L'ASN n’identifie pas d’éléments génériques mettant en cause la capacité d’EDF à maîtriser la sûreté de ses réacteurs de 1300 MWe jusqu’à leur quatrième réexamen de sûreté

Publié le 30/03/2015 à 10:30

Note d'information

Inspection de l'ASN, le 21 octobre 2014

L’ASN a indiqué à EDF, par un courrier de son président, Pierre-Franck Chevet, en date du 20 mars 2015, qu’elle n’a pas identifié à ce stade d’éléments génériques mettant en cause la capacité d’EDF à maîtriser la sûreté de ses réacteurs de 1300 MWe jusqu’au réexamen de sûreté[1] associé à leur quatrième visite décennale.

Cette position "générique" (c’est-à-dire traitant des aspects communs à tous les réacteurs d’un même palier) de l’ASN sera complétée ultérieurement par une position réacteur par réacteur, établie après analyse des conclusions du réexamen de sûreté transmises par EDF à l’issue de leur troisième visite décennale.

Tirant parti des similitudes de conception entre les vingt réacteurs du palier 1300 MWe, EDF a engagé, à partir de 2010, un réexamen générique de l’ensemble des réacteurs du palier. Ce réexamen consiste notamment à réaliser différentes études pour réévaluer la sûreté de ces réacteurs et déterminer les améliorations de sûreté (modification de conception ou d’exploitation) à mettre en œuvre sur chacun d’entre eux lors de sa troisième visite décennale (VD3)[2].

L’ASN considère que les actions engagées[3] ou prévues par EDF pour apprécier l’état de ses réacteurs de 1300 MWe et maîtriser leur vieillissement jusqu’au réexamen de sûreté associé à leur quatrième visite décennale sont acceptables. Cette appréciation ne prend toutefois en compte ni l’évaluation de l’aptitude au service des cuves des réacteurs de 1300 MWe au-delà de 30 années de fonctionnement[4], ni les résultats des contrôles qui seront réalisés sur les réacteurs à l’occasion de leur troisième visite décennale.

L’ASN considère enfin que les modifications identifiées par EDF à l’issue de cette phase d’études contribueront à améliorer significativement la sûreté de ces installations. Ces améliorations portent notamment sur le renforcement de la protection des installations à l’encontre des agressions, sur la réduction des rejets de substances radioactives en cas d’accident avec ou sans fusion du cœur et sur la prévention du risque de dénoyage des assemblages de combustible entreposés dans la piscine de désactivation ou en cours de manutention.

Entre les réexamens de sûreté décennaux et pendant toute la durée de leur exploitation, l’ASN assure un contrôle continu de ces installations, y compris sur les aspects liés au vieillissement, qui peut la conduire le cas échéant à suspendre le fonctionnement d’un réacteur en cas de risque grave et imminent.

En savoir plus

[1] L’article L. 593-18 du code de l’environnement impose à l’exploitant de réaliser, tous les dix ans, un réexamen de la sûreté de son installation. Ce réexamen se compose :

  • d’un "examen de conformité" visant à permettre d'apprécier la situation de l'installation au regard des règles qui lui sont applicables et d’examiner en profondeur l'état de l’installation. Le réexamen de sûreté permet également de vérifier que les différents phénomènes de vieillissement des installations seront maîtrisés pendant une période minimale de dix années supplémentaires ;
  • d’une "réévaluation de sûreté" de l’installation visant à améliorer son niveau de sûreté  en tenant compte notamment du progrès des connaissances, des meilleurs pratiques internationales et en se comparant aux exigences applicables pour des installations similaires plus récentes.

[2] Ces visites décennales sont programmées, pour le palier 1 300 MWe, à partir d’avril 2015 jusqu’en 2024 environ.

[3] Par exemple : vérification de la conception des ouvrages de génie civil, démarche de maitrise du vieillissement, etc.

[4] L’ASN se prononcera sur ce point à l’issue de la consultation prochaine du Groupe permanent d’experts pour les équipements sous pression nucléaires (GP-ESPN), prévue en septembre 2015

Date de la dernière mise à jour : 09/11/2021