Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)
09/09/2017 16:09
EPR
• La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
• Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
• La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
• Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA
09/09/2017 16:09
STOP! on est passé à une nouvelle ère et c'est trop bête de rester envoûtés par l'ère nucléaire alors que la Nouvelle Terre est là!
Mon avis: lorsqu'on a mis en route le nucléaire (civil et militaire car ça va de pair), c'était pour conserver à la France, coûte que coûte, une position stratégique qui puisse contrebalancer sa vassalité (à travers l'appartenance contrainte et forcée à l'OTAN) par rapport aux USA. Aujourd'hui cela n'a plus aucun sens (en fait, cela n'en a jamais eu, mais la conscience n'y était pas). Bien sûr, les milliards dévolus au nucléaire ne le seraient pas à autre chose - il ne faut pas se leurrer sur le mode de création de ces milliards d'euros, intrinsèquement liée à leur mode d'utilisation - mais l'ère nucléaire à fait ses preuves: aujourd'hui on voit parfaitement que le principe d'une arme de dissuasion ne fonctionne pas: il faut, de temps en temps, écouler les stocks, et d'autre part, le principe même des armes est de toujours vouloir se surpasser les unes les autres. Et 3°, nous avons suffisamment d'exemples de dictateurs fous qui préfèrent voir le monde exploser, n'acceptant plus de devoir mourir comme n'importe quel individu lambda alors qu'ils ont tellement de pouvoir, tellement d'argent etc. Bref, le nucléaire est une impasse absolue, et avec cela tout est dit, il n'y a pas à perdre plus de temps sur la question.
Il est donc urgent de ne rien faire et surtout de ne rien mettre en service pour ne pas créer encore plus de matériaux contaminés.
Plus loin: démanteler n'a aucun intérêt: ce sont aussi des sommes astronomiques et qui auront encore plus de mal à se trouver puisqu'elles signifient la fin de la confiance dans le nucléaire et donc un frein au tandem nucléaire civil/militaire et donc un obstacle à tout le mode de pensée de l'économie de guerre sur lequel nous fonctionnons. Il est seulement important de faire en sorte d'arrêter tout ce qui existe et de surveiller et empêcher de nuire les éléments qui peuvent devenir dangereux par altération progressive ou pour d'autres raisons plus techniques.
Je COMPATIS avec vous, et nous sommes tous dans la même galère: nous n'y pouvons rien, aujourd'hui, si de tels choix ont été faits à la suite de 1945. Nous n'avons pas à nous enferrer dans une attitude qui s'avère parfaitement suicidaire. Mais que faire? Je me doute que c'est un cauchemar d'autant plus terrible qu'on se sent co-responsable - et nous pouvons tous nous sentir co-responsables.
Mais 1° arrêtez, s'il vous plaît, de faire comme si la population n'était pas capable de choisir des voies difficiles, contraignantes, et voulait avant tout "continuer avec le même confort" quitte à s'effondrer dans le suicide nucléaire. La conscience est présente partout. Vous savez parfaitement qu'il ne faut pas confondre la conscience populaire et "l'opinion" fabriquée et manipulée par les médias au service de leurs dirigeants.
2° vous qui êtes plus conscients que nous tous de l'imbrication entre nucléaire civil et militaire et, au-delà, de la "toute-puissance" du complexe militaro-industriel qui sous-tend de facto l'économie financière tandis que tout le reste de l'économie réelle, tout en étant seule vitale pour les citoyens du monde entier, ne "crée plus d'argent", n'oubliez pas qu'a contrario, seule l'économie réelle non militaire crée une confiance réelle chez les citoyens (dont vous-mêmes), c'est-à-dire une réelle confiance dans la vie, tandis que la confiance créée dans la sphère financière par la strate militaire est une FAUSSE confiance: la confiance qu'on a dans un loup qui vous dit: "fais-moi confiance ou je te mange".
Cette différence énorme entre confiances réelle et illusoire peut vous permettre de détendre, de délivrer votre esprit du cauchemar dans lequel il est pris: certes, la confiance réelle ne va pas engendrer des milliards de milliards, a priori, parce qu'elle naît et s'affermit à partir des choses gratuites - mais c'est ce qui hélas vous induit en erreur: si les entités aujourd'hui vouées au nucléaire n'investissaient plus un centime dans celui-ci,
3° A l'époque nucléaire, qui est aussi celle du Pouvoir, du Marché et de l'Etat, et de la contradiction Dérégulation/Contrôle, il importait d'avoir des structures, des entités et des organisations les plus centralisées et les plus vastes possible. Le nucléaire fait partie de cette logique. Mais aujourd'hui, où la conscience terrestre a complètement changé, tout cela n'a plus aucun sens. Les individus sont devenus conscients d'être tous reliés et d'avoir une responsabilité lors de chacun de leurs actes et de leurs choix, et toutes les inventions et évolutions du XXème siècle, y compris "la bombe", ont fait comprendre que nous sommes tous interdépendants - c'est triste d'avoir eu besoin de choses si extrêmes pour ouvrir enfin les yeux, mais soyons-en reconnaissants quand même et tirons-en réellement la leçon! Pourtant, les systèmes s'aveuglent à mesure que les individus deviennent conscients: aux trois extrémités, le système capitaliste des USA, le système dictatorial de la Corée du Nord et le système religieux intégriste des terroristes dits islamiques s'aveuglent tous sur leur propre fonctionnement. A nous, individuellement et aussi amplement que possible, de laisser tomber ces systèmes, de nous ébrouer de leur fascination, de leur pseudo-évidence à chacun.
