Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

Il serait irresponsable de s'enfoncer dans une fuite en avant, voulant prolonger à tout prix la durée de vie des vieux réacteurs au-delà du raisonnable. Déjà l'omniprésence de l'industrie nucléaire a généré pour la France un immense retard dans le développement des énergies renouvelables. Les promesses et les objectifs concernant la réduction de notre dépendance sur le nucléaire tombent à l'eau un par un. On se targue de produire une électricité bon marché, mais on n'a jamais intégré tous les coûts dans le calcul du prix. De longues années de recherche sur des deniers publics, les questions des déchets et du démantèlement des centrales qui sont loin d'être résolues... Parlons aussi des coûts de la présence militaire pour protéger les mines d'uranium, de la perte de vie de soldats français, de la santé ruinée des mineurs qui travaillent dans des conditions effroyables...
Pour revenir à la sécurité des réacteurs si on prolonge leur vie, je ne suis pas spécialiste de la question. Mais j'ai lu d'autres avis et je note que le ministère de l'environnement autrichien a de sérieuses doutes sur la sécurité de ces réacteurs rafistolés, après avoir étudié la question de façon approfondie. Il paraît que les réacteurs fonctionnent depuis de nombreuses années malgré des non-conformités et des anomalies. A quand le prochain accident nucléaire? N'avons-nous rien appris de Three Mile Island, de Chernobyl, de Fukushima? L'accident ne s'annonce pas, mais ses effets peuvent être terribles et la radiation dure des centaines ou des milliers d'années. Est-ce cela que nous voulons laisser aux générations futures?
La moindre des choses serait de faire une évaluation environnementale indépendante avant de prendre la décision de prolonger la vie. De toutes les façons il serait contraire aux promesses faites aux Française, de prolonger toutes les centrales. La technologie est obsolète et dangereuse. EDF veut produire de l'électricité au rabais afin d'éponger ses dettes. Ne risque-t-elle pas de chercher à faire des économies sur la sécurité?
Je crains que cette consultation ait peu d'utilité car il semblerait que la décision est déjà prise. Mais il y a 8 sites concernés. Peut-être faut-il déjà fermer la moitié des réacteurs afin de se concentrer sur un nombre plus restreint. C'est ce que je demande si on n'accepte pas la voie de la raison, la sortie progressive du nucléaire en commençant dès maintenant.

Avis défavorable à la prolongation des vieilles centrales qui sont une menace pour nos territoires, un accident nucléaire anéantirait toute notre agriculture, notre économie. Notre patrimoine serait d'un seul coup perdu, ni EDF, ni les compagnies d'assurances prennent en charge les dégâts causés par les accidents provenant de "risques technologiques". Le coût de remise en état des centrales et le risque potentiel que réprésentent ces vieux réacteurs doivent conduire à la décision de les arrêter.

Je suis contre la prolongation du fonctionnement des centrales au de là de 40 ans. L'énergie nucléaire a été développée pour l'armement nucléaire donc dans la plus grande opacité pour la population comme la plus part des élus qui en ont votés les budgets successifs tant en ce qui concerne les effets potentiels sur l'environnement que les coûts réels en santé publique et vies humaines depuis le début de ces centrales. Même aujourd'hui les études épidémiologiques quand elles existent n'ont pas vocation à être divulguées au grand public. Aujourd'hui quand EDF fait campagne au près du grand public pour économiser sur leur consommation d'électricité elle développe à tout va ses installations nucléaires que d'aucuns disent le meilleur système pour économiser du CO2, à quel prix? Nous savons que le développement des systèmes de stockage de données informatiques sont énergivores en électricité. Ce qui signifie bien que le type de développement qui est engendré est entrain de booster la demande de cette énergie. Avec le dérèglement climatique déjà largement amorcé nous ne pouvons que craindre les inconséquences de nos prévisionnistes. Les centrales nucléaires existantes sont une erreur, persévérer serait diabolique.

