La sûreté nucléaire et la radioprotection dans les régions Champagne-Ardenne et Picardie en 2013 : l’ASN dresse un bilan globalement assez satisfaisant

La division de Châlons-en-Champagne de l’ASN a présenté à Châlons, le 26 mai, le bilan de son action de contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans les régions Champagne-Ardenne et Picardie pour l’année 2013.

Cette conférence de presse fait suite à la présentation par le collège de l’ASN de sonRapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2013, le 15 avril 2014, à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

Au regard des 102 inspections qu’elle a réalisées en 2013 (47 sur les installations nucléaires de base et 55 dans le domaine du nucléaire de proximité), l’ASN considère que le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection des régions Champagne-Ardenne et Picardie reste globalement assez satisfaisant. Toutefois, les résultats de son action de contrôle ont conduit l’ASN à renforcer sa vigilance concernant certaines installations.

L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation globalement assez satisfaisante portée sur EDF au plan national. Elle a en revanche, constaté en 2013 des faiblesses dans le processus de traitement des écarts et a ainsi mis en demeure le site de se mettre en conformité le 28 janvier 2014.

Pour la centrale de Chooz, l’ASN considère que ses performances en matière de sûreté nucléaire, de maintenance et de radioprotection rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF mais que les performances en matière de protection de l’environnement restent légèrement en retrait, notamment vis-à-vis de la résorption finale et du renouvellement de certains évènements (rejets dans le réseau d’égout du site de substances non autorisées). L’ASN a suivi avec attention la mission conduite du 17 juin au 4 juillet 2013 par les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les conditions d’exploitation du site de Chooz.  

S’agissant du chantier de démantèlement du réacteur de Chooz A, l’ASN considère que les performances de l’exploitant sont correctes en matière de maîtrise du risque de confinement et en progrès en ce qui concerne le risque incendie. L’exploitant devra améliorer le pilotage de la surveillance des prestataires notamment dans les domaines de la sécurité et de la radioprotection.

L’ASN considère que l'exploitation du Centre de stockage de l’Aube, exploité par l’ANDRA, est réalisée de façon satisfaisante et que les travaux menés par l’ANDRA dans le laboratoire souterrain de Bure se sont poursuivis en 2013 avec un bon niveau de qualité, comparable au niveau de performance des années antérieures.

L’ASN a poursuivi en 2013, et poursuivra en 2014, le suivi de la mise en œuvre de mesures de renforcement des installations prescrites aux exploitants dans le cadre des suites de l’accident de la centrale de Fukushima.

Le projet de stockage souterrain de déchets radioactifs de moyenne et haute activité à vie longue CIGEO, conduit par l’ANDRA, a fait l’objet d’un débat public du 15 mai au 15 décembre 2013. La commission nationale du débat public (CNDP) a rendu ses conclusions le 12 février 2014 sur le déroulement de ce débat. L’ANDRA a fait part le 6 mai 2014 de ses propositions pour la poursuite du projet.

Dans le domaine médical, l’ASN considère que la prise en compte des enjeux de radioprotection des travailleurs et des patients dans les activités de radiologie interventionnelle peut encore progresser, notamment sur la formation et la qualification des personnels intervenant au bloc opératoire ainsi que sur le suivi et l’exploitation des doses délivrées aux patients. Concernant la radiothérapie, l’ASN considère que les centres régionaux ont poursuivi leur engagement dans les démarches d’assurance de la qualité et constate une évolution positive des effectifs de radiophysiciens (plus de 50 % de 2008 à 2013), des actions restant à poursuivre pour stabiliser les organisations et les adapter lors de la mise en œuvre de nouvelles techniques. Dans les services de médecine nucléaire, l’ASN note une prise en compte correcte des questions de radioprotection, même si l’exposition des travailleurs et l’analyse des postes de travail peuvent être optimisées.

Dans le domaine des utilisations industrielles des rayonnements ionisants, la gammagraphie reste une priorité pour la division de Châlons-en-Champagne de l'ASN, notamment vis-à-vis des progrès attendus sur les domaines de la formation des personnels, la préparation des chantiers et aux situations d’urgence.