4° Ma question: qui de vous aura le courage de faire amende honorable et de dire publiquement: nous avons faite fausse route et nous sommes dans l'impasse? C'est terriblement difficile de dire cela et nous préférons peut-être tous emporter avec nous de tels secrets honteux dans la tombe. Et il est vrai que la tombe est là, toute proche: il n'y a plus à porter longtemps ces secrets honteux, nous en serons bientôt, croyons-nous du moins pour la plupart, libérés par la mort. Ouf, enfin, tout ce cauchemar sera fini...... Eh bien, pour ma part, je vous pardonne. Je me pardonne, je nous pardonne. Cela veut dire que j'accepte et veux que tout ce cauchemar soit du passé, soit terminé là, en cette vie, j'accepte de dire publiquement qu'en tant que citoyenne, depuis mes 18 ans en 1978 (et avant aussi bien sûr) je me suis aveuglée, je me suis concentrée sur d'autres aspects de la vie, que je n'ai pas fait tout mon possible pour que ce cauchemar s'explicite et disparaisse, Je n'ai pas vécu en conscience mais dans l'ignorance, l'émoussement de mes sens, la fascination pour des illusions, la peur aussi et surtout, un sentiment de colère mal utilisé, la non-connexion avec mon énergie vitale, etc... et que je n'ai pas été adulte.
5° Je vous propose une chose, à vous qui, en tant que membres de l'ASN ou toute autre personne qui lira cet avis, voudriez avoir le courage de tourner la page mais en craignez trop les conséquences - alors même que vous savez que si vous continuez dans la même voie, les conséquences seront de toute façon tragiques et, surtout, que cela vous oblige à faire vivre le mensonge et le déni, dans des dangers tellement horribles qu'on ne peut pas en soutenir l'imagination sans se sentir paralysé dans toutes ses fibres de vie, et cela hic et nunc, au présent, et non pas seulement dans le futur toujours hypothétique, toujours soumis aux "mais peut-être que ça se passera autrement...", toujours soumis à la fascination de "l'espoir", qui est complètement inutile en soi car il invite juste à attendre, à vivre en spectateur. Je comprends que vous ayez à la fois terriblement peur des conséquences personnelles de votre décision de dire STOP, et en même temps terriblement peur des conséquences globales de tout ce que vous ferez, quelle que soit votre attitude, et donc que vous ne savez plus quoi faire. Votre paralysie due au cauchemar que vous ressentez si bien, si quotidiennement, vous empêche de voir que l'acte à poser est très simple et ne change rien à la face du monde, mais seulement à votre vie, et vous délivre totalement: c'est tourner la page juste en vous pardonnant et en pardonnant au monde d'en être arrivé là, et démissionner de votre poste, de toute appartenance et toute allégeance, tout partenariat avec le nucléaire. Quelqu'un vous remplacera, dites-vous, et cela n'aura donc servi à rien? allons donc, cette réponse n'est qu'une ruse de l'esprit. Cela n'est pas de votre ressort. Mais ce que vous faites vous, personnellement, est totalement de votre ressort et change votre identité, votre sens de la vie, votre énergie et votre joie du tout au tout. Tout change complètement au moment où vous faites un pas de côté et n'appartenez plus à ce cauchemar. Ma proposition est donc: essayez de vous asseoir une minute en respirant pour du vrai, et en vous demandant ce qui vous manque pour faire ce pas de côté. Ce qui vous manque intérieurement, et ce qui vous manque extérieurement. Et si vous voulez bien, écrivez-le moi (h.menissier@orange.fr) et je vous proposerai quelque chose, très individuellement, à faire, ou à imaginer, ou à regarder, ou à vivre, qui pourrait peut-être débloquer ces deux contraintes à la fois et vous faire rire, rire du plaisir infini qu'il y a à sentir sa liberté. Bon courage en tout cas, nous sommes nombreux je pense à vous soutenir dans votre aspiration à vous sentir courageux, véridiques, délivrés de l'insupportable chape de plomb de la terrible schizophrénie universelle de l'humanité, en gestation depuis des millénaires, et née le 6-9 août 1945. L'ère nucléaire est avant tout l'ère du mensonge. Nous en sommes sortis, sachez-le, et vivez-le, pour notre immense joie à tous.
09/09/2017 16:09
EPR
La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être impeccable ! Or, elle n’a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d’une rupture brutale !
Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence…comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n’est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
Nous n’acceptons pas la prise de risque que constitue l’utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté !
09/09/2017 16:09
Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)
Ces dernières décennies nous ont prouvé à quel point nous ne maîtrisions pas la production d'énergie nucléaire. Accidents induisant des pollutions pour les siècles à venir ( des terres agricoles de biélorussie en passant par les eaux du pacifique). Nous ne savons toujours pas demanteler une centrale (Brennilis est toujours là 32 ans après son arrêt), toujours pas retraiter les déchets... Nous ne pouvons avoir aucune confiance vis à vis des autorités en charge du nucléaire (souvenons nous de la gestion de la catastrophe de tchernobyl, de fukushima .
La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
• Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
• La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
• Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.
Dans ces conditions il est inacceptable d'autoriser la mise en marche de réacteurs sur lesquels il y a des défauts avérés. Le coût de l'abandon sera toujours infiniment moindre qu'un accident qui par exemple pourrait polluer toutes les terres arables du nord et de l'ouest de la France. Utilisons l'argent du nucléaire pour développer des énergies moins dangereuses, sur le long terme se sera forcémment avantageux.
Merci pour les générations suivantes.
09/09/2017 16:09
EPR
• La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
• Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
• La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
• Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.
09/09/2017 16:09
Projet d’avis de l’ASN relatif à l’anomalie de la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167)
La cuve et le couvercle du réacteur, qui sont des parties essentielles d'une centrale nucléaire, ne sont pas conforme aux spécifications requises. Dans n'importe quel marché public, le VISA n'est pas accordé et le titulaire doit recommencer à ses frais et assumer l'intégralité de l'impact financier. Ce n'est pas aux citoyens français de payer les pots cassés.
Les défauts sont connus d'AREVA et EDF depuis 2005... En dehors de l'irresponsabilité que cela laisse supposer, les entreprises ont tentés de passer ce point sous silence et au nez et à la barbe de l'ASN. En plus de tromper les autorités et la population, des vies sont mises en danger.
Je trouve inadmissible que l'ASN puisse autoriser la mise en service de l'EPR dans ces conditions. La sécurité de l'installation n'est pas garantie.
09/09/2017 16:09
EPR
La cuve n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
Le niveau de sûreté de la cuve n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Les citoyens français, n'ont pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.
