Exposition non maîtrisée de personnes au voisinage d’un patient ayant été traité par ingestion d’une gélule d’iode 131 radioactif

Publié le 24/11/2015

Groupement Hospitalier Est des Hospices civils de Lyon 69500 Bron

Le 7 mai 2015, l’Autorité de sûreté nucléaire a été informée par les Hospices civils de Lyon (HCL) de la survenue d’un événement significatif dans le domaine de la radioprotection relatif à l’exposition de salariés et de personnes du public par un patient traité préalablement par de l’iode 131 à dose thérapeutique dans l’unité de radiothérapie métabolique du Centre de médecine nucléaire du groupement hospitalier Est (GHE)des Hospices civils de Lyon à Bron (69)

La radiothérapie interne vectorisée de la thyroïde est réalisée par l’ingestion d’une gélule contenant une dose d’iode 131 radioactif de plusieurs GigaBecquerel. Après ingestion, les patients séjournent dans une chambre radioprotégée du secteur de radiothérapie métabolique pendant plusieurs jours pour collecter leurs urines radiocontaminées et limiter l’exposition des personnes de leur entourage.

La veille d’un jour férié, l’équipe médicale constate qu’un patient traité à l’iode 131 ayant été hospitalisé pendant 3 jours en chambre radioprotégée n’est pas en état de retourner à son domicile et nécessite des soins. Le patient est transféré dans un autre service en chambre non radioprotégée avec les consignes génériques relatives à la radioprotection du personnel prenant en charge des patients à l’issue de leur traitement dans l’unité de radiothérapie métabolique. Ces documents précisent que compte tenu de la quantité d’iode radioactif restant dans le corps du patient, à l’issue de son hospitalisation, et des soins habituellement donnés à ce type de patient, les personnels ne seront pas exposés à une dose supérieure à 1 mSv, limite annuelle admissible pour le public du fait des activités nucléaires (article R.1333-8 du code de la santé publique).

La personne compétente en radioprotection (PCR) n’est pas prévenue immédiatement. Or, du fait de la faible élimination urinaire par le patient, le débit de dose à un mètre du patient est plus important que l’attendu (100 µSv/h au lieu de 20 µSv/h). Les consignes données aux personnels n’ont pas permis d’optimiser les expositions des salariés et des autres patients séjournant à proximité.

Le 4 mai 2015, à l’issue du week-end, la situation a été réévaluée avec le concours de la PCR, qui a procédé à l’estimation de l’exposition des personnels et des patients des chambres voisines. Le calcul dosimétrique conduit à une dose de rayonnements ionisants de l’ordre de 1 mSv, limite annuelle admissible pour le public, pour une infirmière du service et une patiente d’une chambre voisine (estimations majorantes respectives : 0,8 à 1,2 mSv et 1 à 1,1 mSv).

La Direction du Groupement Hospitalier de l’Est des HCL a engagé des mesures immédiates pour limiter l’exposition des personnels et des patients des chambres voisines : renforcement des consignes de radioprotection du personnel et déplacement du fauteuil et du lit d’une patiente de la chambre voisine.

A la demande de l’autorité de sûreté nucléaire, les HCL ont notamment revu les modalités de prise en charge d’un patient ayant reçu une dose d’iode radioactif lorsque l’hospitalisation en chambre radioprotégée n’est pas possible (urgence vitale, fermeture de l’unité de thérapie).

Compte tenu du défaut de consultation de la personne compétente en radioprotection dans une situation inhabituelle de nature à exposer des travailleurs et des membres du public et d’une dose efficace susceptible de dépasser la limite réglementaire annuelle de 1 mSv pour le public, l’Autorité de sûreté nucléaire a classé cet événement au niveau 1 sur l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie