Arrêt pour visite décennale du réacteur 2

Publié le 26/09/2018

Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel a été arrêté pour sa troisième visite décennale du 16 mai 2015 au 24 septembre 2018.

Cet arrêt a été marqué par la survenue de trois aléas importants :

  • Le 2 juillet 2015, un incendie a touché le condenseur de la salle des machines, dans la partie non nucléaire de l’installation. D’importants dégâts ont été occasionnés sur la turbine mais l’incendie n’a entrainé ni blessé, ni conséquence pour la sûreté nucléaire et la protection de l’environnement ;
  • Le 3 décembre 2015, lors d’essais de remise en service du portique de levage extérieur du bâtiment réacteur, ses deux palonniers, pesant chacun une dizaine de tonnes, ont chuté de manière impromptue, sans provoquer de blessé. Le premier palonnier s’est arrêté à mi-hauteur tandis que le second est tombé au sol ;
  • Le 31 mars 2016, un générateur de vapeur usé a chuté en cours de manutention dans le cadre du remplacement des quatre générateurs de vapeur (RGV) engagé sur ce réacteur. La cuve du réacteur était totalement déchargée de son combustible lors de cet évènement. Cette chute a occasionné l’endommagement du revêtement métallique de la piscine du bâtiment réacteur, de matériels électriques, mécaniques et du génie civil. La remise en conformité des équipements endommagés par la chute du générateur de vapeur et la reprise des opérations de RGV ont permis la poursuite des travaux de maintenance prévus dans le cadre de la troisième visite décennale du réacteur.

Ces aléas ont entrainé un allongement significatif de la durée de l’arrêt. Un arrêté ministériel du 26 janvier 2017 a prorogé de deux ans la durée au-delà de laquelle l’arrêt du réacteur aurait été réputé définitif en application de l’article L. 592-26 du code de l’environnement, soit jusqu’au 15 mai 2019.

Les principaux chantiers et examens réalisés à l’occasion de cet arrêt et contrôlés par l’Autorité de sûreté nucléaire ont été les suivants :

  • le remplacement des quatre générateurs de vapeur et d’une partie du circuit primaire ;
  • l’épreuve décennale de l’enceinte de confinement du bâtiment réacteur ;
  • la visite complète et l’épreuve hydraulique décennale du circuit primaire principal, associé au contrôle décennal de la cuve du réacteur ;
  • la réalisation de nombreuses modifications matérielles, notamment celles identifiées lors du réexamen périodique afin d’améliorer le niveau de sûreté de l’installation, en prenant en compte les pratiques de sûreté les plus récentes, l’évolution des connaissances et le retour d’expérience national et international ;
  • la maintenance et le contrôle de divers équipements sous pression, matériels et organes de robinetterie.
  • les essais périodiques décennaux.

Au cours de l’arrêt, trente-huit événements significatifs pour la sûreté ont été déclarés, dont trente-trois classés au niveau 0 de l’échelle INES, quatre au niveau 1 et un au niveau 2. Onze événements significatifs pour la radioprotection ont été déclarés lors de cet arrêt et classés au niveau 0 de l’échelle INES. Six évènements significatifs pour l’environnement ont également été déclarés.

En complément des dossiers techniques qu’elle a contrôlés, l’Autorité de sûreté nucléaire a procédé, pendant l’arrêt du réacteur, à vingt-sept inspections :

  • quatre inspections ont été menées de manière réactive à la suite des trois aléas mentionnés ci-dessus ;
  • six inspections, dont deux inopinées, ont eu pour objet de contrôler les travaux de réparation liés à la chute du générateur de vapeur ;
  • dix-sept inspections inopinées ont concerné le contrôle des activités planifiées lors de la visite décennale. Ces inspections ont notamment porté sur les conditions et le déroulement des interventions dans le bâtiment réacteur, dans les bâtiments des générateurs diesels de secours, dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires et dans la station de pompage. Ces inspections ont permis d’examiner l’état des installations et les conditions de sûreté et de radioprotection des opérations sur plusieurs chantiers.

