Les cahiers Histoire de l'ASN #01

Voir glossaire pages 33 à 36 Tchernobyl, la catastrophe ultime L’accident de Tchernobyl est une conjonction d’événements cumulant des erreurs humaines et des défauts de conception de la centrale nucléaire. Une séquence de test de l’alimentation électrique de secours du réacteur 4 va devenir une catastrophe majeure et faire prendre conscience au monde entier des risques liés au nucléaire. Que s’est-il passé le 25 avril 1986 dans le bâtiment du réacteur 4 (de type RBMK) de la centrale nucléaire V.I. Lénine, à 18 km de Tchernobyl, en Ukraine ? Un essai doit être réalisé pour vérifier la possibilité, en cas de perte du réseau électrique, d’alimenter les pompes de recirculation du réacteur par un groupe turbo alternateur. Cet essai devait être réalisé à une puissance de l’ordre de 20 % – 30 % de la puissance nominale. Le 25 avril 1986 Les opérateurs démarrent le processus de baisse de puissance pour se mettre dans les conditions de l’essai. Toutefois, à la demande du centre de distribution électrique, le réacteur est maintenu durant la journée à une puissance supérieure à celle requise par l’essai. À 23h00, les opérateurs engagent la réduction du niveau de puissance du réacteur pour atteindre les conditions d’essai mais ils ne réussissent pas à contrôler cette baisse de puissance. Ils décident donc d’extraire des grappes de contrôle, au-delà des limites autorisées, afin de remonter la puissance. À 01h00, le 26 avril, la puissance du réacteur est stabilisée à une puissance nettement inférieure à celle requise. L’équipe décide toutefois de réaliser l’essai. 25 avril 1986 Test lié à l’alimentation électrique sur le réacteur 4. Les conditions de sécurité ne sont pas respectées. 26 avril 1986 L’augmentation de puissance incontrôlée entraîne une explosion du réacteur et un incendie de graphite. Réacteur 4 Réacteur 4 L’ACCIDENT Le réacteur RBMK Il s’agit d’un réacteur de grande puissance de conception soviétique. Le graphite est utilisé comme modérateur et l’eau légère bouillante comme fluide caloporteur. Le combustible est de l’oxyde d’uranium enrichi en uranium-235. Chaque assemblage combustible est contenu dans un « tube de force » à l’intérieur duquel circule le fluide de refroidissement. La complexité du système de distribution et de collecte du fluide de refroidissement, la forte accumulation d’énergie thermique dans les structures métalliques et le graphite, l’absence d’enceinte de confinement, la difficulté de contrôle du cœur sont les inconvénients majeurs de ce type de réacteur. Il restait en 2023 11 réacteurs RBMK en exploitation, tous situés en Russie. 16 • Les cahiers Histoire de l’ASN • Novembre 2023

RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=