AVIS DE L'ASSOCIATION SORTIR DU NUCLÉAIRE BUGEY

L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) nous avait annoncé vouloir imposer à EDF un niveau de sûreté très proche des réacteurs de 3ème génération (type EPR) pour accepter une prolongation des réacteurs existants de 900 MWe au delà de 40 ans de fonctionnement. Rappelons que cette échéance de 40 ans correspond à la durée prévue pour la cuve de chaque réacteur pour rester conforme aux exigences de sûreté. Une prolongation au delà empiète nécessairement sur la sûreté de ces cuves qui ne sont pas remplaçables.
Avec cette consultation et le projet de décision de l'ASN, nous constatons que les exigences de l'ASN sont très en retrait par rapport à ses souhaits initiaux et nous ne pouvons l'accepter. Nous sommes donc contre ce projet de décision et la prolongation du fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au delà de l'échéance de leur 4ème visite décennale.
Avec ce projet de décision, l'ASN met en sommeil sa fonction principale qui est la sûreté des installations nucléaires au profit de considérations économiques et du bon vouloir de l'exploitant EDF. Un tel comportement est inadmissible et montre clairement que l'ASN n'est pas une autorité indépendante, mais juste un faire valoir de l'industrie nucléaire et plus particulièrement d'EDF. De part le mode de leur désignation, les 5 commissaires dont son président, reste entièrement sous la tutelle de l'Etat, lui même actionnaire principal d'EDF. Cette fausse indépendance est dénoncée depuis de nombreuses années (voir "L'indépendance de l'Autorité de Sûreté Nucléaire, des progrès à envisager" de M. Hubert Delzangles dans la Revue juridique de l'environnement 2013/1 volume 38, pages 7 à 30), mais rien n'est fait pour donner à cette autorité un véritable statut d'autorité indépendante.
La lecture de ces phrases en page 2 du document des "fiches d'information" :
"L’ASN demande à EDF de réaliser la majeure partie des améliorations de sûreté avant la remise du rapport de conclusion du réexamen, et en pratique lors de la visite décennale de chaque réacteur. Les autres améliorations devront être réalisées au plus tard 5 ans après la remise de ce rapport. Ce délai est porté à 6 ans pour les premiers réacteurs, c’est-à-dire ceux dont la remise du rapport de conclusion du réexamen est antérieure à 2022.
Cet échelonnement est lié à l’ampleur des travaux sur chaque réacteur, qui se dérouleront de surcroît simultanément sur plusieurs réacteurs de 900 MWe. Il tient compte de la capacité du tissu industriel à les réaliser avec le niveau de qualité attendu, ainsi que de la nécessaire formation associée des opérateurs pour s’approprier ces évolutions."
est explicite sur le fait que l'ASN privilégie des conditions économiques à des exigences de sûreté.
Il en est de même dans le projet de décision, où de nombreuses phrases sont choquantes.
Ainsi à l'article 3, pages 3 et 4, il est écrit :
"Jusqu’à l’achèvement complet des actions permettant de satisfaire aux prescriptions figurant en annexe à la présente décision, l’exploitant présente au plus tard le 31 décembre de chaque année les actions mises en oeuvre au cours de l’année passée pour respecter ces prescriptions et leurs échéances, ainsi que les actions qui restent à effectuer et leur programmation.
Dans ce cadre, il présente les enseignements qu’il tire de la mise en oeuvre sur les sites des dispositions issues du réexamen périodique et se prononce sur sa capacité industrielle et celle des intervenants extérieurs à réaliser dans les délais les opérations mentionnées dans les annexes.