09/09/2017 16:09
EPR FLAMANVILLE
Attend -on vraiment un accident grave et des milliers de morts et de malades pour mesurer la dangerosité d'installations qui ne présentent pas toutes les garanties de sécurité ?
La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
Ce projet doit être repensé et sa mise en service ne peut pas être lancé sans un remplacement de la cuve. C'est impératif !
09/09/2017 16:09
EPR Flamanville
Arrêtons de faire prendre des risques à la population et aux générations à venir. Le profit de quelques uns ne les justifient surtout pas.
• La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
• Dès 2005, AREVA et EDF étaient parfaitement au courant que l’usine Creusot Forge d’AREVA n’était pas en capacité de produire des pièces conformes aux normes de sûreté. C’est pourtant là que les pièces de l’EPR ont été fabriquées ! Ils ont laissé faire dans le silence...comment leur faire confiance ? Les intérêts de l’industrie nucléaire ne doivent pas passer avant la protection des populations !
• La cuve ne doit pas être qualifiée avec son acier actuel. Le niveau de sûreté n'est pas satisfaisant, le principe de précaution doit prévaloir !
• Nous n'acceptons pas la prise de risque que constitue l'utilisation de pièces comportant des anomalies. Le chantier doit être arrêté ! Nous, citoyens français, n’avons pas à payer le prix des erreurs stratégiques et techniques d’EDF et AREVA.
09/09/2017 16:09
EPR Flammenville
EDF , AREVA , ou ne sont pas suffisamment compétents, ou jouent aux apprentis sorciers avec cynisme. Stop ! On n'accepte pas de jouer avec la sécurité des citoyens (et le reste, aggravation de la pollution en cas d'accident..).
09/09/2017 16:09
EPR FLAMANVILLE
La cuve est la pièce essentielle du réacteur. Sa qualité doit être irréprochable ! Or, elle n'a pas les caractéristiques requises : rien ne permet de surveiller son évolution et de prévenir le risque d'une rupture brutale !
Il est donc indispensable de revoir ce projet pour lui permettre d'être viable et sans risque pour la population et son écosystème.
09/09/2017 16:09
EPR
Attend -on vraiment un accident grave et des milliers de morts et de malades pour mesurer la dangerosité d'installations qui ne présentent pas toutes les garanties de sécurité ? Parfois, je crois rêver devant une telle inconscience !
09/09/2017 16:09
AVIS ÉCLAIRÉ, DOCUMENTÉ et MOTIVÉ sur la Cuve EPR Flamanville : l'avis d'un laboratoire indépendant français...
Consultations ASN : les échéances approchent
Dans le projet d’avis en consultation jusqu’au 12 septembre prochain, l’ASN affirme que les défauts de fabrication détectés dans les calottes de la cuve de l’EPR ne sont pas de nature a mettre en cause son aptitude au service sous réserve de contrôles complémentaires (pour le fond) et d’une limitation à 2024 de la durée d’utilisation (pour le couvercle).
Dans le projet de décision en consultation du 16 aout au 10 septembre, l’ASN définit le calendrier d’examen des dossiers de fabrication des pièces forgées de Creusot Forge et fixe l’échéance finale au 31 décembre 2018..
On doit considérer que les garanties ne sont pas à la hauteur des enjeux :
1/ Une contre-expertise impossible:
Faute de libre accès au dossier, il est impossible d’émettre un avis scientifique critique et indépendant. On ne peut étudier ni l’ensemble des références visées par le projet d’avis de l’ASN, ni les documents clefs visés par le rapport d’instruction ASN-IRSN. En particulier, aucun des rapports établis par EDF n’est mis à disposition et Areva NP n’a diffusé que des notes techniques de synthèse, qui plus est largement caviardées (passages noircis censés protéger des secrets industriels et commerciaux). On est ainsi dépendant du rapport d’instruction et par conséquent de l’analyse de l’ASN et de ses experts.
2/ Des conflits d’intérêt rédhibitoires:
Les rédacteurs et instructeurs des dossiers, en premier lieu AREVA NP, EDF et l’ASN, sont tous impliqués, chacun dans leur domaine de responsabilité, dans les dysfonctionnements qui ont conduit au défaut de conformité de la cuve de l’EPR. Les fabrications ont en effet été lancées et réalisées sans qualification technique préalable, en violation des dispositions de l’arrêté du 12.12.2005 et avant même la signature du décret autorisant la création de l’EPR ! Manque cruellement l’analyse d’experts compétents qui ne seraient pas partie prenante du passif et ne seraient pas soumis aux pressions que subissent actuellement les décideurs.
3/ Une présentation fallacieuse de la problématique:
Dans son texte de présentation, l’Autorité de Sureté Nucléaire évoque « une anomalie de la composition chimique de l’acier de la cuve du réacteur EPR de Flamanville, pouvant conduire à dégrader sa capacité à résister à la propagation d’une fissure ». La fragilisation induite par l’excès de carbone est pourtant bien réelle, attestée par des valeurs de résilience inférieures au minimum requis par la réglementation et très inférieures aux attentes du fabricant. La question n’est pas de savoir si la capacité de résistance est dégradée, mais si elle ne l’est pas trop en regard du risque de rupture. L’ASN aurait dû relire le rapport qu’elle co-signe avec l’IRSN :
outre le devenir de l’EPR français, la décision impacte les 2 EPR de Taishan, le projet d’Hinkley Point, le rachat d’AREVA NP par EDF, et plus largement l’avenir de toute la filière nucléaire française « (...) une élévation de la teneur en carbone induit un durcissement de l’acier, qui conduit à un abaissement de la résistance aux chocs (ou résilience) et de la résistance à l’amorçage de défaut ou (ténacité) (...) » Il est bien écrit « qui conduit » et non pas « qui peut conduire ». La nuance est de taille. Il ne s’agit pas d’une altération hypothétique, mais avérée, des propriétés mécaniques de l’acier et du premier niveau de défense.
