Projet de décision relative aux modalités de mise en œuvre d’un système d’autorisations internes dans les INB n° 93 (Georges Besse I), INB n° 105 (Comurhex), INB n° 138 (IARU), INB n° 155 (TU5), INB n° 168 (Georges Besse II) - AREVA Tricastin

Dans un contexte de course aux prix bas, couronné par les deux catastrophes globales de Tchernobyl et de Fukushima, il est étonnant de voir ce genre de mesures envisagées alors qu'au niveau mondial des falsifications ont eu lieues à tous les étages de la chaîne atomique (Corée, Japon...) - lâcher la bride aux opérateurs du nucléaire constitue la préparation délibérée de survenue de nouvelles catastrophes : encore une fois, les responsables de l'ASN, par leur signature au bas du document autorisant la mise en œuvre d'autorisations internes au sein des INB : 93, 105, 138, 155 et 168 devront répondre de leur responsabilité directe en cas de survenue de problèmes dans les installations atomiques.

L'ASN a clairement récemment revendiqué auprès du gouvernement 125 emplois et 21 millions d'euros supplémentaires (1) pour pouvoir exercer son travail dans des conditions normales : ce n'est pas en remplaçant des contrôles physiques d'installations par des inspecteurs par de simples démarches administratives que la sûreté pourra-être améliorée.
Malgré son devoir de réserve, à travers cet acte revendicatif, l'ASN a montré qu'elle pouvait intervenir sur le terrain politique : en conséquence l'ASN doit pousser le bouchon encore plus loin sur ce terrain en dénonçant ce recul flagrant dans l'exécution de sa mission que constituent la mise en place des autorisations internes.

Alors que l'atome civil ne représente qu'un simple épisode dans l'histoire de l'humanité, son histoire a été jalonnée par plus de 60 accidents de criticité à travers le monde, a tué des millions de personnes et définitivement affecté l'ADN de millions d'autres, tout en garantissant des déchets mortifères pour l'éternité à nos descendants : tout cela pour 3 % de l'énergie finale consommée par l'humanité...

De ce qui précède, même si la finalité de tout antinucléaire est de voir une mise à l'arrêt définitif de la filière atomique civile et militaire, le maintient d'un contrôleur digne de ce nom est un minimum syndical.

(1) http://www.romandie.com/news/Budget-lASN-reclame-des-moyens-a-la-hauteur-des-enjeux-du_RP/491410.rom

Mais quelles sont donc ces opérations d'importance mineure ? Et pourquoi l'ASN se priverait de tout contrôle de telles opérations ?
N'est-ce pas l'absence de tels contrôles qui a entraîné la catastrophe de Fukushima ? Et comment l'ASN pourra réagir si AREVA dépasse les seuils autorisés et prend des décisions sur des opérations d'importance majeure ?
Et pourquoi de telles consultations sont faites pendant les vacances en catimini ? Et pourquoi toute la population n'est pas associée dans un référendum d'initiative locale ou régionale pour ouvrir un débat sur cette industrie tellement dangereuse et polluante ?
NON ET NON vous l'ASN devait prendre vos responsabilités en refusant de telles autorisations permanentes risquant la vie et la santé des populations environnantes des INB 93 Georges Besse 1, 105 Comurhex, 138 IARU, 155 TU5 et 168 Georges Besse 2 toutes sur le vaste site nucléaire du Tricastin, si réputé avec ses fuites de Tritium et ses cuves fissurées !
Messieurs de l'ASN, prenez vos responsabilités !
Plus de chèque en blanc à AREVA ! Votre travail est de tout contrôler et non pas de les laisser faire ! Tout accident futur vous en sera redevable !
Mais quelle planète laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants ?

Non et non. Areva ne peut pas être juge et partie, et les pouvoirs publics ou assimilés qui ont vocation à se positionner du point de vue du bien commun et non pas d'intérêts particuliers, se mettre ainsi en retrait. C'est légalement du conflit d'intérêt, c'est éthiquement et moralement inadmissible en ouvrant la voie à la supprématie d'intérêts privés sur les états, nations, peuples. Et que fera l'ASN lorsque Areva outrepassera (comme elle le fait souvent) ses "autorisations" pour autant quelle le sache ? Un nouveau contrôle ? Une énième lettre de suivi ? Une énième mis en demeure à 3 ou 5 ans ? De qui se moque-t-on ?