L’ASN considère que l’épreuve hydraulique du circuit primaire principal, l’épreuve de l’enceinte du bâtiment réacteur, ainsi que les activités de contrôle de la cuve du réacteur se sont déroulées de façon satisfaisante.

Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel est soumis à la décision n° 2017-DC-0604 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 15 septembre 2017 prescrivant une revue des dossiers de fabrication de composants installés sur les réacteurs électronucléaires exploités par EDF. Conformément à cette décision, les éléments d’analyse des dossiers de fabrication des pièces fabriquées par Creusot Forge ont été transmis lors de cet arrêt pour rechargement  du réacteur. L’ensemble des écarts a fait l’objet d’une instruction par les services de l’ASN qui n’a pas conduit à remettre en cause la poursuite de fonctionnement des composants installés.

Après examen des résultats des contrôles, des inspections effectuées et des travaux réalisés durant l’arrêt, l’Autorité de sûreté nucléaire a donné, le 13 juillet 2018, en application de la décision n° 2014-DC-0444 du 15 juillet 2014, son accord au redémarrage, pour un cycle, du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel.

D’ici six mois, EDF adressera à l’ASN et au ministre chargé de la sûreté nucléaire un rapport comportant les conclusions du réexamen périodique de ce réacteur. L’ASN analysera par la suite ce rapport et se positionnera sur les conditions de la poursuite de fonctionnement du réacteur.

En savoir plus :

Événements

Publié le 03/07/2015 à 11:30

Paluel : incendie maîtrisé en salle des machines.

L’ASN a été informée le 2 juillet 2015 vers 23h du déclenchement par la centrale nucléaire de Paluel du plan d’urgence interne (PUI) à la suite d’un incendie qui s’est déclaré en salle des machines du réacteur 2, hors de la zone nucléaire.

Publié le 15/10/2017

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF

Incident de niveau 2 pour 20 réacteurs d'EDF

L’ASN classe au niveau 2 de l’échelle INES un événement significatif pour la sûreté relatif à un risque de perte de la source froide pour les réacteurs des centrales nucléaires de Belleville-sur-Loire, Cattenom, Chinon, Cruas, Dampierre-en-Burly, Golfech, Nogent-sur-Seine, Paluel, Saint-Alban et Saint-Laurent-des-Eaux. 29 réacteurs de 900 MWe et de 1 300 MWe sont concernés par cet événement.

Publié le 03/09/2018

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Absence de supports de tuyauteries du circuit de refroidissement à l’arrêt [...]

Le 14 août 2018, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif relatif à l’absence de supports de tuyauteries sur les deux voies du circuit de refroidissement à l’arrêt (RRA)[1] du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel. L’absence de ces supports aurait pu, en cas de séisme, entrainer la perte du circuit RRA.

Publié le 09/07/2018

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Indisponibilité d’une pompe du système d’alimentation de secours en eau des GV

Le 5 juillet 2018, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif relatif à la détection tardive de l’indisponibilité d’une pompe du système d’alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur (système ASG) du réacteur 2, ce qui constitue un écart aux règles générales d’exploitation.

Publié le 30/07/2017

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Incident de gammagraphie lors d’une opération réalisée par la société CTE

Le 15 avril 2017, l’Autorité de sûreté nucléaire a été informée par EDF et par l’entreprise CTE Nordtest d’un incident de gammagraphie[1] survenu dans la soirée du 14 au 15 avril 2017 au cours d’un contrôle radiographique d’un équipement dans le bâtiment du réacteur n° 2 de la centrale nucléaire de Paluel (76) qui était à l’arrêt dans le cadre de la visite décennale du réacteur.

Publié le 04/10/2016

Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Défaut de montage d’assemblages du RRI et des RRA des réacteurs 1, 2, 3 et 4 de Paluel

Le 27 juin 2016, lors de la maintenance réalisée dans le cadre de l’arrêt du réacteur n° 1, EDF a mis en évidence qu’un assemblage de tuyauteries n’avait pas été monté conformément aux exigences définies de tenue au séisme pour ces matériels. Le même écart a ensuite été détecté sur les autres réacteurs du site.

Inspections

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Dates de l'arrêt du réacteur

Date de l'arrêt : 15/05/2015

Date de redémarrage : 23/09/2018