La division de Paris de l’ASN échange avec les professionnels de la radiothérapie sur le management de la qualité.

Le 17 mai 2011, un séminaire organisé par la division de Paris de l’ASN a rassemblé 58 professionnels des services de radiothérapie d’Ile-de-France et des départements d’Outre-mer. Au-delà du traditionnel bilan des inspections menées en 2010, le séminaire avait pour thème la mise en œuvre du management de la qualité dans les centres de radiothérapie franciliens et ultramarins. Le choix de cette thématique a permis de toucher un public nouveau, celui des radiophysiciens et des responsables opérationnels en charge de la décision qualité de l’ASN^[1].

Les professionnels de différents centres de radiothérapie franciliens ont apporté leur témoignage sur la mise en œuvre de la démarche qualité et échangé leurs retours d’expérience à la suite d’incidents survenus lors de l’application de protocoles d’irradiation non standards.

Cyril Laporte, oncologue radiothérapeute au Centre de cancérologie Paris Nord, et Laetitia Dufour, responsable qualité à l’Hôpital Tenon, tous deux membres d’un groupe de travail multidisciplinaire réuni par la division de Paris de l’ASN, ont présenté une cartographie des processus. Cette vision d’ensemble d’un système de management de la qualité a été particulièrement appréciée par les membres de centres de radiothérapie : tous ont souligné l’importance de la communication entre les acteurs et la nécessité d’un transfert de compétences entre qualiticiens, responsables opérationnels et utilisateurs (radiothérapeutes, physiciens, manipulateurs…).

Sylvie Garandel, spécialiste « Facteurs organisationnels et humains » (FOH) au CEA, a par ailleurs mis en perspective deux événements exposés par le centre de radiothérapie de Ris-Orangis (91) et par l’Institut Curie (75)^[2].

Les représentants des Centres de radiothérapie ont confirmé leur besoin d’instaurer une organisation spécifique permettant la mise en place de « barrières de sécurité » efficaces, afin d’éviter que les situations exceptionnelles ne débouchent sur des événements significatifs pour la radioprotection.

[1] Décision n°2008-DC-0103 du 1er juillet 2008 de l’ASN fixant les obligations d’assurance de la qualité en radiothérapie

[2] L’incident de radiothérapie survenu lors du traitement d’un patient au Centre de radiothérapie de Ris-Orangis (91) en 2010 a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN-SFRO des événements de radiothérapie. Un traitement mixte prévu en deux phases successives dissociées n’a pas été réalisé conformément à la planification. Pendant dix séances, le patient a donc reçu une dose correspondant à la somme des deux séances, l’une planifiée en phase 1, l’autre en phase 2. Même si la dose totale prescrite a été respectée, le traitement a provoqué un érythème intense. Cf. Avis d’incident publié sur le site de l’ASN le 15 octobre 2010.