Incident de niveau 2 à la centrale nucléaire d’EDF de Chinon (Indre et Loire) : Irradiation d’un travailleur dans le bâtiment combustible du réacteur n°B4

Publié le 21/05/2010 à 16:10

Communiqué de presse

Le 27 avril 2010, EDF a informé l’ASN de l’irradiation accidentelle le 23 avril 2010 d’un travailleur de l’entreprise KELLAL, prestataire d’EDF, lors d’une activité de mise en propreté dans le fond d’une piscine du bâtiment combustible du réacteur n°B4 de la centrale nucléaire de Chinon. Ce travailleur a été irradié lors de la manipulation d’un objet (de la taille d’une pièce de 10 centimes d’euro) trouvé dans le fond de piscine du bâtiment combustible.

Le bâtiment combustible sert notamment à l’entreposage d’assemblages de combustible, qui ont été retirés de la cuve du réacteur pour permettre, en particulier, des opérations de maintenance dans le bâtiment du réacteur. Préalablement au déchargement du combustible du réacteur, une partie de la piscine du bâtiment combustible est vidée et décontaminée. A l’issue de cette décontamination, un travailleur est intervenu en tenue étanche ventilée afin de contrôler l’absence d’objets indésirables au fond de la piscine. Lors de ce contrôle, le travailleur a ramassé une pièce générant des niveaux élevés de radiation. Au déclenchement de l’alarme de son dosimètre opérationnel[1], le travailleur a déposé la pièce dans un seau en fond de piscine et l’ensemble des intervenants du chantier ont quitté le chantier.

Pour les travailleurs susceptibles d’être exposés aux rayonnements ionisants lors de leur activité professionnelle, les limites réglementaires annuelles de doses sont de 20 millisieverts pour le corps entier et de 500 millisieverts pour les extrémités du corps. Le résultat du suivi dosimétrique pour la dose efficace (corps entier) intégrée par l’agent est inférieur au dixième de la limite réglementaire annuelle. La dose aux extrémités a été déterminée par des mesures internes et externes menées à la demande d’EDF par l’IRSN et le CEA. Les résultats de ces mesures indiquent qu’une main du travailleur a été exposée à une dose évaluée au maximum à 1,5 fois la limite réglementaire annuelle. Son niveau d’exposition ne justifie pas de traitement médical.

L’ASN a mené une inspection sur site le 3 mai 2010. Les inspecteurs se sont assurés qu’EDF avait pris les mesures nécessaires, après l’événement, pour sécuriser le chantier, engager la surveillance médicale du travailleur et réaliser l’analyse des causes de cet événement. Cette irradiation accidentelle est due à une analyse insuffisante de risques et à l’absence de définition de la conduite à tenir en cas de présence d’objets indésirables au fond de la piscine.

En raison du dépassement de la limite réglementaire de dose annuelle aux extrémités et du non-respect des procédures relatives à la préparation et à la réalisation de cette intervention, EDF et l’entreprise KELLAL ont proposé à l’ASN le classement de cet événement au niveau 2 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques (INES) qui compte 8 niveaux, de 0 à 7. L’ASN confirme le classement de cet incident au niveau 2.

 

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[1] Appareil de mesure de l’exposition externe aux rayonnements ionisants avec lecture directe de la dose reçue pour le corps entier

Date de la dernière mise à jour : 18/09/2017