4/ Quel niveau de garantie face à la catastrophe nucléaire? :
Intervenant en tant qu’expert de l’ASN sur ce même problème d’excès de carbone, mais à propos de générateurs de vapeur, l’IRSN précisait que sa démarche d’analyse visait à « acquérir une raisonnable assurance que cette anomalie ne remet pas en cause l’appréciation du risque de rupture brutale des générateurs de vapeur concernés ». En regard d’équipements susceptibles de bouleverser la vie de centaines de millions de personnes, peut-on se contenter d’un niveau d’assurance « raisonnable » ? Ne doit-on pas exiger une certitude ? une assurance a 100% ? Tout autre choix est-il vraiment « raisonnable » ?
Or, il subsiste dans le dossier un certain nombre de zones d’ombre, des incertitudes non quantifiées, des calculs de probabilité, des limites de détection, des hypothèses qui restent a « conforter »..., sans compter le caractère nécessairement trop simplificateur des scénarios envisagés en regard de la complexité et des imprévus des véritables situations accidentelles. Par ailleurs, faute de pouvoir réaliser des prélèvements sur les calottes de Flamanville 3, Areva recourt à des pièces sacrificielles considérées comme « représentatives » mais qui présentent des différences notables et ce pour les seuls paramètres que l’on peut comparer. Certes, le travail réalisé par Areva est considérable mais ce sont les fondements mêmes de la démarche de justification qui posent problèmes : il est impossible d’apporter a posteriori les garanties qui auraient du être définies avant la fabrication et qui auraient permis de vérifier chacune de ses étapes.
5/ Une décision qui foule aux pieds un principe fondamental de sûreté:
Le rapport ASN-IRSN assure que la ténacité de l’acier reste suffisante pour prévenir le risque de rupture mais reconnait que les marges sont « sensiblement réduites ». D’où l’instauration de contrôles complémentaires anticipés. En résumé, le premier niveau de défense est altéré (on n’a pas les garanties attendues sur la qualité de la fabrication) mais cela sera « compensé » par le renforcement du 2eme niveau (la surveillance des équipements). Sachant que face au risque de rupture de la cuve il n’y a pas de 3eme ligne de défense car il n’existe pas de parade (on passe directement au scenario catastrophe !). Au final, pour l’équipement critique d’un réacteur surpuissant, le principe clef de défense en profondeur vole en éclat.
6/ Des interrogations majeures sur les marges de sécurité:
Les documents disponibles peinent convaincre du caractère suffisant des marges résiduelles vis-à-vis du risque de rupture. De fait, certains calculs d’EDF donnent des résultats à peine supérieurs a 1 et rien ne permet d’apprécier les niveaux d’incertitude ! Des marges de sécurité très supérieures à1 sont pourtant exigées pour des équipements infiniment moins dangereux!
7/ Des prescriptions qui posent question:
Pour « compenser » l’altération du premier niveau de défense, l’ASN cherche à renforcer le niveau 2 : des contrôles complémentaires devront être effectués sur le fond de cuve lors de la requalification complète du circuit primaire (qui doit intervenir sous 30 mois à compter de la mise en service) ; faute de pouvoir subir les mêmes contrôles, l’utilisation du couvercle est limitée à 2024. Ces délais ne sont pas définis en fonction de démonstrations de sureté garantissant l’absence d’apparition de défauts nocifs avant ces échéances mais de façon opportuniste : l’ASN se cale ainsi sur le délai de 7 ans indique par AREVA pour la construction d’un nouveau couvercle.
Il est d’ailleurs surprenant que la période sans contrôle soit près de 3 fois plus longue pour le couvercle alors qu’il subira les contraintes de l’instrumentation et qu’il a déjà fait l’objet de réparations de grande ampleur (au vu du nombre très important de défauts, toutes les soudures des adaptateurs ont dû être refaites ... et ce fut une chance inespérée car ces réparations ont permis de détecter un second problème, passéinapercu, l’insuffisance des couches de beurrage). Nous ignorons combien de défauts restent à découvrir... tout comme nous ignorons pourquoi les 107 ouvertures pratiquées dans le couvercle n’ont pas permis de récolter le moindre échantillon pour analyse obligeant à s’en remettre a l’analyse de pièces sacrificielles dont la représentativité pose problème !
8/ Un signal délétère pour les responsables d’industries a risque:
Garantir l’intégrité de la cuve est une exigence absolue avec laquelle on ne doit pas transiger. Sa défaillance n’étant pas envisageable (on dit que la cuve est « en exclusion de rupture »), sa conception et sa fabrication font théoriquement l’objet de contrôles extrêmement stricts permettant d’exiger et de garantir un très haut niveau de qualité. Or, l’analyse de l’historique de fabrication des composants de la cuve montre une succession de dysfonctionnements qui se sont poursuivis pendant plus de 10 ans. À cet egard, le defaut de maitrise de la segregation du carbone ne constitue que la partie émergée de l’iceberg. Quel que soit le nombre de tests sur les calottes sacrificielles, quels que soient les calculs d’EDF et de l’IRSN, il reste que les composants de la cuve de l’EPR ont été fabriqués sans qualification technique préalable, avec un niveau de garantie dégradé qu’il est impossible de reconstituer a posteriori et en violation des exigences réglementaires qu’EDF s’était engagées respecter et que l’ASN était censée faire respecter. Au vu du caractère délibéré des passages en force et des procédés dilatoires, au vu de l’impuissance pour ne pas dire plus de l’ASN, délivrer une dérogation permettant de mettre en service la cuve malgré ses défauts de conformitéconstituerait une prime aux irregularites et un encouragement pour tous ceux qui font fi de la réglementation.
Chronique d’une décision annoncée
Tout se passe comme si le scenario était déjà écrit et la décision prise depuis longtemps, l’ASN et l’IRSN s’efforçant de donner le change pour rassurer l’opinion publique et préserver ce qu’il leur reste de crédibilité. L’autorisation de mise en service de la cuve malgré ses composants défectueux est en effet inscrite en lettres capitales dans la façon dont le dossier a été géré depuis plus de 10 ans. L’analyse des différentes dates et décisions est accablante pour l’ensemble des intervenants.