L’exploitant informe l’Autorité de sûreté nucléaire de toute difficulté qui pourrait remettre en cause le respect des échéances associées aux actions précitées."
L'ASN laisse ainsi la liberté à EDF de ne pas respecter les dates prescrites avec un simple justificatif et l'ASN ne prévoit aucune pénalité.
Dans l'annexe 1 de ce projet de décision, pour la résorption des écarts détectés, on lit :
"l’exploitant résorbe, au plus tard lors de la visite décennale précédant la remise du rapport de conclusion du réexamen, les écarts ayant un impact sur la sûreté qui auront été identifiés préalablement à celle-ci. En cas de difficulté particulière, l’exploitant justifie, dans le dossier accompagnant la demande d’accord mentionnée à l’article 2.4.1 de l’annexe à la décision du 15 juillet 2014 susvisée, le report de la résorption de ces écarts au-delà de la visite décennale et le calendrier associé.
Les écarts détectés au cours de cette visite décennale sont corrigés dès que possible, en tenant compte de leur importance pour la sûreté."
De nombreux écarts restent non traités par EDF ou sont traités avec une lenteur certaine. Il est bien d'exiger leur résorption lors de la visite décennale avec la remise du rapport, mais il est inacceptable de laisser une porte ouverte pour que ces écarts soient traités plus tard par EDF et en plus que ça soit EDF qui propose le planning. L'ASN ne devient qu'une chambre d'enregistrement, c'est scandaleux.
En page 10, pour l'étude des transitoires de dilution, il est écrit :
"Au plus tard le 31 décembre 2021, l’exploitant évalue, pour les réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey, le délai nécessaire à l’opérateur pour réaliser la première intervention pour arrêter la dilution lors des transitoires suivants :
...
Dans le cas où ce délai serait supérieur au délai conventionnel retenu dans les études, l’exploitant précise le nouveau délai à prendre en compte."
Là encore EDF peut déroger au délai initial et fixer son nouveau délai, sans avoir de pénalités.
En page 11, pour les études d'accident affectant la piscine d'entreposage de combustible, il est écrit :
"À l’issue de ces études, il définit les éventuelles modifications à mettre en oeuvre au regard des enjeux pour la sûreté et le calendrier associé."
Là encore c'est l'exploitant qui fixe le calendrier sans que l'ASN lui impose.
Idem pour la gestion des eaux contaminées, pour la capacité des opérateurs à réaliser les actions dans les locaux et pour les études d'impact des installations.
Lorsque des échéances sont fixées par l'ASN dans l'annexe 2 pour ces prescriptions de l'annexe 1, nous constatons que pour une grande majorité ces échéances sont reportées de 5 à 6 ans par rapport à la visite décennale. C'est particulièrement flagrant pour les réacteurs du site nucléaire du Bugey avec, pour les 38 prescriptions :
- réacteur Bugey 2 : 27 prescriptions (71 %) pour 2026 ou plus et 2 pour 2024,
- réacteur Bugey 3 : 10 prescriptions (26 %) en 2029,
- réacteur Bugey 4 : 27 prescriptions (71 %) pour 2026 ou plus et 2 pour 2024,
- réacteur Bugey 5 : 26 prescriptions (68 %) pour 2027 et 3 pour 2025/2026.
Rappelons que ces réacteurs auront respectivement 48 ans de fonctionnement en 2026 pour Bugey 2, 51 ans en 2029 pour Bugey 3, 47 ans en 2026 pour Bugey 4 et 48 ans en 2027 pour Bugey 5.
Ces échéances sont plus proches de la VD5 que de la VD4. Ceci n'est pas sérieux et est totalement inacceptable. Si l'exploitant EDF ne peut pas réaliser immédiatement ces prescriptions et les travaux qui vont avec, on doit considérer que ces réacteurs ne correspondent plus aux règles de sûreté proches des réacteurs type EPR souhaitées par l'ASN.

