"Réduire la concentration moyenne en radon dans les pays européens" : un objectif commun partagé par les Autorités nationales des pays européens réunies par l’ASN

Publié le 13/11/2014 à 15:15

Note d'information

A l’initiative de l’ASN et de l’Autorité norvégienne en charge de la radioprotection (NRPA), vingt pays européens, représentés par leurs Autorités en charge de la radioprotection, de la santé, du travail, du logement et de l’urbanisme, se sont réunis pour examiner les questions relatives aux  plans nationaux d’action dédiés à la gestion des risques liés au radon.

L’objectif du séminaire, qui s’est tenu au siège de l’ASN du 30 septembre au 2 octobre 2014, était de partager les expériences et les projets concernant les stratégies nationales de réduction des expositions au radon pour la population et des risques de cancer du poumon associés.

Le séminaire a bénéficié du soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), de l’Association européenne des autorités de contrôle de la radioprotection (HERCA) et de la Commission européenne. Des membres des Autorités américaines (EPA, CRCPD), canadienne (CNSC) et russe (FMBA) ont également participé à ces deux journées d’échange et de réflexion.

Après la publication de la nouvelle directive européenne 2013/59/Euratom définissant les normes de base en radioprotection, publiée en janvier 2014, les États Membres de l’Union européenne disposent d’un délai de 4 ans pour la transposer en droit national et ainsi préparer ou mettre à jour leur stratégie visant à réduire les concentration moyennes en radon et les plans nationaux d’action qui y sont associés.

Ce séminaire a offert l’opportunité de comparer les actions en cours - ou en préparation - dans les différents pays pour réduire l’exposition au radon dans l’habitat, dans les bâtiments ouverts au public (les écoles par exemple) et dans les lieux de travail. Les solutions préventives et correctives, accompagnées de mesures incitatives et d’une communication adaptée pour davantage sensibiliser le public, ainsi que les actions d’éducation et de formation de tous les acteurs concernés, sont considérées par tous comme des conditions de succès de ces stratégies.

Les présentations des orateurs ont montré que les stratégies nationales pouvaient être différentes d’un pays à l’autre, du fait de conditions spécifiques liées en particulier aux conditions géologiques locales ou au nombre de personnes vivant dans les zones où le risque d’exposition au radon est élevé. Dans tous les cas, toutes les stratégies sont fondées sur un objectif commun de réduction des concentrations moyennes dans chaque pays, considérant que le radon est un problème de santé publique qui nécessite une gestion coordonnée impliquant tous les secteurs de la société.

Les principales conclusions suivantes ont été validées par les participants de ce séminaire :

  • Comme l’exposition au radon induit un risque de cancer du poumon aussi bien chez les fumeurs que chez les non-fumeurs, le plan national d’action doit viser simultanément la réduction du risque individuel dans les réponses à des concentrations élevées en radon et le risque global pour la population, en réduisant la concentration moyenne nationale.
  • Pour être efficace, la stratégie nationale doit être fondée sur une forte coopération des différentes Autorités concernées, en impliquant le niveau territorial, régional et national. L’implication des organisations non gouvernementales (associations) est également de première importance. Enfin, il apparaît nécessaire de désigner une Autorité pour mettre en place et coordonner les actions du plan national.
  • La réglementation devrait faire partie des actions à considérer dans le plan national, en particulier pour les nouvelles constructions, les mesures préventives devant être considérées comme les plus efficaces sur le plan coût/bénéfice, mais aussi pour certaines constructions existantes telles que celles réservées aux logements locatifs, les bâtiments ouverts au public (écoles, garderies, …) et certains lieux de travail.
  • La communication, fondée sur des messages clairs, ciblée sur des groupes identifiés (élus, professionnels de santé, professionnels du bâtiment, …) et coordonnée entre les différentes Autorités est aussi un élément clef de la stratégie.
  • La mise en œuvre de mesures préventives dans les constructions et des actions de remédiation dans les bâtiments existants nécessite des outils techniques (guides, normes, …), conciliant les règles d’économie d’énergie et de préservation de la qualité de l’air intérieur qui sont déjà disponibles, ainsi que des programmes de formation des professionnels du bâtiment et des programmes d’éducation des personnes vivant dans ces bâtiments et habitations.

Le rapport final du séminaire, incluant la synthèse des présentations et les principales recommandations, sera bientôt disponible sur les sites internet de l’ASN et du NRPA.

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Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021