Post-accidentel nucléaire : sensibiliser au plus près du terrain

Publié le 27/03/2024 à 08:59

Note d'information

Conformément au souhait du Codirpa d’une meilleure implication des parties prenantes à l’échelon local, l’ASN a développé une politique de consultation de la population sur les recommandations issues des groupes de travail du Comité.

Les premières rencontres ont eu lieu en 2021 et 2022, sous la forme de panels de citoyens sur le thème des restrictions alimentaires à mettre en place pour protéger la population à la suite d’un accident nucléaire. Ces premiers panels ont été organisés en collaboration avec les CLI de Paluel-Penly, de Golfech, du Tricastin et de Dampierre. Les retours des participants ont été riches, et ont permis d’adapter les recommandations avant de les proposer au Gouvernement. Ce type de rencontre permet à l’ASN d’avoir un regard direct des parties prenantes locales sur les travaux menés, et permet aux participants non seulement de bénéficier d’une acculturation au risque nucléaire mais aussi d’exprimer un avis sur leur protection en situation d’accident.

Sensibilisation d’entreprises riveraines de centrales nucléaires normandes et du Centre-Val de Loire

Ce retour positif des premiers panels a conduit le Codirpa à généraliser cette approche à l’ensemble des travaux de ses groupes, notamment dans ses actions de sensibilisation des petites entreprises installées à proximité des installations nucléaires. Afin de mieux cerner les besoins de ces entreprises pour favoriser leur reprise d’activité à la suite d’un accident nucléaire, des rencontres ont été organisées, en collaboration avec les CLI de Dampierre et de Paluel-Penly, la chambre de métiers et de l’artisanat du Loiret et les communautés de communes Falaises du Talou et Côte d’Albâtre. Les participants ont ainsi pu discuter de leur vision de l’accident nucléaire, des actions de protection à mettre en œuvre pour leur personnel et la préservation de leur outil de travail. Les conditions de reprise d’activité rapide après les rejets radioactifs ont été également l’objet d’échanges nourris. Ces rencontres avec des entreprises ont permis de créer deux outils pédagogiques, un livret et une affiche, sur la préparation au risque nucléaire, qui seront testés prochainement auprès des entreprises participantes, et qui pourront ensuite être déployés dans les périmètres PPI par les CLI.

À la rencontre des professionnels de santé de la région Occitanie

Panel de citoyens sur le post-accidentel nucléaire, Golfech 2024.

Plus récemment, pour sensibiliser les professionnels de santé au risque nucléaire, une réunion de sensibilisation au risque nucléaire a été organisée conjointement par l’ASN, trois agences régionales de santé (Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne et Gers) et la CLI de Golfech. En effet, les professionnels de santé sont des interlocuteurs de confiance vers lesquels la population se tournerait en cas d’accident. Cette action était fondée sur la simulation d’accident utilisée lors de l’exercice de Golfech et ponctuée de questions extraites du guide « Questions/Réponses pour les professionnels de santé » auxquelles les participants devaient répondre. Elle a permis aux professionnels de santé d’appréhender les difficultés à gérer une situation post-accidentelle, en particulier celles liées aux effets sanitaires d’origine psychosomatique provoqués par le stress des actions de protection de la population (évacuation, mise à l’abri) et à l’inquiétude de vivre dans un territoire contaminé. Les ARS et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) se serviront de cette rencontre et du guide pour travailler sur les plans d’organisation des CPTS en cas de crise nucléaire.

Une approche gagnant-gagnant

Quel que soit le sujet abordé et le profil des participants, le retour d’expérience est positif pour l’ensemble des acteurs : l’ASN recueille un retour sur les propositions du Codirpa tout en sensibilisant au risque tandis que le public améliore ses connaissances et sa préparation à la crise.

D’autres rencontres seront organisées dans les mois à venir sur les thèmes de la stratégie de réduction de la contamination et de gestion des déchets, de la protection de la population en cas d’accidents affectant des installations autres que les centrales nucléaires et de la gestion du milieu marin en cas de rejets radioactifs.

En savoir plus

Post-accident

Le retour d’expérience des accidents de Tchernobyl et de Fukushima montre que, si des accidents avec des rejets significatifs sont rares, des territoires importants peuvent être contaminés, affectant la vie de la population de façon très importante et pour une longue période. Ainsi, ces deux accidents ont notamment conduit à la fermeture de territoires au public, à des éloignements de populations, des restrictions des activités agricoles et de la consommation des denrées issues de l’environnement pendant plusieurs années ou dizaines d’années. La planification post-accidentelle vise à permettre, suite à un accident nucléaire, de protéger la population sur le long terme et de favoriser les conditions d’un redémarrage de la vie économique et sociale au sein des territoires touchés.

Date de la dernière mise à jour : 27/03/2024