En conséquence ces 4 réacteurs doivent être arrêtés immédiatement.

Le très grand nombre de prescriptions reportées à 2026 et 2027 pour les réacteurs Bugey 2, 4 et 5 ne paraît pas justifié par des contraintes techniques, car pour Bugey 2 la plupart sont traitées au moment de la visite décennal ou au plus tard un an après celle-ci.
C'est donc bien l'exploitant qui n'a pas les moyens humains et financiers pour traiter ces prescriptions plus rapidement et l'ASN joue le jeu de celui-ci en acceptant ces délais.

En conclusion, l'Autorité de Sûreté Nucléaire sort de son rôle en ne garantissant plus prioritairement la sûreté des installations. C'est scandaleux.

Une preuve supplémentaire du renoncement de l'ASN aux exigences de sûreté est les délais prévus pour traiter les prescriptions du noyau dur pour les 4 réacteurs du Bugey.
Rappelons que le « noyau dur » a été défini après les évaluations complémentaires de sûreté réalisées à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en mars 2011. Il s’agit d’un ensemble de dispositions matérielles et organisationnelles visant, en cas d’agression extrême d’origine externe, à prévenir un accident avec fusion du combustible ou en limiter la progression, limiter les rejets radioactifs massifs et permettre à l’exploitant d’assurer les missions qui lui incombent dans la gestion d’une situation d’urgence.
Il est déjà scandaleux que des prescriptions définies en 2014 ne soient pas encore réalisées en 2020, car ces prescriptions résultaient de la constatation d'insuffisances en matière de sûreté mises en évidence par l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Mais il encore plus scandaleux et totalement inadmissible que l'ASN accepte le report du traitement de ces prescriptions ND-A, ND-B et ND-C du noyau dur aux échéances suivantes :
Bugey 2 Bugey 3 Bugey 4 Bugey 5
ND-A 27/04/2026 30/04/2029 21/12/2026 15/06/2027
ND-B 27/04/2027 30/04/2029 21/12/2027 15/06/2027
ND-C 27/04/2027 30/04/2029 21/12/2027 15/06/2027
soit 15 à 18 ans après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

Dans ce contexte, les réacteurs du site nucléaire du Bugey ne peuvent être suffisamment sûrs et ils doivent immédiatement être arrêtés, tant que toutes les prescriptions de l'annexe 1 n'auront pas été réalisées.

Ils auraient même déjà dû être arrêtés.
Ces remarques valent aussi pour d'autres réacteurs comme ceux du Blayais, de Chinon, de Cruas, de Dampierre-en-Burly, de Gravelines et de Saint Laurent des Eaux.
Enfin, pour les essais particuliers (CONF-B) dans le cadre de la conformité des installations et la maîtrise du vieillissement, les échéances données pour les réacteurs du Bugey sont totalement incohérentes, incompréhensibles et aberrantes en terme de sûreté. En effet, pour ces 4 réacteurs, les plus vieux en fonctionnement en France, au moins un essai doit être réalisé avant le 31 décembre 2025, alors que pour les réacteurs plus récents, au moins un essai doit être réalisé avant le 31 décembre 2023.

L'ASN a vraiment une drôle de conception de la sûreté nucléaire !

Dans ce contexte, nous ne nous attarderons pas sur les aspects techniques car les exigences de sûreté sont totalement bafouées par l'ASN.
Nous nous étonnons cependant que parmi les agressions externes des exigences renforcées ne soient pas formulées pour les sites nucléaires survolés régulièrement chaque jour par des dizaines d'avions gros porteurs, comme c'est le cas pour celui du Bugey avec des avions en phase d'atterissage ou de décolage de l'aéroport de Lyon Saint Exupéry, à 17 km du site.
Nous sommes également très surpris que les agressions externes par acte terroriste ne soient pas traitées dans ce projet de décision. En effet sur tous les sites nucléaires, une action concertées pourrait facilement détruire toutes les lignes alimentant le site en électricité et celles évacuant l'électricité produite. Des tirs de roquettes ou de missiles pourraient facilement percer les murs des piscines en l'absence de bunkerisation. Il en est de même pour les cuves contenant les effluents radioactifs et les bâtiments des auxiliaires nucléaires. Pour un site comme celui du Bugey, le détournement d'un avion gros porteur et son crash sur un des réacteurs du site est aussi très plausible, sans que les avions militaires d'intervention puissent arriver à temps. Etc.

Ce projet de décision de l'ASN pour les prescriptions applicables aux réacteurs de 900 MWe au vu des conclusions de la phase générique de leur quatrième réexamen périodique est totalement irrecevable.