Délibérément, par incompétence ou par impuissance, industriels et autorités ont créé, ou laissés créer, une situation qui devenait à chaque étape plus irréversible. Areva a lance la fabrication des composants avant même l’enquête publique et tout était pratiquement terminé avant même la publication du décret d’autorisation de création; EDF a manifestement ignoré toutes les mises en garde de l’ASN, poussant pour que le chantier avance au plus vite en dépit de toutes les interrogations; l’ASN a autorisé l’installation du corps de cuve a Flamanville sans exiger de disposer au préalable du résultat des essais exiges par la réglementation; plus incroyable encore, l’ASN a autorisé l’installation du couvercle après la découverte de l’excès de carbone et des essais de résilience non conformes ! Cerise sur le gâteau, cela s’est fait en violation des prescriptions de l’article L557-4 du code de l’environnement qui exigeait que ne soient installes que des équipements conformes aux exigences essentielles de sureté !
Comment envisager la mise en service d’équipements non conformes alors que l’on sait que système de contrôle des activités nucléaires est défaillant ?
L’incroyable saga de Creusot Forge
Au cours de ces dernières années, de graves dysfonctionnements ont été mis au jour : ils concernent les équipements nucléaires les plus critiques pour la sureté et mettent en cause aussi bien la philosophie, que l’organisation du contrôle des activités nucléaires. Au centre de la tourmente, l’usine Creusot Forge, pour laquelle l’ASN évoque « des dysfonctionnements techniques et organisationnels majeurs qui ont perduré pendant plusieurs décennies » et des dossiers de fabrication comportant « des irrégularités, pouvant pour certaines s’apparenter a des falsifications ».
Le bilan est d’autant plus accablant que tous les responsables étaient informes, des 2006, des difficultés de la forge et que l’installation avait été placée sous surveillance renforcée par EDF et par l’ASN. En conséquence, outre l’assurance qualité interne du fabricant, le contrôle des équipes d’ingénierie et d’inspection d’Areva NP, outre la surveillance d’EDF, en charge de la définition des prescriptions et du contrôle de leur prise en compte, outre les inspections de l’ASN et des organismes habilites qu’elle mandate, des dispositifs spécifiques avaient été mis en œuvre. Des milliers de contrôles, d’inspections et d’audits et au final la découverte, a posteriori et quasiment par hasard, de failles béantes dans l’assurance qualité, d’absence de culture de sureté, d’une multitude d’anomalies pouvant aller jusqu’à la dissimulation ou la modification de PV faisant état de résultats non conformes. Le tout pour des pièces critiques pour la sureté nucléaire, des pièces dont la réglementation exige une qualité parfaite !
Dans un premier temps, chacun a espère que le problème était circonscrit aux 428 dossiers barres recenses fin avril 2016 mais, des l’été, Areva a dû admettre que tous les dossiers de fabrication étaient potentiellement concernés, soit des milliers de dossiers et des millions de pages a vérifier. Ce travail est en cours et on ignore aujourd’hui combien de composants non conformes sont installes sur les réacteurs en exploitation, et quelle est la gravité des éventuelles anomalies.
Consultation ASN sur la revue des dossiers de fabrication
Alors qu’un an s’est déjà écoulé, l’ASN met en consultation un projet de décision qui accorde à49 des 58 réacteurs en exploitation un délai pouvant aller jusqu’à fin 2018 pour la vérification des dossiers de fabrication. La revue doit porter sur les dossiers relatifs aux équipements sous pression nucléaires forgés par Creusot Forge, installés sur les réacteurs en exploitation ou utilisés pour la qualification technique des équipements concernés. Le projet de décision n’est assorti d’aucun document justifiant de limiter les investigations aux seules pièces forgées, et à la seule installation de Creusot Forge. Aucune prescription ne garantit la fiabilité des contrôles (on peut s’en inquiéter quand on sait que des inspections ont montré des failles dans le recensement des dossiers barrés, c’est-a-dire reconnaissables par une ou deux barres transversales !). Surtout, il n’y a pas d’analyse des risques associés aux délais qu’accorde l’ASN.
Accorder la priorité aux enjeux de sureté et à la protection de la population exigeait de procéder à ces vérifications en priorité. Au lieu de quoi, une partie importante des ressources d’EDF, d’AREVA NP, de l’ASN et de l’IRSN ont été mobilisées sur le dossier de l’aptitude au service de la cuve de l’EPR ! Une installation en construction ne présente pourtant pas le niveau d’urgence d’un réacteur en exploitation.
Teneurs excessives en carbone dans des équipements en service !
Avant de conclure, rappelons également que le défaut de maitrise des processus de ségrégation du carbone ne concerne pas seulement des composants destines à l’EPR de Flamanville mais également des équipements déjà installés, souvent depuis des années, sur des réacteurs en exploitation. C’était le cas des fonds primaires de 46 générateurs de vapeur, dont beaucoup présentaient des excès de carbone encore plus importants que ceux mesurés dans la cuve de l’EPR. Tout au long de l’année 2016 et jusqu’au début 2017, l’ASN a dû diligenter en urgence des contrôles et trouver des compromis entre les exigences de sureté, qui imposaient l’arrêt immédiat des 18 réacteurs concernés, et les nécessités d’approvisionnement en électricité. Des dérogations ont encore été accordées début 2017 pour maintenir les réacteurs en service alors que les générateurs de vapeur susceptibles d’être affectes n’avaient encore passé aucun contrôle !
Le bilan des révélations des 3 dernières années est accablant :
1/ on ne connait pas l’état réel des installations nucléaires en exploitation,
2/ on ignore encore les causes exactes de l’absence de détection des anomalies en dépit d’un système redondant avec une multiplicité de contrôles tant du cote des industriels que de l’ASN, de ses experts et des organismes des contrôle agréés.
Il est en tout cas établi que la dissimulation de résultats attestant de défauts de conformité invalide toute la doctrine de contrôle de l’ASN qui repose avant tout sur les déclarations volontaires des industriels et sur la fiabilité et la sincérité des documents transmis.
Étant donne la dangerosité des installations nucléaires et les conséquences sanitaires et économiques dévastatrices d’un éventuel accident, il est inconcevable de poursuivre l’exploitation du parc électronucléaire comme si de rien n’était : la priorité absolue est de rechercher et d’analyser toutes les causes des défauts de détection des anomalies par chacun des organismes en charge du contrôle : de l’assurance qualité interne du fabricant aux inspections de l’ASN en passant par les contrôles de l’exploitant qui a la responsabilité de la sureté de ses installations.
