisoire, l’ASN doit savoir rester ferme : la sûreté, c’est son métier. Il faut être vigilant : ne pas perdre le sens du mot sûreté. On ne peut pas prendre le risque d’utiliser les pièces en l’état sur la simple condition de « contrôles supplémentaires » avant la fabrication d'un nouveau couvercle à installer d'ici fin 2024. Le prix à payer en en cas de défaillance pourrait ne pas laisser de seconde chance aux êtres humains et aux multiples formes du vivant dans notre pays. Et au-delà…

Non, le vivant n’a pas de prix, et SÛREment pas celui de l'industrie nucléaire. L’ASN a plus à défendre. C’est sa vocation qui est en jeu.
Je trouve très courageux de la part de l’Autorité de soumettre son projet de décision à la consultation du public. La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être sans faille. On n’est jamais trop exigeant, à plus forte raison quand il s’agit du nucléaire. AREVA et EDF défendent aveuglément leurs intérêts. Tant pis pour eux. Mais restons dignes : il est impensable laisser nos vies entre les mains peu scrupuleuses des industriels du nucléaire. Ca ne serait pas raisonnable.

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens et citoyennes français-es, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.

UN PROTOTYPE .Les cuves des quatre EPR construites et non mis en service à ce jour, ne peuvent pas être considérée comme étant de simples extrapolations des réalisations antérieures fabriquées au Creusot pour Framatome et EdF . En effet, la conception et la taille de ces nouveaux bidons semblent être à l'origine de l'abandon des technologies sures et éprouvées utilisées pour fabriquer les couvercles et les fonds des cuves nucléaires précédentes .Le nouveau choix d'un procédé de fabrication, par forgeage d'un lingot de 170 tonnes, devant assurer, à la fois, la mise en forme de la pièce et l'obtention d'une structure métallurgique de qualité, a engendré de nouveaux problèmes qui avaient été évités lorsque les couvercles et les fonds étaient fabriqués à partir de tôles épaisses dont le corroyage préalable leurs conféraient les qualités d'usage requises avant leur mise en forme .

OFFICIALISATION D'UNE MALFAÇON.En avril 2015, l'ASN présente les résultats expérimentaux obtenus antérieurement par AREVA sur le couvercle de l'EPR de Flamenville et sur certaines pièces, fonds et couvercles, réputés semblables, disponible chez le constructeur : toutes ces pièces, obtenues par AREVA, après forgeage d'un gros lingot d'acier, sont hétérogènes à l'échelle de la pièce, elle présentent notamment des zones enrichies en carbone et des valeurs de résilience, mesurées sur des éprouvettes Charpy V, pouvant être de 40% inférieures au minimum requis par le cahier des charges . AREVA estimant que les couvercles et fonds de cuve sont, malgré les défectuosités constatées, bonnes pour un usage futur, l'ASN demande à AREVA de lui soumettre un programme d'essais futurs visant à "justifier que les phénomènes en cause sur les calottes du couvercle et du fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville sont bien identifiés, maitrisés et n'affectent pas d'autres zones des composants que celles prévues".

