Rapport de l'ASN 2020

est capable d’assurer seule, dans certaines situations, l’évacuation de la chaleur du réacteur vers la source froide ; ∙ le circuit de réfrigération et de purification de l’eau des piscines (PTR) qui permet en particulier d’évacuer la chaleur résiduelle des éléments combustibles entreposés dans la piscine du bâtiment combustible ; ∙ les systèmes de ventilation, qui assurent le confinement des matières radioactives par la mise en dépression des locaux et la filtration des rejets ; ∙ les circuits d’eau destinés à la lutte contre l’incendie ; ∙ le système de contrôle‑commande, qui traite les informations reçues de l’ensemble des capteurs de la centrale. Il utilise des réseaux de transmission et donne des ordres aux actionneurs à partir de la salle de commande, grâce à des automatismes de régulation ou à des actions des opérateurs. Son rôle principal vis‑à‑vis de la sûreté du réacteur consiste à contrôler la réactivité, à piloter l’évacuation de la puissance résiduelle vers la source froide et à participer au confinement des substances radioactives ; ∙ les systèmes électriques, qui sont composés des sources et de la distribution électriques. Les réacteurs électronucléaires français disposent de deux sources électriques externes : le transformateur de soutirage et le transformateur auxiliaire. À ces deux sources externes s’ajoutent deux sources électriques internes : les groupes électrogènes de secours à moteur diesel. En cas de perte totale de ces sources externes et internes, chaque réacteur dispose d’un autre groupe électrogène, constitué d’un turbo‑alternateur, et chaque centrale nucléaire dispose d’une source d’ultime secours, dont la nature varie selon la centrale considérée. Enfin, ces moyens ont été complétés, après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, d’un groupe électrogène de secours à moteur diesel dit « d’ultime secours » par réacteur. 2. Le contrôle de la sûreté nucléaire 2.1  Le combustible 2.1.1 Les évolutions du combustible et de sa gestion en réacteur Dans le but d’accroître la disponibilité et les performances des réacteurs en fonctionnement, EDF développe, avec les fabricants de combustible nucléaire, des améliorations à apporter aux combustibles et à leur utilisation en réacteur. EDF a standardisé ses modes de gestion de combustibles. L’ASN veille à ce que chaque évolution de gestion de combustible fasse l’objet d’une démonstration spécifique de la sûreté des réacteurs concernés. Une évolution du combustible ou de son mode de gestion fait préalablement l’objet d’un examen par l’ASN et ne peut être mise en œuvre sans son accord. Le comportement du combustible étant un élément essentiel de la sûreté du cœur en situation de fonctionnement normal ou accidentel, sa fiabilité est primordiale. Ainsi, l’étanchéité des gaines des crayons de combustible, présents à raison de plusieurs dizaines de milliers dans chaque cœur et qui constituent la première barrière de confinement, fait l’objet d’une attention particulière. En fonctionnement normal, l’étanchéité est suivie par EDF par la mesure permanente de l’activité de radioéléments contenus dans le circuit primaire. L’augmentation de cette activité au‑delà de seuils prédéfinis est le signe d’une perte d’étanchéité des assemblages. Lors de chaque arrêt, EDF a l’obligation de rechercher et d’identifier les assemblages contenant des crayons non étanches, dont le rechargement n’est pas autorisé. Si l’activité dans le circuit primaire devient trop élevée, les règles générales d’exploitation (RGE) imposent l’arrêt du réacteur avant la fin de son cycle normal. L’ASN s’assure qu’EDF recherche et analyse les causes des pertes d’étanchéité observées, en particulier au moyen d’examens des crayons non étanches afin de déterminer l’origine des défaillances et de prévenir leur réapparition. Les actions préventives et correctives peuvent concerner la conception des crayons et des assemblages, leur fabrication ou les conditions d’exploitation des réacteurs. Par ailleurs, les conditions de manutention des assemblages, de chargement et de déchargement du cœur, ainsi que la prévention de la présence de corps étrangers dans les circuits et les piscines font également l’objet de dispositions d’exploitation dont certaines participent à la démonstration de sûreté et dont le respect par EDF est contrôlé par sondage par l’ASN en inspection. L’ASN effectue en outre des inspections afin de contrôler la nature de la surveillance qu’EDF réalise sur ses fournisseurs de combustible. Enfin, l’ASN consulte périodiquement son Groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires (GPR) sur les enseignements tirés du retour d’expérience de l’exploitation du combustible. 2.1.2 L’évaluation de l’état du combustible et de sa gestion en réacteur L’ASN considère qu’EDF a assuré en 2020, pour l’ensemble des centrales nucléaires, une gestion globalement satisfaisante de l’intégrité de la première barrière, constituée par la gaine des crayons de combustible. Les progrès constatés en 2019 en matière de maîtrise du risque d’introduction de corps étrangers dans le circuit primaire, pouvant par la suite détériorer la première barrière, se sont poursuivis en 2020. Le nombre de réacteurs dont un ou plusieurs assemblages présentent des défauts de gainage a été similaire à l’année précédente. L’ASN sera attentive aux résultats des investigations réalisées par EDF sur les assemblages de combustible concernés et à ce que les enseignements en soient tirés pour améliorer leur conception, leur fabrication et leur exploitation. Dans le cadre du traitement de l’obsolescence des cellules de ressuage des bâtiments du combustible, dans lesquelles les assemblages sont contrôlés, l’ASN sera également attentive à la bonne réalisation de l’ensemble des opérations de maintenance effectuées sur ces équipements. Cette attention sera maintenue jusqu’au déploiement des nouvelles cellules de ressuage mobiles actuellement en conception. Tout comme en 2019, l’ASN constate que peu d’événements ont été signalés lors des opérations de manutention du combustible en 2020. L’ASN continue de porter une attention particulière à la bonne application des mesures d’amélioration mises en œuvre sur l’ensemble des sites à la suite de l’accrochage d’un assemblage lors d’opérations de déchargement au Tricastin en 2019. Par rapport à 2019, l’ASN note qu’en 2020, moins de réacteurs ont effectué une première montée en puissance longue après rechargement, nécessitant une modification de leur référentiel d’exploitation. Les réacteurs concernés ont fonctionné de manière prolongée à puissance intermédiaire, ce qui est de nature à accroître le risque de rupture de la première barrière lors de certains accidents. Ces durées longues de montée en puissance 292 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 10 – LES CENTRALES NUCLÉAIRES D’EDF

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