Tant que des réponses précises n’auront pas été apportées et que des solutions n’auront pas été trouvées, mise en œuvre et éprouvées, il est exclu de délivrer quelque dérogation que ce soit aux exigences essentielles de sécurité, qui plus est pour un réacteur de 1650 MWe pour lequel on ne dispose d’aucun retour d’expérience et dont la construction atteste de graves défauts de maitrise, pour ne pas parler des violations à grande échelle du droit du travail dont on ignore l’impact final sur la sureté de l’installation.
09/09/2017 16:09
AVIS ÉCLAIRÉ, DOCUMENTÉ et MOTIVÉ sur la Cuve EPR Flamanville : l'avis d'un laboratoire indépendant français...
Consultations ASN : les échéances approchent
Dans le projet d’avis en consultation jusqu’au 12 septembre prochain, l’ASN affirme que les défauts de fabrication détectés dans les calottes de la cuve de l’EPR ne sont pas de nature a mettre en cause son aptitude au service sous réserve de contrôles complémentaires (pour le fond) et d’une limitation à 2024 de la durée d’utilisation (pour le couvercle).
Dans le projet de décision en consultation du 16 aout au 10 septembre, l’ASN définit le calendrier d’examen des dossiers de fabrication des pièces forgées de Creusot Forge et fixe l’échéance finale au 31 décembre 2018..
On doit considérer que les garanties ne sont pas à la hauteur des enjeux :
1/ Une contre-expertise impossible:
Faute de libre accès au dossier, il est impossible d’émettre un avis scientifique critique et indépendant. On ne peut étudier ni l’ensemble des références visées par le projet d’avis de l’ASN, ni les documents clefs visés par le rapport d’instruction ASN-IRSN. En particulier, aucun des rapports établis par EDF n’est mis à disposition et Areva NP n’a diffusé que des notes techniques de synthèse, qui plus est largement caviardées (passages noircis censés protéger des secrets industriels et commerciaux). On est ainsi dépendant du rapport d’instruction et par conséquent de l’analyse de l’ASN et de ses experts.
2/ Des conflits d’intérêt rédhibitoires:
Les rédacteurs et instructeurs des dossiers, en premier lieu AREVA NP, EDF et l’ASN, sont tous impliqués, chacun dans leur domaine de responsabilité, dans les dysfonctionnements qui ont conduit au défaut de conformité de la cuve de l’EPR. Les fabrications ont en effet été lancées et réalisées sans qualification technique préalable, en violation des dispositions de l’arrêté du 12.12.2005 et avant même la signature du décret autorisant la création de l’EPR ! Manque cruellement l’analyse d’experts compétents qui ne seraient pas partie prenante du passif et ne seraient pas soumis aux pressions que subissent actuellement les décideurs.
3/ Une présentation fallacieuse de la problématique:
Dans son texte de présentation, l’Autorité de Sureté Nucléaire évoque « une anomalie de la composition chimique de l’acier de la cuve du réacteur EPR de Flamanville, pouvant conduire à dégrader sa capacité à résister à la propagation d’une fissure ». La fragilisation induite par l’excès de carbone est pourtant bien réelle, attestée par des valeurs de résilience inférieures au minimum requis par la réglementation et très inférieures aux attentes du fabricant. La question n’est pas de savoir si la capacité de résistance est dégradée, mais si elle ne l’est pas trop en regard du risque de rupture. L’ASN aurait dû relire le rapport qu’elle co-signe avec l’IRSN :
outre le devenir de l’EPR français, la décision impacte les 2 EPR de Taishan, le projet d’Hinkley Point, le rachat d’AREVA NP par EDF, et plus largement l’avenir de toute la filière nucléaire française « (...) une élévation de la teneur en carbone induit un durcissement de l’acier, qui conduit à un abaissement de la résistance aux chocs (ou résilience) et de la résistance à l’amorçage de défaut ou (ténacité) (...) » Il est bien écrit « qui conduit » et non pas « qui peut conduire ». La nuance est de taille. Il ne s’agit pas d’une altération hypothétique, mais avérée, des propriétés mécaniques de l’acier et du premier niveau de défense.
4/ Quel niveau de garantie face à la catastrophe nucléaire? :
Intervenant en tant qu’expert de l’ASN sur ce même problème d’excès de carbone, mais à propos de générateurs de vapeur, l’IRSN précisait que sa démarche d’analyse visait à « acquérir une raisonnable assurance que cette anomalie ne remet pas en cause l’appréciation du risque de rupture brutale des générateurs de vapeur concernés ». En regard d’équipements susceptibles de bouleverser la vie de centaines de millions de personnes, peut-on se contenter d’un niveau d’assurance « raisonnable » ? Ne doit-on pas exiger une certitude ? une assurance a 100% ? Tout autre choix est-il vraiment « raisonnable » ?
Or, il subsiste dans le dossier un certain nombre de zones d’ombre, des incertitudes non quantifiées, des calculs de probabilité, des limites de détection, des hypothèses qui restent a « conforter »..., sans compter le caractère nécessairement trop simplificateur des scénarios envisagés en regard de la complexité et des imprévus des véritables situations accidentelles. Par ailleurs, faute de pouvoir réaliser des prélèvements sur les calottes de Flamanville 3, Areva recourt à des pièces sacrificielles considérées comme « représentatives » mais qui présentent des différences notables et ce pour les seuls paramètres que l’on peut comparer. Certes, le travail réalisé par Areva est considérable mais ce sont les fondements mêmes de la démarche de justification qui posent problèmes : il est impossible d’apporter a posteriori les garanties qui auraient du être définies avant la fabrication et qui auraient permis de vérifier chacune de ses étapes.
