Contrôle n°201

CONTRÔLE | N° 201 | DÉCEMBRE 2016 6 matérielles et organisationnelles particu- lièrement robustes, visant à permettre à l’exploitant d’assurer les fonctions vitales de l’installation et de gérer la crise même en cas de situation extrême. Au niveau européen, l’ASN a ainsi été dans le pelo- ton des pays les plus exigeants. Les démarches européenne et française ont fait l’objet de beaucoup de partage. Nous avons été interrogés par de nom- breux partenaires étrangers, y compris les Japonais, avec lesquels nous avons eu beaucoup d’échanges, tant sur le plan technique que sur des aspects d’organi- sation du contrôle de la sûreté. La volonté d’impliquer les parties prenantes et d’harmoniser les pratiques Un point saillant de ces démarches a été la volonté d’impliquer toutes les parties prenantes. Je citerai deux exemples : d’abord, au niveau français, l’approche de l’ASN et ses exigences à la suite des résultats des ECS ont été présentées aux membres du Haut Comité pour la trans- parence et l’information sur la sécurité nucléaire. Les discussions que nous avons eues avec eux nous ont amenés à compléter les exigences sur certains aspects, en particulier dans le domaine des facteurs sociaux, organisationnels et humains, avec un accent porté sur la problématique de la sous-traitance. Au niveau européen, les présentations des conclusions sur les stress tests aux parties prenantes ont donné lieu à un certain nombre de critiques. La plus frappante était que nous nous étions surtout concentrés sur les aspects tech- niques de la protection des installations et de la gestion des accidents graves, sans traiter suffisamment ceux liés à la protection des populations et à la ges- tion post-accidentelle de la crise. Pour répondre à cette critique, des réflexions ont été engagées dans le cadre de l’ap- proche HERCA/WENRA (lire l’encadré page 14), qui ont abouti à un certain nombre de propositions concernant à la fois la préparation à la gestion de crise au niveau européen et l’harmonisation des pratiques entre les pays en cas de situation réelle. La situation au Japon en 2016 La reprise de fonctionnement des centrales Nous avons beaucoup échangé avec les Japonais, en particulier sur les conclu- sions des ECS et la nécessité d’ac- croître la robustesse des installations. Nous étions de part et d’autre dans des contextes différents, mais nous avions des questions similaires. Au Japon, il s’agissait de définir les améliorations exigées par l’autorité de sûreté pour le redémarrage des centrales nucléaires. En France, nous devions définir les amélio- rations nécessaires pour que les installa- tions continuent de fonctionner. Aujourd’hui, l’autorité de sûreté japo- naise a fixé ses exigences, qui sont glo- balement comparables aux nôtres, et a demandé aux exploitants de faire des propositions pour mettre leurs cen- trales en cohérence avec ces exigences. Certains ont considéré que ces travaux étaient trop importants et ont décidé de ne pas redémarrer leur installation. Sur © SUSANNA LOOF/IAEA La centrale de Fukushima Daiichi, février 2015. ANALYSE Fukushima, une reconstruction en route

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