Il est une belle illustration de la compromission de l'organisme dit de "sûreté" avec l'exploitant EDF.
A l'issue des quatrièmes visites décennales, les réacteurs ne seront pas plus sûrs qu'avant du fait d'exigence bien en deçà des souhaits qu'avaient jadis exprimés l'ASN et de délais déraisonnables et même scandaleux. De nombreux composants, dont la cuve, arrivent à l'échéance de la durée de 40 ans prévue lors de leur conception, ces réacteurs ne peuvent être autorisés à fonctionner 10 ans de plus dans ce contexte et ils doivent tous être arrêtés au moment de leur quatrième visite décennale.

Avis défavorable à la poursuite du fonctionnement des réacteurs de 900 MW au-delà de 40 ans

Je demande à l’ASN de refuser la prolongation des réacteurs de 900MW

1) Pour la sûreté :
Aujourd’hui, les questions de sûreté sont prégnantes, en tant que membre de la CLI de Chinon, je ne peux que constater la multiplication des incidents sur des installations initialement prévues pour ne pas dépasser 40 années de fonctionnement.
Quelles que soient « les améliorations majeures de sûreté prévues par EDF » le remplacement de la cuve est impossible. Or celle-ci est soumise à l’irradiation par l’émission à partir du cœur de neutrons qui atteignent l’acier de la cuve. Pour Bernard Laponche « Cette irradiation par les neutrons conduit alors à une fragilisation de la cuve qui se manifeste par une augmentation de la température de transition qui sépare le comportement fragile de l’acier du comportement ductile. (Global Chance – 4 mai 2019)

D’ailleurs, un avis de l’IRSN du 19 mai 2010 (IRSN DSR/2010-153) sur la tenue en service des cuves des réacteurs de 900 conclut ainsi : « L’IRSN en conclut qu’à VD3 + 5 ans, le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles et accidentelles… »

Ce risque de rupture brutale et ses conséquences est un impensable auquel ne résistent pas les arguments sur les emplois et le soi disant « bas carbone ».
A noter que : 75% de l'électricité nucléaire produite en Région Centre est exportée vers d'autres régions, alors que les habitants de la région Centre ont les risques inhérents au nucléaire et garderont probablement, ad vitam aeternam, une partie des déchets nucléaires

2) Pour le respect des engagements pris :
Vouloir prolonger les vieux réacteurs c’est dire aujourd’hui qu’on ne respectera pas les engagements pris : La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, élaborée entre 2017 et 2019 et adoptée le 21 avril 2020 par le gouvernement, entérine l’objectif de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique à 50% en 2035 et de fermer 14 réacteurs d’ici 2028, promesse déjà repoussée, avant même le décret d’adoption, à 2035.

3) Pour une énergie locale et renouvelable :
Le nucléaire est une énergie du passé et encore trop du présent mais pas du futur, l’uranium n’étant ni renouvelable ni local. Chaque euro perdu d’avance dans le maintien en vie de vieilles centrales malgré le sérieux de l'ASN, n’est pas investi dans la sensibilisation à la sobriété, le déploiement des énergies renouvelables et dans la recherche & développement pour le stockage et le pilotage de ces mêmes énergies vertes.

Le débat démocratique nécessaire sur ces enjeux de sûreté, de respect de la loi et d’investissement pour une énergie locale et renouvelable mérite mieux qu’une consultation en catimini.
Je rappelle que le Concorde, fierté nationale comme l'est encore aujourd'hui le nucléaire, était l'avion le plus sûr au monde...
On sait:
1/ Elles ont été prévues à l'origine pour 40 ans
2/ Les exigences en matière de sûreté lors de leur contructions étaient nettement inférieures à ce qu'elles sont actuellement
3/ Elles n'ont pas été prévus pour répondre aux attaques terroristes (problématique des piscines entre autres)

La probabilité d'un accident nucléaire ne peut qu'augmenter avec leur vieillissement. Il suffira d'un accident pour que ce soit:
- au mieux une catastrophe industrielle et économique: L'accident pourrait être contrôlé pour éviter des impacts humains, mais il peut imposer l’arrêt de toutes les autres centrales construites sur le même modèle.
- au pire en plus du point précédent une catastrophe humaine avec contamination en France et en Europe.

