Projet de décision de l’ASN relatif à la résistance au séisme de la digue protégeant la centrale nucléaire du Tricastin

Consultation du 03/04/2018 au 18/04/2018

L’ASN soumet à la consultation du public un projet de décision encadrant le renforcement complémentaire d’une portion de la digue du canal de Donzère-Mondragon protégeant la centrale nucléaire du Tricastin et la surveillance qu’EDF doit réaliser sur cette portion de digue.

Le 27 septembre 2017, l’ASN avait imposé la mise à l’arrêt provisoire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin du fait d’un risque de rupture d’une portion de 400 mètres de la digue du canal de Donzère-Mondragon en cas de séisme. Les évaluations montraient en effet que l’inondation résultant de la rupture de la digue pouvait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs tout en rendant particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes.

EDF a réalisé en 2017 des renforcements de la portion de la digue concernée pour assurer la résistance au séisme majoré de sécurité[1].

Sur cette base, l’ASN a donné son accord pour le redémarrage des réacteurs en décembre 2017.

Le projet de décision prévoit d’encadrer le renforcement de la digue afin qu’elle résiste, au plus tard fin 2020, au séisme extrême[2] défini après l’accident de Fukushima. Le projet de décision encadre également les actions à réaliser par EDF, en particulier :

la surveillance renforcée de la digue ;
les actions à réaliser en cas de hausse de la piézométrie[3] ;
le maintien de moyens humains et matériels (remblais, engins de chantier…) permettant de réaliser les travaux nécessaires au traitement des dégradations qui résulteraient d’un séisme.

[1] Le séisme pris en compte dans la démonstration de sûreté nucléaire des installations nucléaires de base est nommé séisme majoré de sécurité (SMS). Il est calculé selon une approche déterministe détaillée dans la règle fondamentale de sûreté n° 2001/01 du 31 mai 2001.

[2] Dans le courrier référencé CODEP-DCN-2018-002381 du 8 février 2018, l’ASN a demandé à EDF de vérifier la résistance des équipements existants du « noyau dur » à un niveau de séisme extrême, dit séisme de vérification. Ce séisme est d’intensité supérieure à celle du séisme majoré de sécurité.

[3] Niveau de la nappe aquifère présente dans la digue.

Modalités de la consultation

Référence de la consultation [2018.04.33]

Modalités de la procédure de participation du public portant sur le projet de décision de l’ASN relatif à la résistance au séisme de la digue protégeant la centrale nucléaire du Tricastin

Le projet de décision de l’ASN est mis à disposition du public par voie électronique sur le site de l'ASN pour une durée de 2 semaines : du 4 avril 2018 au 18 avril 2018.

Les observations peuvent être faites par voie électronique sur le site de l'ASN jusqu'à la date du 18 avril 2018.

Documents à consulter

Projets de décision

projet de décision.pdf (PDF - 124.4 ko)

En savoir plus

Voir la ou les décisions de l'ASN adoptées à l'issue de cette consultation du public :

Publié le 10/07/2019

DÉCISIONS DE L'ASN

Décison n°2019-DC-0674 de l'ASN du 25 juin 2019

Décision n° 2019-DC-0674 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 25 juin 2019 fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions complémentaires applicables à la centrale nucléaire du Tricastin (INB 87 et 88) compte tenu des risques d’inondation externe à la suite d’un séisme.

Les contributions des internautes

2 contributions

Frapna Drôme Nature Environnement

09/04/2018 16:04

Projet de décision de l’ASN relatif à la résistance au séisme de la digue protégeant la centrale nucléaire du Tricastin

EDF connaissait depuis de nombreuses années la demande de renforcement de la digue. Il a fallu en 2017 une mise en demeure sévère de l’ASN pour qu’EDF s’exécute. Ceci allant jusqu’à l’obligation l’arrêt des 4 réacteurs en période hivernale.
Aujourd’hui l’ASN, dans le cadre des normes post Fukushima, demande qu’EDF entreprenne de nouveaux travaux de renforcement sur la rive droite de la digue. EDF devra justifier que les travaux réalisés pour la partie entre les points kilométriques 183,80 et 183,90 le seront avant le 31 décembre 2019 et que l’ensemble des travaux permettent d’écarter le risque de brèche sur la rive droite avant le 31 décembre 2020…
D’ici là, EDF doit mettre en place une surveillance précise des portions des digues concernées par inspection visuelle bimensuelle et une surveillance mensuelle de la piézométrie dans la digue. Le tout complété par un rapport de surveillance annuel reprenant les éléments précédents. Tout ceci devrait être effectué par l’opérateur, à qui l’ASN fait encore confiance ! L’historique décrit plus haut nous inquiète car jusqu’à ce jour EDF a eu tendance à reporter les échéances et à gagner du temps.
Nous demandons l’intervention d’un organisme extérieur pour effectuer les contrôles, compte tenu de l’importance des enjeux, et de la mauvaise volonté récurrente d’EDF.
Nous exigeons que ces travaux soient réalisés en priorité absolue, à défaut le risque sera prolongé pendant presque deux ans.
Par ailleurs, une partie de la digue n’est pas intégrée dans la restauration demandée, de 183.35 à 183.80. Nous demandons que cette partie soit pleinement intégrée à la restauration.
Frapna Drôme Nature Environnement.
38 avenue de Verdun
26000 VALENCE
04 75 81 12 44
Mail : frapna-drome@frapna.org

cancan

06/04/2018 18:04

projet de décision de l'ASN relatif à la résistance au séisme de la digue protégeant la centrale nucléaire du Tricastin

Au vu des dangers auxquels on a été exposé sans le savoir, puisque ces dangers existent toujours et que l'on ne sait pas si les digues résisteront tant que les calculs ne seront pas faits, il semble logique que les 4 réacteurs soient mis en sécurité (arrêt), en attendant qu'EDF donne son rapport et que l'ASN le vérifie et donne ou non son accord pour un redémarrage.