5/ Une décision qui foule aux pieds un principe fondamental de sûreté:
Le rapport ASN-IRSN assure que la ténacité de l’acier reste suffisante pour prévenir le risque de rupture mais reconnait que les marges sont « sensiblement réduites ». D’où l’instauration de contrôles complémentaires anticipés. En résumé, le premier niveau de défense est altéré (on n’a pas les garanties attendues sur la qualité de la fabrication) mais cela sera « compensé » par le renforcement du 2eme niveau (la surveillance des équipements). Sachant que face au risque de rupture de la cuve il n’y a pas de 3eme ligne de défense car il n’existe pas de parade (on passe directement au scenario catastrophe !). Au final, pour l’équipement critique d’un réacteur surpuissant, le principe clef de défense en profondeur vole en éclat.
6/ Des interrogations majeures sur les marges de sécurité:
Les documents disponibles peinent convaincre du caractère suffisant des marges résiduelles vis-à-vis du risque de rupture. De fait, certains calculs d’EDF donnent des résultats à peine supérieurs a 1 et rien ne permet d’apprécier les niveaux d’incertitude ! Des marges de sécurité très supérieures à1 sont pourtant exigées pour des équipements infiniment moins dangereux!
7/ Des prescriptions qui posent question:
Pour « compenser » l’altération du premier niveau de défense, l’ASN cherche à renforcer le niveau 2 : des contrôles complémentaires devront être effectués sur le fond de cuve lors de la requalification complète du circuit primaire (qui doit intervenir sous 30 mois à compter de la mise en service) ; faute de pouvoir subir les mêmes contrôles, l’utilisation du couvercle est limitée à 2024. Ces délais ne sont pas définis en fonction de démonstrations de sureté garantissant l’absence d’apparition de défauts nocifs avant ces échéances mais de façon opportuniste : l’ASN se cale ainsi sur le délai de 7 ans indique par AREVA pour la construction d’un nouveau couvercle.
Il est d’ailleurs surprenant que la période sans contrôle soit près de 3 fois plus longue pour le couvercle alors qu’il subira les contraintes de l’instrumentation et qu’il a déjà fait l’objet de réparations de grande ampleur (au vu du nombre très important de défauts, toutes les soudures des adaptateurs ont dû être refaites ... et ce fut une chance inespérée car ces réparations ont permis de détecter un second problème, passéinapercu, l’insuffisance des couches de beurrage). Nous ignorons combien de défauts restent à découvrir... tout comme nous ignorons pourquoi les 107 ouvertures pratiquées dans le couvercle n’ont pas permis de récolter le moindre échantillon pour analyse obligeant à s’en remettre a l’analyse de pièces sacrificielles dont la représentativité pose problème !
8/ Un signal délétère pour les responsables d’industries a risque:
Garantir l’intégrité de la cuve est une exigence absolue avec laquelle on ne doit pas transiger. Sa défaillance n’étant pas envisageable (on dit que la cuve est « en exclusion de rupture »), sa conception et sa fabrication font théoriquement l’objet de contrôles extrêmement stricts permettant d’exiger et de garantir un très haut niveau de qualité. Or, l’analyse de l’historique de fabrication des composants de la cuve montre une succession de dysfonctionnements qui se sont poursuivis pendant plus de 10 ans. À cet egard, le defaut de maitrise de la segregation du carbone ne constitue que la partie émergée de l’iceberg. Quel que soit le nombre de tests sur les calottes sacrificielles, quels que soient les calculs d’EDF et de l’IRSN, il reste que les composants de la cuve de l’EPR ont été fabriqués sans qualification technique préalable, avec un niveau de garantie dégradé qu’il est impossible de reconstituer a posteriori et en violation des exigences réglementaires qu’EDF s’était engagées respecter et que l’ASN était censée faire respecter. Au vu du caractère délibéré des passages en force et des procédés dilatoires, au vu de l’impuissance pour ne pas dire plus de l’ASN, délivrer une dérogation permettant de mettre en service la cuve malgré ses défauts de conformitéconstituerait une prime aux irregularites et un encouragement pour tous ceux qui font fi de la réglementation.
Chronique d’une décision annoncée
Tout se passe comme si le scenario était déjà écrit et la décision prise depuis longtemps, l’ASN et l’IRSN s’efforçant de donner le change pour rassurer l’opinion publique et préserver ce qu’il leur reste de crédibilité. L’autorisation de mise en service de la cuve malgré ses composants défectueux est en effet inscrite en lettres capitales dans la façon dont le dossier a été géré depuis plus de 10 ans. L’analyse des différentes dates et décisions est accablante pour l’ensemble des intervenants.
Délibérément, par incompétence ou par impuissance, industriels et autorités ont créé, ou laissés créer, une situation qui devenait à chaque étape plus irréversible. Areva a lance la fabrication des composants avant même l’enquête publique et tout était pratiquement terminé avant même la publication du décret d’autorisation de création; EDF a manifestement ignoré toutes les mises en garde de l’ASN, poussant pour que le chantier avance au plus vite en dépit de toutes les interrogations; l’ASN a autorisé l’installation du corps de cuve a Flamanville sans exiger de disposer au préalable du résultat des essais exiges par la réglementation; plus incroyable encore, l’ASN a autorisé l’installation du couvercle après la découverte de l’excès de carbone et des essais de résilience non conformes ! Cerise sur le gâteau, cela s’est fait en violation des prescriptions de l’article L557-4 du code de l’environnement qui exigeait que ne soient installes que des équipements conformes aux exigences essentielles de sureté !
Comment envisager la mise en service d’équipements non conformes alors que l’on sait que système de contrôle des activités nucléaires est défaillant ?
L’incroyable saga de Creusot Forge
Au cours de ces dernières années, de graves dysfonctionnements ont été mis au jour : ils concernent les équipements nucléaires les plus critiques pour la sureté et mettent en cause aussi bien la philosophie, que l’organisation du contrôle des activités nucléaires. Au centre de la tourmente, l’usine Creusot Forge, pour laquelle l’ASN évoque « des dysfonctionnements techniques et organisationnels majeurs qui ont perduré pendant plusieurs décennies » et des dossiers de fabrication comportant « des irrégularités, pouvant pour certaines s’apparenter a des falsifications ».
