Intempéries en Gironde : l’ASN mène une inspection à la suite de l’arrêt automatique des réacteurs 1 et 3 de la centrale nucléaire du Blayais et du déclenchement intempestif des sirènes d’alerte.

Publié le 10/06/2014 à 12:00

Communiqué de presse

L’ASN a mené le 20 mai 2014 une inspection à la suite de l’arrêt automatique des réacteurs 1 et 3 de la centrale nucléaire du Blayais et du déclenchement intempestif des sirènes d’alerte. L’ASN a été informée de cet événement le 19 mai dans la soirée.

Les arrêts automatiques des deux réacteurs sont survenus le 19 mai peu avant 19h, alors que le site était soumis à de fortes intempéries (orage violent). Les sirènes d’alerte des populations, dont le fonctionnement est prévu dans le cadre des "plans particuliers d’intervention" (PPI) en cas d’accident, se sont déclenchées à plusieurs reprises de manière inopinée.

L’inspection de l’ASN a permis de recueillir des informations complémentaires sur le déroulement des événements, la gestion qui en a été faite par EDF et les conditions de conduite des deux réacteurs en situation incidentelle.

Chaque réacteur est équipé de deux lignes électriques extérieures indépendantes qui permettent l’alimentation des matériels assurant la sûreté du réacteur. En fonctionnement normal, ces matériels sont alimentés par le transformateur de soutirage qui est connecté au  réseau électrique de transport de l’électricité de 400 kV : il s’agit de l’alimentation électrique externe principale. En cas de défaillance du transformateur de soutirage, un transformateur auxiliaire est disponible pour prendre instantanément le relais afin d’alimenter le réacteur à partir d’une autre ligne électrique.

Les premières analyses montrent que les arrêts automatiques des deux réacteurs auraient été provoqués par un court-circuit. Ce court-circuit serait apparu sur une partie du transformateur principal du réacteur n° 3[A] qui permet d’évacuer l’énergie produite par le réacteur sur le réseau électrique de transport de 400 kV. Il aurait pour origine un dysfonctionnement du transformateur principal, associé à des conditions climatiques de fortes précipitations. La surintensité[B] provoquée par ce court-circuit aurait également entraîné l’activation de la protection électrique du transformateur principal équipant le réacteur 1. La perte des deux transformateurs principaux a entraîné celle des alimentations électriques externes principales des deux réacteurs.

Les protections des réacteurs ont fonctionné normalement[C]. Les réacteurs se sont arrêtés automatiquement[D] et  leurs alimentations électriques ont été automatiquement assurées par  les transformateurs auxiliaires[E]. L’exploitant a mis en œuvre les procédures de conduite prévues en situation incidentelle[F] conformément aux règles applicables.

Le 20 mai, l’exploitant a pu remettre en service l’alimentation principale du réacteur 1 à partir du réseau électrique de 400 kV et a procédé au redémarrage du réacteur. Le réacteur  3 est toujours à l’arrêt dans l’attente de la réparation de son transformateur principal.

L’analyse de l’événement par l’exploitant est toujours en cours, notamment en ce qui concerne le déclenchement inopiné des sirènes d’alerte de la population.

La lettre de suite de cette inspection a été publiée sur le site www.asn.fr. L’ASN, en lien avec l’IRSN, effectue des vérifications complémentaires sur les causes et le déroulement de cet événement.

Ces événements n’ont pas eu de conséquence sur les personnes ni sur l’environnement. Cet événement significatif pour la sûreté est provisoirement classé au niveau 0 de l’échelle internationale des événements INES.

En savoir plus

Consulter la lettre de suite d’inspection

Date de la dernière mise à jour : 18/09/2017