Rapport de l'ASN 2020

En 2020, le programme d’inspections a été fortement impacté par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. L’ASN a adapté son contrôle afin de pouvoir maintenir certaines inspections à enjeux sur site. Les autres inspections ont été conduites à distance ou reportée en 2021. Ainsi, pour 2020, 49 inspections ont été réalisées par l’ASN sur les 73 initialement programmées, représentant ainsi 28% du parc national. Comparativement, 73 inspections avaient été réalisées en 2019, soit 42% du parc national. Sur les inspections réalisées en 2020, 13 ont été conduites intégralement à distance. Erreurs «de côté», une attention tout au long du parcours de radiothérapie du patient Les erreurs dites «de côté» (ou erreurs de latéralité) sont des causes fréquentes d’événements significatifs de radioprotection (ESR) déclarés à l’ASN, et classés le plus souvent au niveau 2 de l’échelle ASN‑SFRO. L’ASN avait publié en 2014 (en concertation avec les professionnels) un bulletin La sécurité du patient dédié à ce type d’erreur (n° 6). Depuis, pour un total de 29 événements de niveau 2 et deux événements de niveau 2 et au-delà sur la période 2014‑2020, 11 erreurs «de côté» ont été déclarées, dont 2 en 2020. Ces erreurs peuvent survenir à des étapes distinctes, du début à la fin du parcours de radiothérapie d’un patient : ཛྷ lors de la prescription médicale, qu’elle soit manuscrite ou informatique, par absence de recours à des documents du dossier médical (compte-rendu chirurgical ou d’anatomie pathologie) pour contrôler la latéralité ; ཛྷ lors de l’imagerie, par erreur ou absence de positionnement gauche/droite sur les images ; ཛྷ lors de la planification dosimétrique ; ཛྷ lors de la définition des repères de positionnement du patient ; ཛྷ lors de la réalisation d’une ou plusieurs séances de radiothérapie. Afin de prévenir ces erreurs, une traçabilité de la latéralité de l’ensemble des organes pairs est indispensable dans tous les documents et tout au long du parcours du patient. Tout doute doit être levé par une revue collégiale du dossier de radiothérapie. Enfin, la participation active du patient ou de son accompagnant tout au long du processus de traitement est également un élément essentiel pour éviter ce type d’erreur. Importance de la prise en compte des antécédents de radiothérapie : exemple d’une « ré‑irradiation » du fait d’un second cancer Un événement significatif de radioprotection (ESR) survenu en septembre 2020 rappelle la nécessité de consigner dans le dossier patient informatisé les traitements antérieurs de radiothérapie pour un même patient. La patiente avait bénéficié deux ans auparavant d’un traitement pour un cancer gynécologique dans un premier centre. Prise en charge dans un deuxième centre en 2020 pour un cancer pulmonaire, les doses délivrées lors de ce traitement ont bien été définies en prenant en compte celles délivrées lors du premier traitement. En revanche, lorsque la patiente se présente en urgence, quelques mois plus tard, pour un traitement sur les lombaires, le premier traitement est alors omis dans la préparation du troisième traitement, induisant alors des recoupes de champs d’irradiation. Cet écart aurait pu être évité si les données du traitement du premier centre avaient été numérisées et intégrées au dossier informatisé du second centre en charge de la patiente. L’efficacité des traitements anticancéreux permet à de plus en plus de patients de bénéficier de radiothérapies successives au cours de leur vie, à la suite d’une récidive, d’un second cancer ou d’une extension de la maladie. Les « ré‑irradiations» peuvent s’échelonner sur des périodes allant de quelques semaines à des dizaines d’années et constituent un nouvel enjeu de radioprotection des patients et un point de vigilance pour l’ASN. Trente événements ont été déclarés à l’ASN au cours des dix dernières années, avec pour certains des conséquences graves pour les patients. L’identification et la prise en compte d’un antécédent de radiothérapie sont parfois difficiles, voire impossibles, selon l’ancienneté du traitement antérieur et l’établissement où il a été réalisé. Ainsi, l’ASN a publié, en juin 2020, un bulletin de La sécurité du patient consacré aux antécédents de radiothérapie. Des bonnes pratiques et recommandations sont formulées, notamment la nécessité de la prise en compte des antécédents d’irradiation dans l’analyse des risques a priori. L’importance de disposer d’un dossier de radiothérapie complet est également soulignée et, lorsqu’un antécédent d’irradiation a été identifié, la nécessité de numériser et d’intégrer au dossier informatisé toutes les données des irradiations précédentes. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 217 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07

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