Contrôle n°134 - La gestion des déchets radioadifs - L'état des recherches début 2000

Publié le 11/04/2000

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Contrôle n°134 - La gestion des déchets radioadifs - L'état des recherches début 2000

En votant le 30 décembre 1991 une loi relative à la recherche sur les déchets de haute activité et à vie longue, le Parlement français a créé un cadre original pour aboutir à moyen terme à la mise en place d'une ou plusieurs voies de gestion pou r ce type de déchets. Rendez-vous est f ixé en 2006 pour faire le point sur l'avancement des recherches engagées par le CEA et l'ANDRA selon les trois axes définis par la loi : séparation et transmutation, stockage géologique réversible ou irréversible et entreposage provisoire de longue de durée.

A mi-parcours, il m'a semblé utile de dresser un premier bilan de ce qui a été accompli sur ces trois axes, qui sont, je le rappelle, plus complémentaires que concurrents. Les articles rassemblés ici permettent
de mesurer le chemin parcouru: même si aucune solution industrielle n'est encore en vue, des progrès réels ont été enregistrés après une première période sans grands résultats. Il reste encore à préciser les projets qui se dessinent et à asseoir leur crédibilité, notamment pour ce qui concerne les aspects de sûreté. Il conviendra ainsi de mettre au point des concepts et des scénarios robustes qui intègrent la dimension temps des projets . Les décisions prises par le Gouvernement en 1998 et mises en application en 1999 concernant l'inventaire des déchets radioactifs, la création d'un laboratoire souterrain à Bure, la recherche d'un site granitique pour un second laboratoire et la définition d'un avant-projet d'entreposage de longue durée doivent permettre aux acteurs de la loi de poursuivre leur travail. On constate également qu'au niveau international aussi les idées se précisent et sont parfois transcrites en pro jets, essentiellement sur le thème du stockage en profondeur.

Ce dossier de Contrôle met en relief un point particulier. Certains projets associés aux trois axes de la loi suscitent le scepticisme, voire le rejet, de la part du public et de ses relais. Aussi, alors que les techniciens semblent être d'accord pou r donner la préférence à certaines options, il reste à obtenir l'adhésion des citoyens... ou plutôt à prendre en compte leurs attentes en faisant évoluer d'autant les projets. Ceci nécessitera certainement d'établir un dialogue. A cet égard, il pourrait être utile d'organiser une « conférence de citoyens », comme cela a pu déjà se faire en France sur les OGM ou dans les pays nordiques sur de multiples sujets. Un tel processus ou une démarche analogue éclairerait sûrement les membres du Parlement qui, en dernier ressort, auront à faire au bout de 15 ans le bilan de la loi qu'ils ont votée.

Il convient de gérer les déchets de haute activité et à vie longue, comme tous les déchets, de manière adéquate. Ils représentent un très faible volume mais concentrent, pour une longue durée, une toxicité très élevée. Leur devenir mérite toute la réflexion nécessaire ainsi que l'intervention de tous ceux qui se sentent concernés. Heureusement, à quelques exceptions près, qui sont identifiées et qui sont en cours de traitement, les conditions dans lesquelles ils sont entreposés permettent de disposer du temps nécessaire aux recherches, aux réflexions et aux discussions.

André-Claude Lacoste

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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021