Le bilan est d’autant plus accablant que tous les responsables étaient informes, des 2006, des difficultés de la forge et que l’installation avait été placée sous surveillance renforcée par EDF et par l’ASN. En conséquence, outre l’assurance qualité interne du fabricant, le contrôle des équipes d’ingénierie et d’inspection d’Areva NP, outre la surveillance d’EDF, en charge de la définition des prescriptions et du contrôle de leur prise en compte, outre les inspections de l’ASN et des organismes habilites qu’elle mandate, des dispositifs spécifiques avaient été mis en œuvre. Des milliers de contrôles, d’inspections et d’audits et au final la découverte, a posteriori et quasiment par hasard, de failles béantes dans l’assurance qualité, d’absence de culture de sureté, d’une multitude d’anomalies pouvant aller jusqu’à la dissimulation ou la modification de PV faisant état de résultats non conformes. Le tout pour des pièces critiques pour la sureté nucléaire, des pièces dont la réglementation exige une qualité parfaite !
Dans un premier temps, chacun a espère que le problème était circonscrit aux 428 dossiers barres recenses fin avril 2016 mais, des l’été, Areva a dû admettre que tous les dossiers de fabrication étaient potentiellement concernés, soit des milliers de dossiers et des millions de pages a vérifier. Ce travail est en cours et on ignore aujourd’hui combien de composants non conformes sont installes sur les réacteurs en exploitation, et quelle est la gravité des éventuelles anomalies.
Consultation ASN sur la revue des dossiers de fabrication
Alors qu’un an s’est déjà écoulé, l’ASN met en consultation un projet de décision qui accorde à49 des 58 réacteurs en exploitation un délai pouvant aller jusqu’à fin 2018 pour la vérification des dossiers de fabrication. La revue doit porter sur les dossiers relatifs aux équipements sous pression nucléaires forgés par Creusot Forge, installés sur les réacteurs en exploitation ou utilisés pour la qualification technique des équipements concernés. Le projet de décision n’est assorti d’aucun document justifiant de limiter les investigations aux seules pièces forgées, et à la seule installation de Creusot Forge. Aucune prescription ne garantit la fiabilité des contrôles (on peut s’en inquiéter quand on sait que des inspections ont montré des failles dans le recensement des dossiers barrés, c’est-a-dire reconnaissables par une ou deux barres transversales !). Surtout, il n’y a pas d’analyse des risques associés aux délais qu’accorde l’ASN.
Accorder la priorité aux enjeux de sureté et à la protection de la population exigeait de procéder à ces vérifications en priorité. Au lieu de quoi, une partie importante des ressources d’EDF, d’AREVA NP, de l’ASN et de l’IRSN ont été mobilisées sur le dossier de l’aptitude au service de la cuve de l’EPR ! Une installation en construction ne présente pourtant pas le niveau d’urgence d’un réacteur en exploitation.
Teneurs excessives en carbone dans des équipements en service !
Avant de conclure, rappelons également que le défaut de maitrise des processus de ségrégation du carbone ne concerne pas seulement des composants destines à l’EPR de Flamanville mais également des équipements déjà installés, souvent depuis des années, sur des réacteurs en exploitation. C’était le cas des fonds primaires de 46 générateurs de vapeur, dont beaucoup présentaient des excès de carbone encore plus importants que ceux mesurés dans la cuve de l’EPR. Tout au long de l’année 2016 et jusqu’au début 2017, l’ASN a dû diligenter en urgence des contrôles et trouver des compromis entre les exigences de sureté, qui imposaient l’arrêt immédiat des 18 réacteurs concernés, et les nécessités d’approvisionnement en électricité. Des dérogations ont encore été accordées début 2017 pour maintenir les réacteurs en service alors que les générateurs de vapeur susceptibles d’être affectes n’avaient encore passé aucun contrôle !
Le bilan des révélations des 3 dernières années est accablant :
1/ on ne connait pas l’état réel des installations nucléaires en exploitation,
2/ on ignore encore les causes exactes de l’absence de détection des anomalies en dépit d’un système redondant avec une multiplicité de contrôles tant du cote des industriels que de l’ASN, de ses experts et des organismes des contrôle agréés.
Il est en tout cas établi que la dissimulation de résultats attestant de défauts de conformité invalide toute la doctrine de contrôle de l’ASN qui repose avant tout sur les déclarations volontaires des industriels et sur la fiabilité et la sincérité des documents transmis.
Étant donne la dangerosité des installations nucléaires et les conséquences sanitaires et économiques dévastatrices d’un éventuel accident, il est inconcevable de poursuivre l’exploitation du parc électronucléaire comme si de rien n’était : la priorité absolue est de rechercher et d’analyser toutes les causes des défauts de détection des anomalies par chacun des organismes en charge du contrôle : de l’assurance qualité interne du fabricant aux inspections de l’ASN en passant par les contrôles de l’exploitant qui a la responsabilité de la sureté de ses installations.
Tant que des réponses précises n’auront pas été apportées et que des solutions n’auront pas été trouvées, mise en œuvre et éprouvées, il est exclu de délivrer quelque dérogation que ce soit aux exigences essentielles de sécurité, qui plus est pour un réacteur de 1650 MWe pour lequel on ne dispose d’aucun retour d’expérience et dont la construction atteste de graves défauts de maitrise, pour ne pas parler des violations à grande échelle du droit du travail dont on ignore l’impact final sur la sureté de l’installation.
09/09/2017 16:09
Sureté/nucléaire/transparence/avenir
Que de mots incompatibles...
Quand on sait que les poussières radioactives issues de la centrale de Tchernobyl "se sont arrêtées à la frontière française", bien que les vents les transportant aient eux, librement survolé l'Europe...
Quand on sait que ce sont des intérimaires non formés qui travaillent au nettoyage des cuves dans les centrales nucléaires...
Quand on sait que les incidents sur les sites nucléaires sont multiples mais passés sous silence pour ne pas affoler "inutilement" la population alors que la situation est "gérée"...
Quand on sait que l'erreur est humaine...
Quand on sait qu'on ne nous dit jamais tout....
L'état doit être particulièrement peu visionnaire pour persister dans un modèle de développement de programme nucléaire ; ou très très naïf ; ou franchement joueur... avec la vie des autres...
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Date de la dernière mise à jour : 09/11/2021