Il faut au contraire dès à présent réduire la dépendance de la France au nucléaire, la prise de risque est beaucoup trop forte pour nous la France mais aussi pour nos voisins européens qui n'ont d'ailleurs pas leur mot à dire pour cette consultation.

Comme tout investissement en bon père de famille, il faut diversifier nos sources d'énergies en limitant au maximum le risque.
La sobriété et l'efficacité doivent être aussi en tête de peloton des priorités.
Les réacteurs représentent-ils l'état de l'art ? Non, leur conception remonte à un demi-sciècle. Pourront-ils s’en approcher ? Si on regarde l’EPR Flamanville 3 oui : ce réacteur est à l’arrêt et les anciens réacteurs doivent être arrêtés et non maintenus en coma dépassé.

Est-ce que l’exploitant est fiable ? Sa division construction au Creusot a montré que des falsifications afin de berner le client et l’autorité dite de sûreté n’étaient pas impossible.

Est-ce que les précisions de l’exploitant sont fiables ? Lors du débat public sur la ligne THT Cotentin-Maine, EDF affirmait que les centrales dans les zones à risque de tsunami bénéficiaient d'une protection spécifique. Quelques années plus tard Fukushima viendra démentir cet optimisme irrationnel. Faut-il enfoncer le clou en parlant du désastre industriel de l’EPR de Flamanville ?

Est-ce que l’autorité de sûreté sait se faire respecter ? Il suffit de constater les délais supplémentaires accordés une fois les délais passés pour en douter.

Et pourtant le respect des critères sismiques est prévu pour n’être exigé pour certains réacteurs qu’à la mi-2036.

Industriellement comme d’un point de vue de la sûreté l’arrêt s’impose. Le temps est venu d’arrêter de jouer à la roulette russe.

Les décideurs qui imposeraient , sans référendum, une prolongation de l’exploitation des vieilles centrales nucléaires prendraient une responsabilité écrasante . Si peu suffit pour transformer une merveille technologique en un cauchemar. Or les progrès actuels du photovoltaïque confirment sa viabilité pour succéder au nucléaire : De nouveau matériaux, à rendement amélioré et coût réduit, apparaissent pour les photopiles. Et de grand progrès, visant à atténuer l’intermittence de l’électricité solaire, voient le jour pour le stockage électrique réversible dans des super-condensateurs , des batteries améliorées, et la filière hydrogène / piles à combustible. La superficie des toitures existantes utilisables pour le photovoltaïque dépasse largement ce que nécessiterait l’alimentation électrique d’un pays comme la France . Et il ne sera pas nécessaire de sacrifier les surfaces végétalisées , agricoles ou naturelles .
Des véhicules électriques équipés de photopiles commencent à être commercialisés.
Antoine Labeyrie , astrophysicien .

Les décideurs qui imposeraient , sans référendum, une prolongation de l’exploitation des vieilles centrales nucléaires prendraient une responsabilité écrasante . Si peu suffit pour transformer une merveille technologique en un cauchemar. Or les progrès actuels du photovoltaïque confirment sa viabilité pour succéder au nucléaire : De nouveau matériaux, à rendement amélioré et coût réduit, apparaissent pour les photopiles. Et de grand progrès, visant à atténuer l’intermittence de l’électricité solaire, voient le jour pour le stockage électrique réversible dans des super-condensateurs , des batteries améliorées, et la filière hydrogène / piles à combustible. La superficie des toitures existantes utilisables pour le photovoltaïque dépasse largement ce que nécessiterait l’alimentation électrique d’un pays comme la France . Et il ne sera pas nécessaire de sacrifier les surfaces végétalisées , agricoles ou naturelles .
Des véhicules électriques équipés de photopiles commencent à être commercialisés.
Antoine Labeyrie , astrophysicien .