PROGRAMME DE CARACTÉRISATION DE L'ACIER DE PIÈCES RÉPUTÉES SEMBLABLES . Proposé par AREVA, amandé par l'ASN et ses conseils, le programme d’investigation et de découpage de trois extrémités disponibles sera finalement accepté par l'ASN en décembre 2015 . Ce programme d'essais destructifs pour caractériser l'acier des pièces finies est en relation avec leur mode d'obtention et et la pertinence et la représentativité des essais, destructifs ou non, initialement prévus et effectués sur les fonds et les couvercles . La non fragilité des structures métallurgiques obtenues sur ces pièces chimiquement hétérogènes, après leur forgeage (à chaud) et les les traitements thermiques nécessaires, est finalement reliée au seul paramètre intrinsèque entrant dans les calculs de la cuve : la ténacité . La notion de résilience, qui lui reliée mais doit être précisée, ne pouvant être utilisée que dans les cas où, compte tenu des dimensions importantes des éprouvettes de ténacité, elle est la seule grandeur mesurable caractérisant les structures métallurgiques obtenues . Les buts de ces investigations, telles que que l'ASN les a définies constituent l'objectif principal de ces tardives mesures et caractérisations .
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX .Les documents relatant les résultats de la campagne expérimentale, agrée par l'ASN et dirigée par AREVA, sont nombreux.
Pour AREVA :le 18 avril 2017 une "Note d'étude ou de synthèse" DO2-ARV-01-104-502 est présentée : "Éléments de synthèse relatifs à la transposition des résultats obtenus sur les pièces sacrificielles aux calottes de cuveFA3".
: le 24 avril 2017 une note DO2-ARV-01-101-167 (185 pages) est présentée "note d'étude ou de synthèse" .
: le 27 avril 2017 une "note d'étude ou de synthèse" DO-ARV-016104-503 (108 pages) est présentée : "Justification de la ténacité suffisante des fonds et du couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville 3".
Ces trois notes se recoupent et se complètent : celle du24 avril présentant certains résultats bruts des mesures, celle du 27 avril étant la plus élaborée et répondant aux questions, posées ou non, par l'ASN .
Pour l'ASN : le 15 juin 2017, l'ASN présente le document : "IRSN/2017-00011 (version publique)" intitulée ; Analyse des conséquences de l'anomalie des calottes de la cuve du réacteur EPR de Flamanville sur leur aptitude au service" (183 pages). Le rapporteur de l'ASN, dans sa conclusion générale,déclare que, après étude des documents fournis par AREVA : "ces nouveaux essais et contrôles, dont les résultats sont satisfaisants, apportent les garanties complémentaires sur la qualité des pièces concernées et sur l’absence d'écart pouvant remettre en cause la représentativité des calottes entre elles" . Cependant le rapporteur considère que la démarche de justification proposée par AREVA nécessite d'être complétée par des dispositions de suivi en service des calottes de la cuve" .
Pour le "groupe permanent d’experts" mandatés par l'ASN : A la suite de la réunion des 26 et 27 juin 2017, le collège des experts, mandatés par l'ASN, présente le document : "Avis relatif aux conséquence de l'anomalie de concentration en carbone des calottes de la cuve du réacteur EPR de Flamanville sur leur aptitude au service "(5 pages) :
après lecture des documents fournis par AREVA et ASN, le groupe approuve les points suivants :
"contrôle de la compacité de l'acier"
"les valeurs des propriétés mécaniques retenues à la suite du programme d'essais "
"identification et caractérisation des chargements thermomécaniques"
" analyse du risque de rupture brutale"
"impact des irrégularités détectées au sein de l'usine Creusot AREVA NP"
"conclusion sur la démarche de justification"
"disposition de suivi en service prévues"
Une annexe est jointe à la fin de ce document indiquant que les conclusions du collège d'experts ne satisfont pas deux ce leurs membres pour les raisons suivantes :
-"dans les zones ségrégées, les propriétés mécaniques de l'acier sont significativement réduites"
"le non respect de l'exigence de la qualification technique, le caractère tardif de la détection des ségrégations, ainsi que le choix industriel de poursuivre l'installation de la cuve constituent des éléments aggravants à l'atteinte du principe fondamental de défense en profondeur" .
"la situation telle qu'elle se présente pouvant constituer une jurisprudence durable"
"le suivi en service ne constitue pas un élément compensatoire aux propriétés dégradées. Dans ces conditions le niveau de sureté satisfaisant n'est pas atteint" .

RAPPELS DE FAITS IMPORTANTS .
L'acier utilisé le 16MND5 est dit faiblement allié il doit avoir une fourchette de composition chimique étroite et bien définie .Dans ces conditions les températures de ses transformations structurales sont connues ce qui le rend apte aux traitements thermiques devant ajuster ses propriétés d'usage . Par sa composition cet acier est destiné à être mis en forme par forgeage sans que sa structure métallurgique et par voie de conséquence ses propriétés physiques futures ne soient dégradées . La ségrégation de carbone altère ces phénomènes qui sont très sensibles à la concentration en élément le plus actif : le carbone . L'augmentation locale du taux de carbone peut entrainer, lors des opérations de forgeage ou de traitements thermiques, l'apparition de phases aciculaires préjudiciables à la ténacité de la pièce dans son ensemble.
La dispersion des résultats expérimentaux : des le début des investigations préliminaires, les mesures de la résilience apparaissent comme étant des nombres dispersés . Par la suite lors des campagnes de mesure des propriétés mécaniques, une dispersion certaine peut être observée, sur les rares tableaux de résultats les évolutions numériques mais plus visiblement sur les graphes présentant les évolutions en fonction des températures . L'utilisation de valeurs moyennes et la reconduction d'essais mécaniques lorsque les premiers essais sont présentés comme inacceptable correspond à une démarche préjudiciable à la recherche des zones défaillantes du métal .
Les structures métallurgiques .
L'étude des structures n'apparait pas dans les rapports fournis par AREVA, alors quelles sont à l'origine de la dispersion constatée sur les caractéristiques mécaniques et que leur connaissance pourrait apporter une cohésion à l'ensemble des constatations .
Nous affirmons que les caractéristiques effectives minimales des pièces seront définies par les zones ayant les paramètres mécaniques les plus faibles, les autres parties adjacentes des pièces ayant des structures métallurgiques correctes ne venant pas soutenir les zones affaiblies et présentant par exemple une fragilité certaine .
le volume des zones défectueuses peut-être très faible devant celui des zones correctes sans que leur effet n'en devienne négligeable, il en est ainsi, par exemple, pour l'influence des zones aciculaires vis à vis de la ténacité .
la recherche de défauts préexistants, les fissures, par des techniques du CND n'est pas suffisante pour qualifier, dans le cas présent, la santé métallurgique et d'emploi des pièces hétérogènes lorsqu'elle seront en service .
la qualification de la fragilité de l'acier par la mesure de sa résilience ou de sa ténacité, correspond à la caractérisation d'un faible volume de matière situé en face de l'entaille qui prédétermine la zone auscultée .Dans le cas de matériaux structurellement hétérogènes des études complémentaires sont nécessaires et n'apparaissent pas dans les documents fournis .

CONCLUSION GÉNÉRALE.
L'analyse actuelle des résultats expérimentaux présentés par AREVA ne permet pas de répodre avec certitude aux questions posées par l'ASN .

La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !

Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !

La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !

Je n'accepte pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens et citoyennes français-e-s, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.